Les Francs-Comtois ont du cœur…

Publié le 22/06/2016 - 16:52
Mis à jour le 15/04/2019 - 14:52

Ce mercredi 22 juin 2016, c’est la journée mondiale du don d’organes et de la greffe. En France, plus de 21.000 personnes sont sur liste d’attente pour recevoir un organe, et cette liste ne cesse de croitre. Les Francs-Comtois refusent moins de donner : 19 % de refus contre 32% en moyenne au niveau national. Cette année, le Docteur Sabine Verdy, médecin référent de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus au CHU de Besançon souhaite accès son discours autour du choix. maCommune.Info l’a interrogé.

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C’est quoi un don d’organe ?

Sabine Verdy : "Quand on parle du don d’organes, on parle essentiellement du don à partir de patients décédés, notamment d’une mort encéphalique. C’est une mort un peu particulière, puisque le cerveau est mort quelques heures avant que le cœur s’arrête. Et c’est ce  laps de temps où l’on prélève les organes. Ce sont souvent des morts brutales, cérébrales, comme les AVC. Pour la famille la question du don d’organe est assez difficile à aborder. Tout dépend si la mort encéphalique est arrivée progressivement, dans ce cas-là, les proches ont eu le temps de se préparer et de réaliser par cheminement intellectuel le décès. Le plus dur c’est dans le cadre d’un accident. La question pour la famille est plus compliquée à envisager. Elle fait déjà face à la perte, le deuil imminent et à cela s’ajoute le don d’organe cela fait beaucoup de chose à envisager en quelques heures".

Pourquoi a-t-on du mal à parler du don d’organes, est-ce parce qu’il reflète la peur de la mort ?

S.V. : "Les deux, je pense. La peur de la mort est très française, les anglo-saxons tranchent plus facilement. On a du mal à parler de notre propre décès et de celui de ceux qui nous entourent. Lorsque, nous professionnels l’on envisage un don d’organes, les familles ont souvent peur que l’on endommage le corps. Ce n’est absolument pas le cas car, c’est une opération chirurgicale. Et il ne faut pas oublier, que si il y a donneur, il y a un receveur potentiel.  On vit de plus en plus vieux avec des pathologies comme l’hypertension ou le diabète... Et on vit grâce à des thérapeutiques qui s’essoufflent à un moment comme la dialyse pour les reins".

Il faut savoir que nous avons plus de risque d’être sur une liste d’attente que d’être donneur.

Les Francs-Comtois sont-ils généreux ?

S.V. : "Aujourd’hui  21 000 personnes sont en attente de greffe en France avec une augmentation d’année, en d’année. La moyenne nationale de refus est de 32 %, en Franche-Comté elle est de 19%. Les habitants sont globalement ouverts sur la question du don d’organe. Notre service est aussi très dynamique, d’ailleurs la moyenne d’âge de nos infirmières est de 35/40 ans. C’est une équipe efficace et ouverte qui arrive à apporter intelligemment la question du don d’organe avec les familles".

Comment fait-on pour signaler notre volonté d’être donneur ou, au contraire notre refus ? 

S.V. : "En France, on est présumé consentant si nous ne sommes pas inscrits sur le registre national des refus : présumé consentent, donc présumé donneur. Il est bien évidemment qu’il est important d’en parler autour de soi avec sa famille. Car souvent quand le cas de mort encéphalique se produit, les familles ignore la position du défunt et ont peur de faire une erreur, elles culpabilisent. C’est donc très important d’expliciter sa décision à ses proches. Il faut prendre conscience que cela peut arriver et surtout se positionner".

Pour le NON

Il existe une liste de refus, qui se trouve sur le site internet de l’agence de biomédecine . Vous pouvez télécharger la brochure et vous s’inscrire dès l’âge de 13 ans. C’est l’âge qui coïncide à celui d’un point de vue légal où les enfants choisissent d’habiter chez l‘un ou l’autre de leurs parents ; la loi considère que les jeunes de plus de 13 ans sont assez mures pour faire des choix. Même si vous êtes inscrits officiellement, vous pouvez vous désinscrire et vous n’êtes pas tenu d’informer votre famille de votre refus. De toute façon ce registre est consulté automatiquement.

Pour le OUI

La carte de donneur que l’on obtient facilement sur internet, permet de renseigner sur la volonté de  la personne et de soulager la famille de cette décision. Les familles peuvent s’y opposer, mais cette situation reste rare. On peut également choisir quels organes donnés.

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