Retraites : secousses à tous les étages, avant les motions de censure

Publié le 03/03/2020 - 11:00
Mis à jour le 03/03/2020 - 10:45

Le Premier ministre qui prend un risque, une majorité secouée, gauche et syndicats qui ne désarment pas: le recours au 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites provoque des répliques, avant l’examen de deux motions de censure 3 mars 2020. Les syndicats organisent un autre rassemblement ce mardi à 17h30 devant la permanence de député Éric Alauzet rue de Belfort à Besançon.

© Capture TV  ©
© Capture TV ©

Edouard Philippe au front

Mardi, après la séance des questions au gouvernement, Édouard Philippe fera face aux deux motions de censure de la droite (LR) et de la gauche (PS, LFI et communistes), déposées samedi aussitôt après l'annonce du 49-3. Ce long débat, avec deux votes distincts, devrait s'achever vers minuit.

Le rejet des deux motions ne fait aucun doute, tant la majorité est large au Palais Bourbon (345 députés LREM et leurs alliés sur 577). Le projet de loi sera alors considéré comme adopté.

Mais le Premier ministre connaît pertinemment le coût politique du recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, qu'il a lui-même combattu quand il était député d'opposition face au gouvernement de Manuel Valls sous le précédent quinquennat. Sa décision intervient alors qu'il est en pleine campagne municipale au Havre, où sa permanence a été taguée et caillassée samedi soir.

Il était encore réticent au 49-3 il y a une quinzaine de jours. "C'est normal qu'il n'en ait pas envie, c'est lui que ça expose et qui prend le coup", soulignait un député LREM.

M. Philippe s'expose aussi à nouveau à la mobilisation sociale: les organisations syndicales opposées à la réforme - CGT, FO, la CFE-CGC, FSU et Solidaires... - appellent à des manifestations mardi pour dénoncer un "passage en force" en pleine crise de coronavirus. Lundi soir, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de France dont Paris et Marseille, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La majorité bousculée

"Le débat tournait en rond", "ça n'avait aucun sens": les cadres du groupe LREM se sont succédé devant les micros pour défendre l'utilisation du 49-3 face à "l'obstruction" de la gauche de la gauche.

Mais les quelques "marcheurs" de l'aile gauche, qui avaient déjà fait part de leur hostilité à cette arme de la Constitution, n'ont pas changé d'avis... C'est "toujours une forme d'échec et aucun parlementaire ne peut s'en satisfaire", a tweeté Aurélien Taché.

"Aucune surprise en effet, mais quelle déconvenue !", a également réagi Martine Wonner, qui veut que "le gouvernement travaille différemment, et s'appuie sur les parlementaires" pour "cet acte 2 du quinquennat".

Le sénateur Michel Amiel a annoncé qu'il quittait LREM après cette décision, "une profonde déception".

Pour rassurer les troupes, le gouvernement et le chef de file des députés LREM Gilles le Gendre répètent qu'ont été intégrés des amendements de la majorité comme de l'opposition, ou issus des négociations avec les partenaires sociaux. Ceci sur de nombreux thèmes: avocats, droits familiaux, pensions de réversion pour les divorcés, et suppression d'un article sensible qui était vu comme une incitation au développement de la capitalisation.

Droite et gauche: des stratégies différentes

Chez les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur la séquence pour appeler à de nouvelles "mobilisations populaires", dès mardi et sans violence qui, selon lui, "ne sert que le régime". François Ruffin considère lui que les motions, c'est "du bidon": il réclame "une dissolution de l'Assemblée nationale".

Olivier Faure (PS) appelle à un vote sanction aux municipales face à un gouvernement ignorant "les syndicats, le Conseil d'État, la rue, les parlementaires". Le recours au 49-3 "crée une frustration, une colère de plus", a jugé François Hollande sur RTL.

De son côté, la droite veut faire de sa motion de censure "une motion de propositions", plus que "d'obstruction", insiste le chef de file des députés LR Damien Abad. Le RN votera lui toutes les motions de censure, d'où qu'elles viennent, critiquant la "brutalité du gouvernement".

Les oppositions n'ont pas dit leur dernier mot: l'Assemblée nationale va examiner, à partir de mercredi après-midi le second volet de la réforme, le projet de loi organique, objet de 1.800 amendements. Avec un nouveau week-end ouvré les 7 et 8 mars.

Les deux volets partiront ensuite au Sénat, à majorité de droite. Alors que le gouvernement prévoit un examen fin avril, le président du Sénat Gérard Larcher réclame de décaler les séances à "début mai", à l'issue de "la conférence de financement" entre partenaires sociaux. Lundi, Force Ouvrière a claqué la porte de cette instance chargée de trouver des solutions pour équilibrer le système de retraites.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Mélenchon est le “meilleur allié” du RN pour 2027, estime Moscovici

Pierre Moscovici, qui quitte le 31 décembre sa fonction de Premier président de la Cour des comptes, a estimé dimanche 21 décembre que le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon était "le meilleur allié du Rassemblement national" à la prochaine élection présidentielle de 2027.

Après le braquage à Besançon, majorité et opposition affichent leurs priorités en matière de sécurité

Un braquage s’est produit vendredi 19 décembre au matin à Besançon, à l’entreprise Losange, rue Marguerite Syamour. Lors de cette attaque, des individus armés ont ouvert le feu en direction d’un véhicule de la police nationale avant de prendre la fuite. Les réactions de Anne Vignot, maire de Besançon et de Ludovic Fagaut, conseille municipal et candidat à la mairie.

Municipales 2026 à Besançon : la jeunesse au cœur du programme du candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba

La liste Besançon Forte et Solidaire, portée par Jean-Sébastien Leuba, candidat PS à la mairie de Besançon, a convié la presse ce mardi 16 décembre 2025, afin d'évoquer l’importance que dois prendre la jeunesse dans la vie bisontine. Il a également réaffirmé son ambition de mener sa propre liste pour le premier tour et qu’il n’y a "pas de changement dans la démarche" même si les échanges sont toujours en cours avec Anne Vignot.

Loi de finances 2026 : le sénateur Longeot plaide pour le retour du TGV Lyria Paris-Lausanne

Lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, le sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, a appelé le 15 décembre 2025 à un investissement massif dans les infrastructures de transport, notamment le réseau ferroviaire et plaide pour le retour du TGV Lyria Paris - Lausanne.

Élevage bovin : un collectif dénonce des décisions d’Annie Genevard

Un communiqué diffusé le 16 décembre 2025 par le Collectif du Champ à l’assiette, organisation militante pour la sécurité alimentaire du Pays de Montbéliard, met en cause la cohérence de l’action de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, à l’occasion du lancement des Conférences de l’autonomie alimentaire au début du mois.

Pirey : Le conseil municipal justifie son refus de participer aux frais de scolarité de l’école privée Cartannaz

Réuni le 10 décembre 2025, le conseil municipal de Pirey a décidé, à une large majorité, de ne plus participer aux frais de scolarité 2023-2024 des enfants inscrits à l’école privée F. Cartannaz a-t-on appris dans un communiqué de la mairie. 

Rétroviseurs et vitres cassés en cadeaux au Département du Doubs : une association alerte des dangers sur la D141

VIDÉO • L’association "À fond la transition" s’est mobilisée ce jeudi 11 décembre à 10h30 devant les locaux du conseil départemental du Doubs à Besançon pour lui offrir des cadeaux très particuliers : rétroviseurs, vitres de bus et de voitures brisées emballés… Ces morceaux proviennent de véhicules qui se sont aventurés sur la D141 au niveau du passage dit Sous les Roches Beure-Besançon.

Grand Besançon Métropole arrête son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal : que prévoit-il ?

Après 5 ans de travail, Grand Besançon Métropole (GBM) a présenté et arrêté son projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) à l’issue de plusieurs années de diagnostic, de concertation et de travail avec les 68 communes du territoire. L’ensemble du dossier, désormais finalisé, doit entrer dans la phase d’enquête publique. Avant cela, il sera soumis au vote du conseil communautaire de GBM jeudi 11 décembre 2025.

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Saint-Vit : un collectif d’habitants prépare une liste citoyenne pour les municipales 2026

Un groupe de Saint-Vitoises et de Saint-Vitois annonce, dans un communiqué du 8 décembre 2025, la constitution d’une liste citoyenne baptisée “Saint-Vit ensemble” pour les élections municipales de 2026. Cette initiative, présentée comme locale et indépendante de tout parti, repose sur une organisation collégiale visant à “construire un projet réellement partagé et représentatif de la diversité de la commune”.

Budget de la Sécu : les députés votent sur le projet de loi ce mardi

C’est ce mardi 9 décembre 2025 que les députés doivent se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lundi, à la veille d'un scrutin qui s'annonce extrêmement serré, le patron du PS Olivier Faure a appelé ses députés à voter pour le projet de budget de la Sécurité sociale, menacé de rejet par les refus de LR et d'Horizons de le soutenir. De son côté, le gouvernement a multiplié les gestes pour tenter de convaincre, notamment les Ecologistes.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.26
couvert
le 23/12 à 21h00
Vent
2.94 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
89 %