Statue de Victor Hugo : les deux étudiants condamnés à des travaux d'intérêt général

Publié le 17/02/2023 - 17:02
Mis à jour le 17/02/2023 - 17:36

Deux étudiants de 20 et 22 ans ont été condamnés vendredi à 140 heures de travaux d'intérêt général par le tribunal de Besançon pour la dégradation "raciste" d'une statue de Victor Hugo. Ils risquent trois mois d'emprisonnement en cas de non exécution de cette peine.

Le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis probatoire, des travaux d'intérêt général et une peine complémentaire d'inéligibilité de cinq ans contre les deux hommes, qui encouraient jusqu'à 10 ans de prison pour "dégradations graves, en réunion, au détriment d'un bien d'utilité public, et à finalité raciste".

"C'est une peine moins sévère que les réquisitions du ministère public qui démontre que le tribunal a réussi à juger cette affaire en s'éloignant un peu des passions qu'elle a suscitées pour s'en tenir réellement aux faits, aux personnalités de ces deux jeunes sans casier judiciaire", s'est félicitée l'avocate de l'un des deux hommes, Marjorie Weiermann.

Anne Vignot extrêmement déçue de cette décision

La maire écologiste de Besançon, Anne Vignot s'est dite "extrêmement déçue" par la décision du tribunal, insistant sur le caractère raciste de l'infraction. "Exprimer une idéologie aussi gravissime que celle-ci, c'est juste insoutenable", a-t-elle déclaré.

Fin novembre 2022, les deux étudiants en histoire, anciens membres du Rassemblement national, avaient recouvert de peinture blanche le visage d'une statue de Victor Hugo à Besançon, avant d'y apposer une pancarte portant la mention "White Power" ("pouvoir blanc") et une croix celtique. La statue, oeuvre de l'artiste sénégalais Ousmane Sow, était en cours de restauration et une polémique s'était développée sur la couleur, jugée trop sombre par certains, du visage de l'écrivain, bien que la restauration ne fut pas terminée. "À l'initiative des nationalistes locaux, la statue de Victor Hugo (...) a été restaurée et arbore désormais une belle couleur blanche, bien française, bien bisontine, bien XIXe siècle", annonçait peu de temps après un message de revendication, posté sur le site internet de l'association La Cocarde Etudiante.

Dommages et intérêts et privation d'éligibilité

La Maison des Potes, qui s'était portée partie civile, a regretté des sanctions inférieures aux réquisitions pour les deux étudiants. "On espère que ça va les inciter à rentrer dans le rang et à se retirer des organisations d'extrême-droite", a déclaré Samuel Thomas, un des responsables de l'association antiraciste. "On n'est pas sûrs qu'ils aient compris le message". 

Les deux étudiants risquent trois mois d'emprisonnement en cas de non exécution de leur peine aux travaux d'intérêt général. En outre, ces deux anciens membres du Rassemblement national, dont l'un avait tenté d'être candidat à la députation, ont été condamnés à deux ans de privation d'éligibilité.

Ils devront également verser des dommages et intérêts aux parties civiles : la ville de Besançon, l'association SOS Racisme et la Maison des Potes.

(avec AFP)

1 Commentaire

Il est vrai que ce Victor Hugo est un peu trop bronzé par apport au vrai, a moins qu'il n'ai fait des UV ou alors c'est les carottes..........
Publié le 17 fevrier 2023 à 20h28 par robert macarena • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

Justice

Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier relaxés par le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon avait été saisi en juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Besançon a relaxé Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret ce 5 novembre 2025.

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Procés Péchier : syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d'assises du Doubs, qui juge l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi 9 octobre 2025 pour tenter d'expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.

Procès Péchier : “il n’y a pas de cas d’empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté” selon l’anesthésiste

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, un établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements, mardi 7 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.66
partiellement nuageux
le 05/11 à 18h00
Vent
0.89 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
86 %