Menace sur les escargots…

Publié le 08/07/2021 - 14:30
Mis à jour le 08/07/2021 - 10:27

Escargots, moules d’eau douce, limaces… Pour la première fois, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dresse un état des lieux des mollusques continentaux en France métropolitaine, dont de nombreuses espèces sont uniques, mais menacées par l’urbanisation et l’agriculture.

illsutration © Myga91 CC0 PXB
illsutration © Myga91 CC0 PXB

L'UICN s'est penchée sur les bivalves (moules) d'eau douce, les gastéropodes d'eau douce (escargots) et les gastéropodes terrestres (escargots, limaces) pour en établir la Liste rouge des espèces menacées.

"L'état des lieux, portant sur l’ensemble des mollusques, montre que plus de 11% d'entre eux sont menacés. Au total, deux espèces ont déjà disparu, 79 sont menacées et 32 autres sont quasi menacées", ajoute l'UICN dans un dossier de presse.

"Certaines de ces espèces sont de bonnes indicatrices de la qualité des eaux et du bon état des zones humides, des forêts ou des pelouses", complète l'UICN.

"Ces espèces ont pâti d'un déficit d'attention", indique Florian Kirchner, de l'UICN, à l'AFP. La France métropolitaine est pourtant très riche, avec 691 espèces de mollusques continentaux évaluées, dont 33 de bivalves d'eau douce, 251 de gastéropodes d'eau douce et 407 de gastéropodes terrestres.

"Un tiers des mollusques continentaux sont endémiques, c'est exceptionnel pour la France métropolitaine", poursuit Florian Kirchner. "Nous avons une forte responsabilité car il n'y a que les pouvoirs publics et les associations de notre pays qui peuvent les préserver."

Ces espèces sont d'autant plus fragiles qu'elles ne peuvent pas se déplacer loin ou rapidement pour chercher un nouvel habitat et "elles ne font que subir les pressions", indique Florian Kirchner.

Des prélèvements d'eau à risque

La situation est particulièrement mauvaise pour les bivalves d'eau douce, dont 30% sont menacés, suivis par les gastéropodes d'eau douce (15%) et les gastéropodes terrestres (8%).

"Les moules d'eau cumulent différentes menaces", avec "les aménagements des fleuves et des rivières, les barrages, qui rendent des habitats impropres à ces espèces", plus les pollutions agricoles et urbaines de l'eau, explique Florian Kirchner. C'est le cas par exemple pour la grande mulette, en danger critique d'extinction.

Des gastéropodes terrestres, comme l'hélicon hirsute, sont mis en danger par l'urbanisation, les routes, les carrières, d'autres par "une exploitation forestière inadaptée affectant leurs milieux de vie" et d'autres encore par le surpâturage de prairies, égrène l'UICN.

Des espèces forestières, comme la fausse-veloutée des chênes-liège, sont "sensibles aux incendies qui tendent à augmenter en fréquence au fil des ans".

Des gastéropodes d'eau douce souffrent des atteintes faites à leurs habitats, comme les aménagements de rivière et les prélèvements d'eau pour l'irrigation agricole "quand ils ne sont pas raisonnés", en laissant un niveau d'eau trop faible dans des cours d'eau ou les nappes phréatiques, observe Florian Kirchner.

Les effets du changement climatique commencent aussi à peser sur des espèces vivant en altitude ou en bord de mer.

Préserver les habitats naturels

Certains de ces animaux doivent par ailleurs composer avec la concurrence faite par des espèces introduites par l'homme et devenues envahissantes.

Des escargots comme la caragouille des dunes sont enfin menacés "la pression des aménagements touristiques ou (du) piétinement dû à la surfréquentation de certains sites".

La situation réelle pourrait être pire, sachant que "plus de 40% des espèces restent encore mal documentées" et sont classées dans la catégorie "données insuffisantes". "Chez les gastéropodes d'eau douce, 62% des espèces sont concernées par ce manque de connaissances alors que près de 65% des espèces du groupe sont endémiques et présentent des enjeux de conservation très importants", précise l'UICN.

Les programmes de conservation pour ces animaux reste l'exception. "La conservation de ces espèces à l’avenir passe avant tout par l’amélioration des connaissances et par un renforcement de la préservation de leurs habitats naturels", souligne l'UICN.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Dole : Les élèves de l’école Les Sorbiers deviennent les “Ambassad’eau” de la préservation de l’eau

Le jeudi 19 juin 2025, 28 élèves de CP et CE1 de l’école élémentaire publique Les Sorbiers à Dole ont présenté le fruit de plusieurs mois de travail dans le cadre du projet pédagogique ”Ambassad’eau”. Cette initiative, née d’un partenariat entre Doléa et l’EPCC Terre de Louis Pasteur, vise à sensibiliser les jeunes générations à la protection de l’eau et de l’environnement.

Avez-vous vu ce scarabée ?

La direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), met en garde contre la l’arrivée du scarabée japonais appelé "Popillia Japonica" en Suisse. Pour l’heure, aucun spécimen n’a encore été relevé en Bourgogne Franche-Comté. Chacun est appelé à signaler la présence du scarabée s’il est aperçu.

Une qualité de l’air qui se dégrade et des pollens toujours très présents en Bourgogne-Franche-Comté

D’après le dernier relevé d’Atmo Bourgogne-Franche-Comté (Atmo BFC) publié ce mercredi 18 juini 2025, la qualité de l’air se dégrade dans la région en raison des conditions météorologiques actuelles. Quant aux pollens, ils sont toujours présents à un "niveau élevé" sur toute la région. 

Y aura-t-il encore des animaux à la Citadelle de Besançon ?

VIDÉO • Parmi les prochains sujets soumis au vote du conseil municipal, les élus bisontins auront à se positionner sur la nouvelle trajectoire à donner pour le parc zoologique de la Citadelle ce jeudi 19 juin 2025. Trois scénarios, issus de la synthèse d’un travail expérimental de trois ans, seront ainsi présentés, dont un, retenu par l’équipe municipale. 

Orages : la Bourgogne Franche-Comté en vigilance jaune et orange ce week-end

Météo France place les départements de la Haute-Saône et du Jura en vigilance jaune "orages" et la Côte-d’Or, l’Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire en vigilance orange ce samedi 14 juin partir de 20h00, jusqu’au dimanche 15 juin en fin de matinée. Seuls les départements du Doubs et du territoire de Belfort n’ont pas de vigilance particulière ce jour. En revanche, tous les départements de la région seront en vigilance jaune dimanche.

Retour en force des pollens sur toute la Bourgogne-Franche-Comté

D’après les dernières données relevées par Atmo BFC, la vague de chaleur qui débute ce mardi 10 juin 2025 favorise une dispersion accrue des pollens de graminées. Ce qui aura pour conséquence directe de donner lieu à un risque allergique élevé en Bourgogne-Franche-Comté. Et l’arrivée des orages ne devrait malheureusement pas permettre d’arranger la situation. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 28.97
nuageux
le 20/06 à 18h00
Vent
2.57 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
51 %