Retraites : l'heure du vote sur les motions de censure, sur fond de vives tensions

Publié le 20/03/2023 - 08:20
Mis à jour le 20/03/2023 - 08:33

À quitte ou double : les deux motions de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne vont être mises au vote lundi de l'Assemblée nationale, et la réforme des retraites pourrait être adoptée définitivement, malgré la colère dans le pays qui ne faiblit pas.

 © capture Assemblée nationale
© capture Assemblée nationale

Le déclenchement jeudi de l'arme constitutionnelle du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme n'a fait que redoubler la contestation, qui dépasse souvent le sujet du recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans. Depuis jeudi, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements.

Le président a rappelé les "mois de concertations politique et sociale" et les "plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d'un texte de compromis" entre sénateurs et députés en commission mixte.

Le numéro un de la CGT Philippe Martinez estime lui que "c'est de la responsabilité" d'Emmanuel Macron "si la colère est à ces niveaux-là". L'intersyndicale a appelé à une neuvième journée de mobilisation, ce jeudi, tandis que la grève s'est durcie dans les raffineries et que les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes.

Seuil de 287 voix

Du côté du Palais Bourbon, c'est à partir de 16h que la température risque de monter à nouveau. Les deux motions visant à renverser le gouvernement, l'une transpartisane du groupe Liot et l'autre du RN, en réplique au 49.3, seront mises successivement au vote en fin de journée.

Cosignée par des députés de la Nupes, la motion Liot (Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires) a davantage de chances d'être votée par des élus de droite défavorables à la réforme des retraites. Mais la barre de la majorité absolue de 287 voix paraît difficile à atteindre.

Il faudrait qu'une trentaine de LR, soit la moitié du groupe d'Olivier Marleix, joignent leurs suffrages à ceux de la gauche, du RN et de Liot. Or le parti de droite a soutenu la réforme et ne veut pas "rajouter du chaos au chaos" en faisant tomber le gouvernement. Une poignée de députés LR ont cependant indiqué qu'ils voteraient la motion Liot voire les deux motions. Aurélien Pradié, en pointe parmi les frondeurs du parti, se décidera lundi.

"Cette réforme est nécessaire", a martelé jeudi à la tribune Elisabeth Borne, en première ligne pour porter le projet de campagne du président. Sous les huées et une Marseillaise entonnée par les Insoumis, elle a déclenché, faute d'une majorité certaine, son onzième 49.3, le plus difficile après la série sur les budgets. Il y aura bien "un vote", entre "ceux qui sont pour ou ceux qui sont contre la réforme", avait-elle assuré ensuite, alors que les députés n'auront finalement jamais voté l'ensemble du texte.

"Ce sera un moment de vérité" et de "clarté", a insisté durant le week-end la majorité présidentielle. Et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire de tacler "un attelage clownesque" entre "Mathilde Panot (LFI), Marine Le Pen (RN) et Charles de Courson (Liot), alliés" pour "constituer une majorité alternative".

Fin de parcours ?

Le rejet probable des motions vaudra adoption définitive de la réforme, avant sa promulgation par le chef de l'Etat dans quelques semaines a priori.

Les pressions sur les députés macronistes ou LR se sont multipliées, avec de nombreuses permanences parlementaires cibles de tags et d'inscriptions vengeresses, et celle d'Eric Ciotti à Nice caillassée dans la nuit de samedi à dimanche, et taguée avec l'inscription "La motion ou le pavé".

Même si les motions sont rejetées, la gauche n'a pas dit son dernier mot : un référendum d'initiative partagée est dans les tuyaux, et des recours au Conseil constitutionnel se préparent. Pour le dirigeant de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, "tant que la réforme à 64 ans est proposée, il faut continuer" la mobilisation.

Le camp présidentiel est lui pressé de tourner la page. "Quoi qu'il arrive, après lundi on passera à autre chose", selon la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé.

Une intervention d'Emmanuel Macron pourrait avoir lieu dans les prochains jours.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Boycotter le comté ? Élus et institutions francs-comtois disent “non”, les écologistes s’ajustent…

Militant écologiste et animaliste, Pierre Rigaux a appelé à arrêter de mange du comté en raison de sa fabrication polluante au micro de France Inter fin avril 2025, mais la polémique a pris de l’ampleur ces derniers jours en raison de plusieurs réactions sur les réseaux sociaux de la part d’élus, d’associations en Franche-Comté et même de la préfecture du Jura.

Conférence-échange : “L’Europe de la paix et de la défense”

Anne Vignot, Maire de Besançon et Sadia Gharet, Adjointe en charge des relations internationales, de l’Europe et de la coopération décentralisée, vous invitent à une conférence-échange sur "l’Europe de la paix et de la défense". Celle-ci se déroulera le 14 mai 2025 de 20 heures à 21 heures à l'Hôtel de ville de Besançon - Salle des Portraits.

Détention de l’écrivain Boualem Sansal : Laurent Croizier soutient la résolution de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a adopté une résolution exigeant la libération immédiate de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien détenu en Algérie. Dans un communiqué du 7 mai 2025, Laurent Croizier, député de la 1ère circonscription du Doubs, affirme défendre cette résolution et fustige ses opposants.

Besançon inaugure l’écoquartier Viotte, après 20 ans de métamorphose urbaine

Après deux décennies de réflexion, dont dix ans de travaux et 110 millions d’euros d’investissement pour la grappe Sedia et 35 millions d’euros pour SMCI, le quartier Viotte à Besançon, sera officiellement inauguré mercredi 7 mai 2025. On a voulu refaire l’histoire de ce projet emblématique avec Bernard Bletton, directeur général de Sedia-Territoire 25, et Fabrice Jeannot, président du groupe SMCI.

Municipales à Besançon : un collectif citoyen appelle à “repenser l’avenir de la ville, en dehors des logiques partisanes”

À l’approche des élections municipales en 2026, un collectif citoyen sans étiquette, baptisé "Nous sommes tous Besançon", lance un appel à la réflexion collective sur l’avenir de la ville, dans un contexte de fragmentation politique et d'incertitude économique, dans un communiqué du 3 mai 2025.

Le député Laurent Croizier plaide pour l’ouverture des boulangeries et fleuristes le 1er mai

Dans un communiqué du 28 avril 2025, le député Modem du Doubs, Laurent Croizier, prend position en faveur d’une évolution de la législation pour permettre l’ouverture des boulangeries et des fleuristes le jour de la fête du Travail. Une démarche qu’il inscrit dans ”une volonté de bon sens économique et de liberté individuelle”.

Sortie scolaire à la mosquée turque de Pontarlier : Marion Maréchal écrit au procureur de Besançon

Début avril 2025, des élèves du collège André Malraux à Pontarlier ont visité une mosquée turque. La députée européenne Identité-Liberté, ancienne membre de Reconquête et du RN, Marion Maréchal, a écrit un courrier au procureur de la République de Besançon le 25 avril afin que les faits soient examinés.
 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.86
légère pluie
le 13/05 à 15h00
Vent
1.38 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
50 %