La France aurait-elle déjà oublié Léonarda dont l’expulsion le 9 octobre 2013 vers le Kosovo a remué la sphère politique en France et provoqué un début de soulèvement des lycéens , vite rattrapés par les vacances scolaires.
Dans une interview au Figaro, l’adolescente de 15 ans explique se sentir “oubliée”. “Il faut que quelqu’un m’appelle !” Certainement tiraillée entre sa famille au Kosovo et son envie de revenir poursuivre ses études en France, Léonarda déclare vouloir revenir au collège André Malraux de Pontarlier, mais ne souhaite pas s’installer chez sa soeur qui vit en situation régulière dans la Meuse. Soeur qui n’a de toute façon “pas assez de place" pour l’accueillir.
La jeune fille ne veut de toute façon “pas déranger” et préfère retrouver ses copains de 3e. “Je veux savoir où se trouve la famille d’accueil, et si je pouvais revenir tous les week-ends à Mitrovica chez mes parents, comme le font tous les enfants placés en internat”. Pas évident lorsque l’on sait qu’il y a près de 2.000 km entre la Franche-Comté et le Kosovo.
La mobilisation des lycéens perd de sa vigueur
Cette semaine, plusieurs centaines de lycéens ont manifesté jeudi, essentiellement à Paris, pour réclamer une nouvelle fois l'arrêt des expulsions de jeunes étrangers scolarisés. Ils demandent le retour de Leonarda Dibrani, 15 ans, expulsée le 9 octobre du Doubs vers le Kosovo après avoir été interpellée par la police lors d'une sortie scolaire, et de Khatchik Kachatryan, 19 ans, lycéen à Paris, expulsé le 12 octobre vers l’Arménie.
À Besançon, une centaine d'étudiants et de lycéens ont défilé avec des banderoles proclamant "Sabotons la Valls des expulsions”. Depuis le début du mouvement, c'est la première fois que les jeunes de la région lancent un appel à la mobilisation. "On demande la régularisation de toutes les personnes en formation, de l'école à l'université. Dans leur pays, elles n'ont pas accès aux mêmes formations, qui améliorent leurs conditions de vie", a déclaré Ronan Feurtey, président de l'organisation étudiante Unef à Besançon.
À Paris, entre 600 lycéens selon la police et un millier selon le syndicat lycéen Fidl, ont défilé sans incident aux cris de "nous sommes tous des enfants d'immigrés" et de "lycéens en colère, on ne va pas se laisser faire”. Des militants du Parti de gauche, du syndicat d'enseignants Snes et du Réseau éducation sans frontières (collectifs de parents, enseignants, associations...) appelaient aussi à la mobilisation, qui perd de sa vigueur.