Voiture "propre" et avion bas carbone : La France met 4 milliards d'euros sur la table

Publié le 13/10/2021 - 07:30
Mis à jour le 12/10/2021 - 17:53

La France va consacrer 4 milliards d’euros pour produire deux millions de voitures électriques et hybrides et développer un « avion bas carbone » en 2030, des projets qui visent à la positionner en championne de la décarbonation des transports mais supposent d’importantes ressources en électricité.

image d'illustration  © D Poirier
image d'illustration © D Poirier

L'Union européenne s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 55% d'ici 2030. Cela repose pour les transports sur "l'électrification des motricités", a rappelé mardi le président Emmanuel Macron, qu'il s'agisse d'alimentation électrique directe des véhicules, du développement des piles à hydrogène ou d'avion à hydrogène, dont la production requiert une électrolyse très consommatrice de courant.

Objectif voitures "propres"

Produire sur le sol français "près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides": l'objectif représente une ambition technologique et surtout de volume, alors que l'Hexagone a vu sa production automobile descendre en 2020 au plus bas depuis les années 1960, après 30 années qui ont été, selon les mots d'Emmanuel Macron, "cruelles pour l'industrie automobile française".

La pandémie a, certes, aggravé les choses mais les 1,3 million de véhicules produits en France en 2020 représentent une chute brutale par rapport aux 1,75 million de 2019. Ce dernier chiffre traduisait aussi une déconfiture du "Made in France" automobile, puisque cette production était encore de 2,3 millions d'unités en 2018 et de 3,3 millions en 2000.

"L'automobile est à l'origine de près de la moitié de la dégradation du solde des produits manufacturés depuis 2000, et explique une large part de la désindustrialisation qu'a connue le pays", selon une note récente de France Stratégie, organisme de conseil placé auprès du Premier ministre.

Que s'est-il passé? La France a subi une "perte d'attractivité du territoire national", due notamment au "coût du travail ainsi qu'à la fiscalité sur la production et les sociétés", selon la même source.

Comme un symbole, les modèles les plus vendus en France sont produits à l'étranger: la Renault Clio sort d'usines turque ou slovène et la Peugeot 208 d'installations slovaque et marocaine. Les groupes Renault et Stellantis, alliance de Peugeot-Citroën et de Fiat, ont conservé en France la production de voitures plus haut de gamme, mais celles-ci se vendent assez mal. "Nous ne referons jamais en France du moyen et haut de gamme en classique", à motorisation non électrifiée, a jugé le chef de l'Etat.

L'usine de Douai tourne ainsi sous ses capacités, avec la production des Renault Espace, Talisman et Scénic, et avant l'arrivée des Mégane et R5 électriques. Exception: l'usine historique de Sochaux de Peugeot, d'où sortent les SUV à succès 3008 et 5008.

Deux millions de voitures électriques et hybrides en 2030 permettraient, selon M. Macron, de "préserver les parts de marché au niveau européen", alors que ces motorisations séduisent de plus en plus d'acheteurs, parallèlement à la chute des ventes de diesel.

Les électriques pures et hybrides (essence-électricité), rechargeables ou non sur secteur, ont représenté 22,4% des immatriculations en 2020, contre 4,3% en 2017, selon l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

Accélérer sur l'avion bas carbone

Emmanuel Macron veut "investir massivement pour permettre de déployer d'ici à 2030, un premier avion bas carbone", projet qu'il veut "européaniser au maximum". Il n'a pas livré de détails. De fait, la feuille de route avait été tracée en juin 2020 quand le gouvernement avait dévoilé son plan de soutien aéronautique pour aider un secteur terrassé par la crise sanitaire.

Celui-ci prévoyait de consacrer 1,5 milliard d'euros de financements publics entre 2020 et 2022 pour financer les recherches sur l'"avion vert" via le Corac, le Conseil pour la recherche aéronautique civile qui regroupe tous les acteurs du secteur.

Cette feuille de route table sur le développement d'un appareil régional, hybride électrique ou alimenté à l'hydrogène, qui entrerait en service vers 2030 avec un démonstrateur technologique dès 2028. Cet appareil servirait de matrice pour développer un appareil moyen courrier qui brulerait directement de l'hydrogène dans ses moteurs à l'horizon 2035.

Airbus sera "au rendez-vous en 2035", a promis son président Guillaume Faury. "Nous pensons qu'en 2025 nous aurons terminé notre travail de maturation technologique. En 2027, nous devrons lancer des investissements majeurs" avec le programme de développement du futur appareil, confiait-il fin septembre.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Déficit public : une situation de finances publiques jugée “vraiment inquiétante” par P. Moscovici

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que l'objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait pas atteint, jugeant "vraiment inquiétante" la situation des finances publiques françaises.

Livraisons dans le Grand Besançon : l’agglomération veut des solutions “pragmatiques et pérennes”

Dans le cadre du dispositif InTerLUD, accompagnant les mutations d’activités, une charte logistique urbaine durable a été signée vendredi 13 septembre 2024 par le Grand Besançon Métropole et 22 acteurs économiques du territoire. Quels sont les enjeux ? On fait le point.

Aktya poursuit sa stratégie pour booster l’activité économique dans le Doubs et le Jura

Lors d’une présentation qui s’est déroulée mardi 17 septembre 2024 dans les locaux de Bio Innovation à Besançon, les présidente et directeur d’Aktya, Anne Vignot et Bernard Bletton, ont fait le point sur les projets passés et futurs pour illustrer la stratégie de développement économique de cette société d’économie mixte patrimoniale.

Des outils pour aider les chefs d’entreprise en Bourgogne-Franche-Comté

Le médiateur national du crédit et le médiateur national des entreprises se sont rendus à la Banque de France à Besançon lundi 16 septembre 2024 avant d’intervenir dans le cadre de leur "tour de France" lors de l’événement organisé conjointement avec la CCI Saône-Doubs. Objectif ? Faire davantage connaître les outils qui peuvent aider les entrepreneurs.

Sylvain Poirier nouvellement nommé à la ligue Bourgogne-Franche-Comté de football

La Ligue Bourgogne-Franche-Comté de Football a annoncé la nomination de Sylvain Poirier comme nouveau directeur du Développement et de l'Engagement Sociétal. Cette nomination s'inscrit dans le cadre d'un mécénat de compétences offert par le Crédit Agricole Franche-Comté, partenaire historique de la Ligue. 

À Besançon, Cocotte Margotte met la cuisine de grand-mère à l’honneur

À 50 ans et avec plus de 20 ans d’expérience dans la restauration, Peggy Hardelin-Vuillaume a décidé de se lancer un nouveau défi. Implanté depuis le 12 août 2024 au 3 rue Mégevand à Besançon, son nouveau restaurant de cuisine traditionnelle baptisé Cocotte Margotte est un hommage à la cuisine française familiale et "sans chichis". 

Cap vers l’emploi 2024 : tout ce que vous devez savoir sur ce salon de l’emploi à Besançon

Le salon Cap vers l’emploi, organisé par Grand Besançon Métropole, revient jeudi 26 septembre 2024 de 9h à 17h au parc des expositions Micropolis à Besançon. Pas moins de 154 entreprises y seront présentes pour promouvoir plus de 1.000 postes à pourvoir. On vous dit tout.

Handicap : la Cour des comptes tire un bilan contrasté de l’inclusion scolaire

L'Éducation nationale s'est transformée pour accueillir 430.000 élèves handicapées, mais la qualité de leur scolarisation est contrastée, constate la Cour des comptes dans un rapport publié lundi 16 septembre 2024, relevant les difficultés au quotidien pour les élèves, parents et enseignants.

Biscuiterie Mistral, 70 ans de goumandise et d’histoire

PUBLI-INFO • Si la Biscuiterie Mistral a été créée il y a 70 ans, c’est en 1974 que, pour s’agrandir, elle s’installe à Semur-en-Auxois. Cette très ancienne PME de Bourgogne–Franche-Comté a décidé de fêter avec ses clients ses 70 ans, et ce, notamment, dans celle implantée à Besançon (ZAC d’École-Valentin).

Actualité de la maison de vente aux enchères d’Astrid Guillon

QUOI DE 9 ? • Après plus de 10 ans d’activité dans des maisons de ventes aux enchères parisiennes (Hôtel Drouot et Artcurial), Astrid Guillon ouvre sa propre maison de ventes à Besançon début 2021. Elle y organise une dizaine de ventes spécialisées par an (bijoux, montres, tableaux régionaux, objets de collection…). Le 19 septembre et le 2 octobre auront lieu ses deux prochaines ventes.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 21.32
ciel dégagé
le 18/09 à 15h00
Vent
3.98 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
51 %