Meurtre du petit Luca : 25 ans requis contre la mère

Publié le 18/12/2020 - 16:34
Mis à jour le 18/12/2020 - 16:25

Vingt-cinq ans de réclusion criminelle ont été requis ce vendredi 18 décembre 2020 contre Catherine De Conto, accusée devant les assises de Saône-et-Loire d’avoir en 2018 étouffé « froidement » son fils Luca, 8 ans.

"Le clivage psychologique" ne doit pas "servir d'excuse" à ce crime "odieux et froid", a fustigé l'avocate générale Clémence Perreau dans ses réquisitions, dénonçant la "violence inouïe" nécessaire pour étouffer son propre fils avec ses deux mains.

Stigmatisant une accusée "narcissique et égocentrée", Mme Perreau a dépeint une mère "manipulatrice" maquillant son crime en cambriolage puis procédant à des "aveux de circonstance" au tout début du procès "pour tenter d'avoir une peine plus clémente".

Catherine De Conto, 52 ans, a avoué dès le premier jour de son procès avoir étouffé son petit garçon, après plus de deux ans de dénégations. Le 5 février 2018, Luca était découvert mort dans la maisonnette HLM de sa mère, à Saint-Rémy (Saône-et-Loire), dans la banlieue de Chalon-sur-Saône. L'enfant, étouffé, avait été retrouvé la tête emprisonnée dans un sac plastique.

Sa mère, qui avait alerté la police, avait expliqué qu'en pleine nuit deux cambrioleurs encagoulés avaient fait irruption chez elle, l'avaient molestée puis s'en étaient pris à son fils avant de fuir. Elle avait maintenu cette version pendant toute l'enquête mais, confondue dès le début du procès par de multiples éléments rendant sa thèse intenable, Me De Conto avait craqué.

"Je suis coupable... C'est moi qui... ai tué mon fils... mon bébé", avait-elle balbutié entre larmes et hoquets. Au fil du procès, la mère a péniblement admis avoir monté une "mise en scène pour ne pas être accusée". Elle confessait notamment avoir étouffé Luca avec sa couette avant de placer un sac plastique sur sa tête "pour faire croire que c'était des cambrioleurs".

"Pendant deux ans et demi", Catherine De Conto a échafaudé des "mensonges élaborés, construits et persistants", a souligné Me Agnès Ravat-Sandre, avocate des parties civiles. "Elle va même tenter de se victimiser", a-t-elle ajouté.

Les cinq jours de procès n'auront pas été suffisants pour comprendre le mobile: dépressive, la mère prenait de nombreux médicaments mais à dose thérapeutique, et aucune maltraitance n'a été observée. Mais des témoins ont souligné que le garçon était parfois ressenti comme un "fardeau" pour la mère.

Denis Prieur, psychiatre, a, lui, émis l'hypothèse au cours du procès que Mme De Conto ait voulu tuer son fils avant qu'il ne la quitte comme l'avait fait sa fille aînée, partie vivre avec son père.  "Je veux voir tous les médecins possibles pour comprendre mon geste", a assuré Mme De Conto, passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Procès Péchier : énumération complète et chronologique de l’audience de ce lundi

+ interview vidéo des avocats de la défense • L’après-midi du 8 septembre 2025 a été consacrée à une présentation concise des faits reprochés à l’accusé, Frédéric Péchier. Une lecture à trois voix effectuée par la présidente Delphine Thieberge aidée de ses deux assesseurs et qui durera près de 3 heures 30 au tribunal de Besançon.

Procès Péchier : ”J’ai un dossier qui m’a convaincu de sa culpabilité” (Me Berna)

Le procès de Frédéric Péchier a commence ce lundi 8 septembre au palais de justice de Besançon. Après une longue matinée durant laquelle les 170 témoins et experts ont été appelés, ainsi que l’ensemble des 156 parties civiles, Me Frédéric Berna, avocat de plusieurs familles de victimes s’est exprimé à la sortie de l’audience.

Silencieux et stoïque, le Dr Péchier entre dans son procès hors normes

Ce lundi 8 septembre 2025 à Besançon s’est ouvert le procès du Docteur Frédéric Péchier, accusé de 30 faits d’empoisonnement dont 12 mortels. La première journée de procès était réservée à la constitution des jurés, le renouvellement de constitution des parties civiles, l’appel des témoins et experts. L’après-midi a été consacrée à la restitution concise des faites reprochés à l’accusé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 19.24
légère pluie
le 15/09 à 18h00
Vent
4.27 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
85 %