"Depuis deux mois et demi, on a été totalement retournés par ce qui s'est passé devant cette cour", a déclaré au début de son audition Marc Péchier, frère cadet de l'accusé.
Il a expliqué que jusqu'à présent, pour lui, "ce dossier était une construction intellectuelle pour couvrir des erreurs médicales", mais que le procès lui a fait comprendre "la réalité des empoisonnements" survenus dans deux cliniques de Besançon entre 2008 et 2017. "Ça m'a chamboulé, comme ma famille", a-t-il ajouté, interpellé par la déposition vendredi d'un enquêteur qui avait estimé que la famille de l'accusé avait "fait l'autruche" en ne voulant pas voir l'évidence.
L'accusé "convoqué" par sa famille
L'homme de 52 ans, qui travaille dans une "grande banque française", a confié, de manière spontanée, comment sa soeur, son autre frère et lui-même avaient "convoqué" dimanche Frédéric Péchier pour lui poser des questions, alors que les membres de la famille étaient appelés à la barre ce lundi. "Je lui ai dit que j'étais très mal à l'aise de venir déposer et de ce que j'en comprenais depuis deux mois et demi", a-t-il poursuivi.
Et de lui dire : "J’en ai marre bon sang ! Dis-moi la vérité !" Leur frère a parlé "énormément", du procès, de ses erreurs, de sa vie depuis 8 ans, de sa vie avant, de son enfance "et on est revenus sur les incompréhensions". Marc Péchier l'assure : "j’ai vu un homme et j’ai vu son âme, il ne mentait pas, je lui ai fait jurer sur la tête de ses enfants. Il n’y aura pas d’aveux, ni aujourd’hui ni jamais, cet homme est innocent et je me battrai pour lui jusqu’au bout."
"On attend plus d'aveux. Mais cette loyauté fraternelle, je la comprends tout à fait", a enchaîné l'avocate générale Thérèse Brunisso.
Frédéric Péchier, 53 ans, clame son innocence. Il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu d'ici au 19 décembre.
(avec AFP)


