Le Sénat s'attaque au budget de la Sécu, avant une manifestation des hospitaliers

Publié le 13/11/2019 - 08:38
Mis à jour le 13/11/2019 - 08:38

Lesté d’un déficit de plus de 5 milliards d’euros, le projet de budget 2020 de la Sécurité sociale est arrivé ce mardi 12 novembre 2019au Sénat à majorité de droite, deux jours avant la « grande manifestation » des personnels hospitaliers à Paris.

Défendu par le gouvernement comme un texte "de responsabilité" qui protège "les plus vulnérables", le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera, après l'Assemblée nationale, examiné en première lecture toute la semaine par les sénateurs, avant un vote solennel mardi prochain. Il doit être adopté définitivement d'ici fin décembre.

Ce budget prévoit un déficit de 5,1 milliards l'an prochain, avec une progression des dépenses de santé (Ondam) limitée à 2,3% (2,1% pour l'hôpital), quand leur progression naturelle serait plutôt de l'ordre de 4,5%.

Il prévoit aussi une revalorisation limitée à 0,3% de la plupart des prestations sociales à l'exception des pensions des retraités les plus modestes. Ce projet de budget est jugé "pas à la hauteur des enjeux" par le groupe Les Républicains, "hors du temps" par les socialistes.

Il s'inscrit dans un contexte de crise de l'hôpital public, avec une journée de mobilisation prévue jeudi, et la promesse par la ministre de la Santé Agnès Buzyn d'un nouveau plan de soutien, avec "des moyens associés", attendu "dans le courant du mois de novembre".

Pour la première fois, les sénateurs ont décidé de "sursoir" à l'adoption de l'article fixant l'objectif national de dépenses maladie (Ondam) pour 2020, estimant qu'elle n'aurait "aucun sens", dans l'attente de nouvelles annonces du gouvernement.

Réagissant à des informations du Journal du Dimanche sur la "guerre secrète" de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, le président de la commission des Affaires sociales du Sénat, Alain Milon (LR), a demandé au Gouvernement de "présenter rapidement ses amendements au PLFSS".

"Il est regrettable que l"agenda semble uniquement dicté par la grève du 14 novembre à l"heure où le Sénat se prononce précisément sur ces sujets", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Retraite à 64 ans

Les sénateurs s'alarment également du "trou" de la Sécu. Alain Milon dénonce un déficit créé par l'Etat qui fait le choix de ne pas compenser des "non-recettes" décidées par le gouvernement pour répondre à la crise des "gilets jaunes" (taux réduit de CSG pour certains retraités, exonération des heures supplémentaires...).

Des "entorses" au principe de compensation que les sénateurs ont supprimées en commission, LR y voyant "une abolition du reste d'autonomie" de la Sécu, le PS dénonçant "un coup très fort à la philosophie" du système français de protection sociale.

Comme l'année dernière, les sénateurs se sont opposés en commission "à la sous-revalorisation" des pensions de certains retraités et des prestations sociales et familiales. "La famille est la variable d'ajustement du PLFSS", regrette la rapporteure de la branche Famille Elisabeth Doineau (centriste).

La question des retraites est un autre sujet d'inquiétude pour les sénateurs, avec cette fois un clivage droite-gauche. Au grand dam de la gauche, les sénateurs LR proposeront une nouvelle fois de relever l'âge de départ à la retraite, à 64 ans, contre 63 ans l'année dernière, pour tenter de faire face au déficit de la branche Vieillesse "qui se creuse d'année en année".

Parmi les autres mesures du projet de budget, les sénateurs ont donné leur aval en commission à la création d'un congé indemnisé de trois mois pour les aidants soutenant un proche âgé, malade ou handicapé, de même qu'au dispositif permettant aux caisses d'allocations familiales de jouer le rôle d'intermédiaire pour le versement des pensions alimentaires.

Feu vert aussi à la mise en place d'un parcours de soins pour l'accompagnement des patients après un cancer et d'un fonds d'indemnisation des victimes des pesticides.

Feu vert encore à une taxe sur les "premix" à base de vin et à une expérimentation de l'usage médical du cannabis. La commission s'est en revanche opposée à la suppression de l'obligation de fournir un certificat médical lors d'une inscription à une activité sportive pour les enfants.

Les amendements adoptés en commission devront être revotés dans l'hémicycle.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Ensemble! valide sa dissolution et acte la création d’une nouvelle dynamique politique avec L’Après

Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, a annoncé sa dissolution volontaire à compter du 15 décembre 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé de longue date. Pour autant, ses adhérent(e)s n’arrêtent pas leur engagement à cette décision, en rejoignant L’Après. Explications.

Marie-Guite Dufay et Dominique Voynet appellent à “l’union des forces de la gauche et de l’écologie” à Besançon

Municipales 2026 • L’ancienne présidente socialiste de la Région Bourgogne - Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et la députée écologiste du Doubs, Dominique Voynet, publient une lettre ouverte ce lundi 24 novembre appelant à l’unité de la majorité municipale sortante autour de la maire Anne Vignot (EELV), en vue des prochaines échéances locales. 

Municipale 2026 : la liste Besançon Forte et Solidaire de Jean-Sébastien Leuba “dans une dynamique de construction”

La liste Besançon Forte et Solidaire portée par le candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba à la mairie de Besançon a tenu ce vendredi 21 novembre 2025 une conférence de presse dans la capitale comtoise. Parmi les points évoqués, l’apport du Parti radical de gauche, quelques tacles au candidat LR Ludovic Fagaut, un appel aux citoyens désireux de s’investir et des discussions avec Anne Vignot qui semblent toujours en cours. 

Election municipale 2026 : “Nous serons en tête au premier tour des opposants à Besançon” selon le candidat RN Jacques Ricciardetti

Avant son meeting prévu ce 21 novembre 2025 à Besançon, Jacques Ricciardetti, candidat à l’élection municipale de Besançon pour le Rassemblement National a tenu une conférence de presse aux côtés de ses trois premiers colistiers, Anaïs Vial, responsable du RNJ sur circonscription 1 et 2 du Doubs, Thomas Lutz, conseiller régional RN et Géraldine Grangier, députée RN du Doubs.

Municipales 2026 à Besançon : Séverine Véziès lance officiellement sa campagne sous le slogan ”Faire mieux pour Besançon”

La candidate de La France insoumise (LFI) a lancé ce vendredi 21 novembre sa campagne pour les élections municipales de 2025 lors d’une conférence de presse organisée au Bodega, au cœur du quartier Battant à Besançon. Séverine Véziès a été officialisée comme tête de liste d’une ”union populaire”, accompagnée de son co-chef de file, Martin Meilhon et de citoyens engagés avec la candidate.

Déforestation : Dominique Voynet et Marie Pochon appellent l’UE à “ne pas céder aux lobbies”

Deux députées du groupe Écologiste et Social, Dominique Voynet (Doubs) et Marie Pochon (Drôme), ont annoncé ce jeudi 20 novembre le dépôt d’une proposition de résolution européenne visant à défendre l’application du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Elles entendent ainsi répondre aux pressions croissantes qui visent à retarder ou affaiblir ce texte adopté en 2023.

Bardella à la Foire de Vesoul pendant le vote sur le Mercosur à Strasbourg… “Il préfère les selfies au travail de fond” selon Grudler

Le 25 novembre prochain, Jordan Bardella sera en séance de dédicaces à Vesoul, lors de la foire agricole de la Sainte-Catherine, tandis que le même jour, s’ouvre à Strasbourg une session plénière jugée déterminante par plusieurs élus européens, en particulier en raison d’un vote "difficile" sur le Mercosur, rappelle le député européen Christophe Grudler (MoDem/Renew). 

Statue de Jenny d’Héricourt à Besançon : le procureur de la République ouvre une enquête

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé le 18 novembre 2025 par voie de communiqué, que le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée pour des faits de favoritisme concernant la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la Révolution à Besançon depuis le 5 mars dernier.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.42
légère pluie
le 26/11 à 09h00
Vent
2.13 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
94 %