Lors de la séance des questions au gouvernement, M. Moscovici, interpellé par la députée EELV Danielle Auroi, a voulu "faire une mise au point". "La France veut une taxe sur les transactions financières ambitieuse, avec un rendement important et avec une assiette large qui inclut les devises et certains produits dérivés", a-t-il affirmé.
"Il est vrai que nous avons aussi certains enjeux de souveraineté, il est exact que la proposition de la Commission (européenne) ne correspond pas à tous en tous points", a ajouté M. Moscovici.
Onze pays de l'Union européenne, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et
l'Espagne, mais pas le Royaume-Uni et sa grande place financière, veulent mettre en place cette taxe dans le cadre d'une coopération renforcée. La Commission européenne a présenté en février un projet de taxe avec une assiette très large qui pourrait, selon elle, rapporter jusqu'à 35 milliards d'euros par an.
Mais le projet est au point mort depuis plusieurs mois. Paris craint qu'en
l'état, il ne réduise considérablement le volume des échanges et donc
l'attractivité du groupe boursier Euronext, qui gère la place parisienne et qui doit être prochainement lui-même introduit en Bourse.
Des rumeurs circulent sur une possible entrée à son capital de banques
françaises, lesquelles sont de farouches opposantes à toute taxation des
transactions.
Du côté des organisations non-gouvernementales, qui suivent de près une taxe censée à la fois financer l'aide au développement et lutter contre la spéculation, le gouvernement est soupçonné de faire preuve de mauvaise volonté, au vu de l'évolution de la taxe sur les transactions financières déjà en vigueur en France.
Le ministère des Finances a oeuvré pour que les députés de sa majorité
renoncent lundi à un amendement qui aurait considérablement durci cette taxe française, dont le rendement est très inférieur aux prévisions.
(Source : AFP)