Le projet de loi immigration débattu ce lundi à l’Assemblée

Publié le 11/12/2023 - 10:15
Mis à jour le 11/12/2023 - 11:17

Après des mois de rebondissements, le très controversé projet de loi immigration, emblématique des difficultés d'un gouvernement sans majorité absolue, arrive dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, mais il est immédiatement menacé par une motion de rejet qui pourrait interrompre son examen dès ce lundi.

 © Assemblée nationale
© Assemblée nationale

À 16h, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'est fortement engagé politiquement, défendra ce texte qui vise à accélérer les procédures des demandes d'asile, faciliter les expulsions des étrangers jugés dangereux et la régularisation de travailleurs sans papiers dans certains métiers en tension.

Mais dans la foulée, le projet de loi sera soumis à un premier crash test : le vote d'une motion de rejet préalable déposée par les écologistes. Si gauche, droite et Rassemblement national (RN) faisaient bloc autour de cette motion, celle-ci pourrait être adoptée et interrompre d'emblée l'examen des quelque 2.600 amendements qui doivent être discutés sur deux semaines, weekend compris.

La navette parlementaire devrait alors se poursuivre sur la base du texte du Sénat, nettement plus à droite que celui réécrit par les députés en commission.

Ce serait un coup de théâtre dont LR et le RN entendent entretenir le suspense jusque l'ouverture de la séance. "Il y a des arguments pour et des arguments contre. L'argument contre, c'est qu'évidemment nous souhaitons débattre parce que M. Darmanin dit tout et l'inverse. Le pour, c'est que nous sommes opposés frontalement à cette loi qui crée une nouvelle filière d'immigration" avec les régularisations, a résumé Marine Le Pen, forte d'un groupe de 88 députés. Pour le patron des LR Eric Ciotti, l'adoption de cette motion "aboutirait à débattre à nouveau sur le texte du Sénat", le "seul" qui "convient". Mais certains députés LR sont réticents, en particulier parmi les 17 signataires (sur 62) qui se disaient prêts fin novembre dans une tribune à discuter avec le gouvernement. "Arithmétiquement, il y a plus d'opposants que de majorité, puisqu'on a une majorité relative", a reconnu Gérald Darmanin. Mais "ce serait un déni de démocratie que de ne pas débattre", a-t-il jugé lundi sur Europe 1/Cnews. "Ce serait incompréhensible, l'Assemblée se tirerait une balle dans le pied", a renchéri sa présidente Yaël Braun-Pivet sur RTL.

Darmanin appelle au compromis

Une manière de prendre l'opinion à témoin et de mettre la pression sur les LR, en mettant notamment en avant la levée des protections dont bénéficient les étrangers arrivés en France avant l’âge de 13 ans ou y résidant depuis plus de vingt ans. "Si les LR ne votent pas le texte qui permet d'expulser 4.000 étrangers délinquants par an, que vont-ils dire à leurs électeurs ?", a lancé M. Darmanin.

À la différence de la loi sur les retraites, le ministre martèle ne pas vouloir recourir au 49.3, sur ce point en accord avec la Première ministre Elisabeth Borne qui considère en petit comité qu’il faut aller au vote pour mettre la droite devant ses responsabilités.

Appelant au "compromis", M. Darmanin "tend la main" aux LR sur le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou l'encadrement des régularisations. Et il leur promet début 2024 une réforme de l'aide médicale d'état (AME), un des marqueurs de la droite. Il pourra s'appuyer au sein du camp présidentiel sur les députés du parti Horizons d'Edouard Philippe qui a proposé dimanche de limiter par "des quotas" les régularisations possibles.

Main tendue à LR

Mais cette main tendue d'un seul côté de l'échiquier risque d'irriter l'aile gauche de la macronie qui a aussi "ses lignes rouges", a rappelé dimanche son porte-voix, le président de la commission des Lois Sacha Houlié. "Il serait irresponsable d'aller au-delà de notre ADN politique (...) L'adoption du texte ne peut se faire au prix d'une division de la majorité", a-t-il prévenu, rappelant son opposition au délit de séjour irrégulier.

M. Houlié a aussi lancé un appel à la gauche "qui n'a jamais obtenu autant d'avancées" sur les régularisations ou la fin de la présence des mineurs dans les lieux de rétention.

Cela parait cependant exclu. Au contraire, alors que la Nupes a implosé, députés LFI, communistes, socialistes et écologistes veulent montrer qu'ils peuvent se retrouver sur une "cause commune" contre "une proposition de loi inutile et démagogique" selon le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Mobilité, climat, santé, logement, économie… Les voeux d’Anne Vignot pour l’année 2025

Ce vendredi 10 janvier, c’était au tour de la maire de Besançon, présidente de Grand Besançon Métropole et présidente du Centre communal d’action sociale Anne Vignot, de présenter ses voeux pour 2025 lors d’une cérémonie au Palais des sports. Le préfet, les représentants des forces de l’ordre et de l’armée, les élu(e)s du conseil municipal, des élu(e)s départementaux et régionaux ainsi que chefs d’entreprises et des agents municipaux et de l’agglomération, soit les ”forces vives” du territoire étaient présentes.

Entrées payantes à Notre-Dame : à Dijon, Rachida Dati “espère” encore “convaincre” le diocèse

La ministre de la Culture Rachida Dati a dit jeudi toujours "espérer convaincre" le diocèse de Paris de faire payer aux touristes la visite de Notre-Dame, "ce qui permettrait de financer l'ensemble du patrimoine religieux" dont 4.000 édifices sont en péril.

Vidéosurveillance à Besançon dans ”C dans l’air” : Anne Vignot répond à Laurent Croizier

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le 4 janvier 2025, Anne Vignot est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Laurent Croizier, conseiller municipal, s’est dit ”abasourdi” dans un communiqué, la maire rétorque par un nouveau communiqué pour lui expliquer comment ça marche.

Incompréhension de l’opposition après l’intervention d’Anne Vignot dans l’émission “C dans l’air”

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le samedi 4 janvier 2025, la maire de la Ville est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Des propos que réfute l’opposition…

Voeux aux agents : Fagaut accuse Vignot de ”censure”, le cabinet de la maire répond

Dans un communiqué du 6 janvier 2025, Ludovic Fagaut, président du groupe d’opposition au conseil municipal, Besançon maintenant, affirme être ”censuré” par la maire, Anne Vignot. Pourquoi ? Parce qu’il ne peut plus envoyer de mail de ”bonne année” aux agents de la municipalité et de l’agglomération. Un courrier explicatif avait pourtant été adressé à tous les chefs de groupe en septembre dernier…

Besançon : les bouchons comme signe “d’attractivité” de la ville pour la municipalité

La Ville de Besançon a diffusé sur ses réseaux sociaux une vidéo montrant les embouteillages aux entrées de la ville en décembre 2024. Si elle explique que ces derniers découlent de son attractivité, d'autres pensent que ceci est une ""contre-communication".

Premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou, sous le signe de “l’urgence budgétaire”

Il s'agit du premier Conseil des ministres de François Bayrou et du premier de l'année 2025 pour Emmanuel Macron: le président réunit vendredi 3 janvier 2025 à l'Elysée le nouveau gouvernement de son allié centriste, déjà sous pression pour faire adopter au plus vite un budget après la censure de Michel Barnier et son équipe.

Le budget consacré à l’agriculture est maintenu annonce Annie Genevard à Saint-Vit

VIDEOS • La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a visité ce jeudi 2 janvier 2025 la ferme des Champs Colots située à Saint-Vit. S'ensuivirent des échanges avec trois syndicats agricoles auxquels la presse n’a été conviée. Nous leur avons donné la parole à l’issue de l’entretien avec la ministre qui a affirmé que les engagements budgétaires et financiers seront tenus.

Prison, violences sexuelles, justice… Quelles sont les lignes de mire de Gérald Darmanin ?

De retour au gouvernement mais cette fois en tant que ministre de la Justice et garde des Sceaux, Gérald Darmanin a décrit ses propositions et ses objectifs lors de sa première visite officielle le 25 décembre, puis jeudi 26 décembre sur le plateau du JT de TF1.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -2.42
ciel dégagé
le 13/01 à 21h00
Vent
2.39 m/s
Pression
1036 hPa
Humidité
77 %