Électricité : des entreprises désemparées face à des prix toujours plus hauts

Publié le 11/08/2022 - 16:30
Mis à jour le 11/08/2022 - 11:24

Des factures multipliées par deux, voire par six: certaines entreprises s’inquiètent alors que les prix de l'électricité pour cet hiver flambent à des niveaux inédits en raison d'un ensemble de causes, dont les problèmes du parc nucléaire français.

 © D Poirier
© D Poirier

Les prix de l'électricité n'ont cessé de grimper, pour atteindre des records, en particulier en France, où ils ont presque doublé en quelques semaines. L'électricité pour livraison l'an prochain s'échangeait sur les marchés à terme à plus de 550 euros le mégawattheure, contre moins de 100 euros il y a un an.

Si les particuliers sont protégés par le "bouclier énergétique" mis en place par le gouvernement, les professionnels se montrent de plus en plus inquiets.

"La spéculation qui gagne le secteur de l’électricité prend une telle ampleur que la continuité de l’activité de nos entreprises n’est plus garantie pour cet hiver et au-delà", selon elle. "Depuis cette lettre la situation s’est fortement dégradée car les prix ne font que grimper", s'inquiète Nicolas Douzain-Didier, le délégué général de la fédération. "Nous sommes dans une impasse sans solution".

Groupe électrogène

Une spirale que connaît bien Yannick Chopin, dont l'entreprise de fabrication de palettes située en Mayenne s'est heurtée brutalement à la crise des marchés de l'énergie. "Toutes les petites PME achètent au jour le jour, on n'a pas de projection sur le très long terme et on n'a pas de directeur des achats", souligne le patron de Palettes 53.

Son entreprise, qui réalise un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros, dépense habituellement 90.000 euros par an pour l'électricité. Mais avec la crise, la facture aurait pu grimper selon son estimation à quelque 600.000 euros. "C’était complètement incohérent", se rappelle-t-il.

Une flambée qui a conduit le chef d'entreprise à une décision radicale: louer un groupe électrogène pendant trois mois en début d'année. Le temps de souscrire à un contrat fixe de fourniture d'électricité pour les trois prochaines années, à un prix certes doublé (200.000 euros par an) mais qui lui permet encore de faire passer l'augmentation des coûts à ses clients.

Un réflexe que n'ont pas eu tous les professionnels, qui ont souvent des contrats à prix variables, qui ne cessent de grimper. La FNB fournit l'exemple d'une scierie pour laquelle le coût de l'électricité sera quasi multiplié par six entre 2021 et 2023.

Tarif réglementé

Cette tendance sur les marchés s'explique par de nombreux facteurs: elle est notamment alimentée par les prix élevés du gaz à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les prix de gros de l'électricité suivent en effet l'évolution des cours du gaz en raison de la conception actuelle du marché, fondée sur la règle du "prix marginal": c'est le coût de la dernière centrale (en général à gaz) appelée pour satisfaire la demande qui fait le prix pour tout le monde.

Un alignement "absurde" a dénoncé le président français Emmanuel Macron. La Commission européenne planche d'ailleurs sur une réforme des marchés, mais celle-ci prendra du temps.

D'autres facteurs contribuent à la hausse, à commencer en France par les nombreuses centrales nucléaires en maintenance, avec des problèmes de corrosion qui ont conduit à arrêter 12 réacteurs sur 56, faisant craindre pour l'approvisionnement de cet hiver.

Enfin, chaleurs et sécheresses n'ont pas arrangé les choses. Les réservoirs des barrages exploités par EDF atteignaient jeudi dernier "un taux de remplissage en volume de 65%, soit 15 points en-dessous de la moyenne historique", indique-t-on chez l’électricien.

Avant des réformes de fond qui prendront du temps, les entreprises réclament pour certaines un tarif réglementé d'urgence, à l'image du TaRTAM (tarif règlementé transitoire d’ajustement du marché) mis en place lors de la précédente envolée du marché en 2007.

Du côté de l’Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden), qui regroupe des entreprises très consommatrices (raffinage, chimie, sidérurgie, pharmacie...), on craint que des prix régulés soient trop élevés.

"Nous plaidons pour des contrats à long terme, disons de 15 ans, qui donnent de la visibilité", avance son président Nicolas de Warren.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Offre d’emploi : SMCI Editeur Immobilier recrute un Responsable de Programmes Immobiliers (F/H)

OFFRE D'EMPLOI • SMCI, Promoteur immobilier inter-régional intervenant en Franche-Comté, Bourgogne, le Grand Lyon et en Ile de France, recherche pour son agence de Besançon, un Responsable de Programmes Immobiliers (H/F), statut Cadre, pour accompagner la conduite opérationnelle de ses projets.

Besançon : un chèque de 5.000€ pour l’association Les Invités au Festin

Dans le cadre de ses actions solidaires, la Fondation Brico Dépôt, créée en 2021 pour contribuer à la lutte contre le mal-logement, soutient l’association Les Invités au Festin et lui a remis un chèque de 5 000 € le 15 mai dernier au sein de l’une de ses structures à Besançon.

Règlement de la publicité : Grand Besançon Métropole face aux grandes inquiétudes des afficheurs

La tension monte entre Grand Besançon Métropole et les entreprises du secteur de l’affichage à Besançon. Dans une lettre ouverte adressée à Anne Vignot, présidente de GBM, ainsi qu’aux élus communautaires, trois entreprises bisontines spécialisées dans la communication extérieure – Médiavenue, Mediatik Led et AFCM – tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences qu’auraient, selon elles, les dispositions du futur Règlement local de publicité intercommunal (RLPI) s’il était adopté en l’état. Le vote en conseil communautaire est prévu jeudi 22 mai 2025.

Budget participatif : les votes pour désigner les meilleurs projets de la saison 3 sont ouverts

Ce mercredi 21 mai 2025, la Ville de Besançon a donné le coup d’envoi de la saison 3 du budget participatif, un projet "porté par les habitants et pour les habitants" de la ville de Besançon a rappelé Kévin Bertagnoli ce mercredi au parc Micaud, lors de l’inauguration de deux projets de mobilier urbain issus de la saison 1. 

L’engagement qualité des commerçants des Hauts du Val de Saône mis à l’honneur

La Communauté de Communes des Hauts du Val de Saône (CCHVS) et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Saône-Doubs ont organisé lundi 19 mai 2025, une soirée de valorisation de neuf commerçants du territoire. Tous ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour améliorer la qualité de leur accueil et de leur service précise la CCI Saône-Doubs. 

52.000€ de soutien pour 5 associations bisontines aux projets solidaires et éducatifs

À Dijon, ce mardi 20 mai 2025, les représentants de cinq associations bisontines ont reçu des mains de la directrice action régionale d’EDF en Bourgogne-Franche-Comté, Carmen Munoz Dormoy, une aide financière dans le cadre du mécénat de la Fondation groupe EDF. Le montant total des dotations attribuées s’élève à 52.000€.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.08
couvert
le 25/05 à 06h00
Vent
2.86 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
82 %