"Produire plus" : Annie Genevard donne sa vision de la souveraineté

Publié le 24/02/2025 - 14:00
Mis à jour le 24/02/2025 - 12:08

"La France doit produire plus pour manger mieux", a affirmé dimanche 23 février 2025 la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire, conçue comme un "réarmement" dans un monde secoué de conflits.

 © Hélène Loget
© Hélène Loget

Le ton est ferme, le sourire conquérant: six mois après son arrivée au gouvernement, la ministre issue des rangs de la droite traditionnelle française a planté ses drapeaux en inaugurant le stand du ministère au Salon de l’agriculture.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l’ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français (...), importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle déclaré, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole.

« Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands », a-t-elle poursuivi, déroulant une vision de l’agriculture largement dénoncée à gauche et par les défenseurs de l’environnement qui s’inquiètent de « régressions majeures » pour la protection du vivant et des sols.

Contre les « idéologues »

La veille, le président de la République Emmanuel Macron s’était engagé à tout faire « pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne » dans un monde instable où Pékin, Trump ou Poutine peuvent faire trembler vins, cognacs, fromages ou blés français.

« Demain, rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme et, donc, notre responsabilité c’est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir », a lancé le chef de l’Etat.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a révélé les faiblesses d’une Europe agricole dépendante du gaz russe pour ses engrais et fragilisée par la concurrence du blé de la mer Noire, le discours de l’exécutif français a changé sur la souveraineté alimentaire.

Bien loin de 2017, quand Emmanuel Macron promettait l’interdiction de l’herbicide glyphosate puis vantait une « montée en gamme » de la production agricole, l’exécutif français défend désormais une vision de la production largement partagée par le premier syndicat agricole FNSEA: moins de contraintes, des « moyens de production » - notamment des pesticides et de l’eau -, et une lutte efficace contre la concurrence venue d’Amérique latine (Mercosur).

« Pour une agriculture forte, il faut du #revenu, de la #simplification, de la dignité et nous protéger de la concurrence déloyale », a d’ailleurs réagi Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA sur X.

Dans le discours d’Annie Genevard, pas une fois il n’est question de « transition agroécologique » - présentée comme une priorité du gouvernement jusqu’à l’an dernier.

Au contraire, la ministre veut « tourner le dos aux partisans de la décroissance » et fustige vigoureusement les « idéologues » qui entretiennent « le fantasme d’une France agricole productiviste ».

« Extrêmement choquant »

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé. Vantant son bilan, elle a rappelé l’adoption réalisée ou en cours de lois agricoles facilitant la vie des producteurs, la mise en oeuvre de près « d’un demi-milliard d’allègements de charges », de mesures d’aide d’urgence ou de prêts garantis par l’Etat à hauteur de 70%.

« On a une ministre volontariste et bienveillante. Les prêts garantis pour une durée pouvant aller jusqu’à 12 ans, c’est une vraie respiration pour les agriculteurs en crise, c’est très concret », a réagi auprès de l’AFP Luc Smessaert, agriculteur dans l’Oise et un des vice-présidents de la FNSEA.

Même satisfecit du rival Coordination rurale : son secrétaire général Christian Convers a salué « un très bon discours », affirmant que son syndicat, à la fois libéral et souverainiste, se reconnaissait « dans bon nombre des propos » de la ministre.

Au contraire, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole qui défend une « réelle transition agroécologique », a décidé de boycotter le discours de la ministre dimanche ainsi que tous les événements protocolaires du Salon.

Le budget de l’Agence bio un temps menacé, la possible réintroduction des insecticides néonicotinoïdes - très toxiques pour les pollinisateurs - et « toujours pas de mesures » pour garantir aux agriculteurs des prix minimum en fonction de leurs coûts: « tout cela est extrêmement choquant », s’est indignée la porte-parole nationale Laurence Marandola, qui compte toutefois continuer de travailler avec le gouvernement mais sans s’afficher à ses côtés.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Le député Laurent Croizier plaide pour l’ouverture des boulangeries et fleuristes le 1er mai

Dans un communiqué du 28 avril 2025, le député Modem du Doubs, Laurent Croizier, prend position en faveur d’une évolution de la législation pour permettre l’ouverture des boulangeries et des fleuristes le jour de la fête du Travail. Une démarche qu’il inscrit dans ”une volonté de bon sens économique et de liberté individuelle”.

Sortie scolaire à la mosquée turque de Pontarlier : Marion Maréchal écrit au procureur de Besançon

Début avril 2025, des élèves du collège André Malraux à Pontarlier ont visité une mosquée turque. La députée européenne Identité-Liberté, ancienne membre de Reconquête et du RN, Marion Maréchal, a écrit un courrier au procureur de la République de Besançon le 25 avril afin que les faits soient examinés.
 

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

L’ancien maire de Besançon et sa directrice de cabinet convoqués devant le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon a été saisi le 25 juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics, annonce dans un communiqué en date du 18 avril 2025, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Municipale 2026 à Besançon : Jean-Sébastien Leuba officiellement désigné candidat pour le PS

Le bureau national du Parti Socialiste a validé mardi 15 avril 2025 la Jean-Sébastien Leuba en tant que premier des socialistes pour l’élection municipale de Besançon. Pour rappel, il avait été élu par la section de Besançon le 3 avril dernier avec 80 % des exprimés.

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, en visite jeudi dans le Pays de Montbéliard

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, se rendra jeudi 17 avril 2025 dans le Doubs et le Territoire de Belfort pour un déplacement consacré à l’hydrogène décarboné, à l’occasion de la publication de la Stratégie nationale hydrogène révisée, annoncée par le Premier ministre.

Remise en cause du tarif de rachat bonifié pour le photovoltaïque agricole : Matthieu Bloch interpelle le gouvernement

Dans une question écrite adressée au ministre de l’Industrie, le député LR du Doubs Matthieu Bloch alerte sur les conséquences de la récente décision gouvernementale de revoir à la baisse le tarif de rachat bonifié S21 pour l’énergie photovoltaïque en milieu agricole.

Gratuité partielle des transports : Alternatiba Besançon salue un ”premier pas” mais appelle à aller plus loin

L’association Alternatiba - ANV COP 21 Besançon a réagi ce lundi 14 avril aux récentes décisions de Grand Besançon Métropole (GBM) instaurant une gratuité partielle des transports en commun. Si elle se félicite de cette avancée, elle nuance sa satisfaction et appelle les élu(e)s à renforcer leurs engagements pour une transition écologique ambitieuse.

Gratuité des transports : L. Fagaut dénonce ”un tournant inquiétant pour la cohésion du territoire”

Le conseil communautaire de Grand Besançon Métropole (GBM), réuni le jeudi 10 avril 2025, a été marqué par des désaccords sur la politique de gratuité des transports scolaires, opposant la majorité municipale bisontine aux élus de l’opposition et de plusieurs communes périphériques. Dans un communiqué diffusé ce lundi 14 avril, Ludovic Fagaut, président du groupe Besançon maintenant, dénonce ce qu’il qualifie de "tournant inquiétant pour la cohésion territoriale".

Statue de Jenny d’Héricourt : J-P Allenbach porte plainte contre la maire de Besançon

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé par voie de communiqué ce lundi 14 avril avoir déposé une plainte auprès du procureur de la République pour "délit de favoritisme" visant Anne Vignot, maire de Besançon. Cette action judiciaire fait suite à l’attribution, sans mise en concurrence, d’un marché public pour la conception d’une statue de Jenny d’Héricourt à l’artiste grenobloise Lili Reynaud-Dewar.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.03
ciel dégagé
le 01/05 à 09h00
Vent
1.53 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
79 %