Le gouvernement se presse pour mettre en œuvre les gestes promis aux Gilets jaunes

Publié le 19/12/2018 - 14:40
Mis à jour le 19/12/2018 - 14:40

Prime exceptionnelle exonérée de charges et d’impôts, heures supplémentaires défiscalisées, baisse de la CSG et prime d’activité revalorisée: les promesses présidentielles en réponse aux Gilets jaunes ont pris forme dans un projet de loi déposé ce mercredi 19 décembre 2018 par le gouvernement, a annoncé son porte-parole, Benjamin Griveaux.

image d'illustration ©Alexane Alfaro ©
image d'illustration ©Alexane Alfaro ©

Présenté au Conseil des ministres, ce "projet de loi resserré" de quatre articles, dont la mise en œuvre s'apparentait à un casse-tête juridique et administratif, doit être examiné dès jeudi à l'Assemblée nationale, dans une course contre la montre pour que ces gestes d'apaisement puissent être applicables au plus tôt.

Lors d'une conférence de presse, Benjamin Griveaux a annoncé l'adoption par le Conseil d'un décret revalorisant le Smic de 1,5% au 1er janvier : la mesure porte, en brut, le salaire minimum horaire de 9,88 à 10,03 euros et le Smic mensuel de 1.498,47 à 1.521,22 euros pour un temps plein, soit une hausse de 22,75 euros.

"Une prime exceptionnelle"

Il a également détaillé une "prime exceptionnelle" jusqu'à 1.000 euros qui sera exonérée de toute charge sociale et de l'impôt sur le revenu, versée par les entreprises à leurs salariés rémunérés jusqu'à 3.600 euros. Elle doit concerner concerner "4 à 5 millions" de bénéficiaires et devra être versée avant le 31 mars.

Le projet de loi dispose ensuite l'élargissement de l'exonération de la hausse de la CSG pour les retraités, qui concernera désormais 5 millions d'entre eux (70%), et dont l'application interviendra au plus tard le 1er juillet, mais avec un remboursement rétroactif, a assuré le porte-parole.

La défiscalisation des heures supplémentaires doit en outre entrer en vigueur dès le 1er janvier, et la revalorisation de la prime d'activité fera l'objet d'une disposition réglementaire.

Un "grand débat national"

Emmanuel Macron et Édouard Philippe espèrent ainsi entamer 2019 sur de nouvelles bases, en comptant par ailleurs sur le "grand débat national", qui se veut la réponse politique à la plus grave crise depuis le début du quinquennat.

Il devra déboucher "fin mars-mi avril" sur "des décisions très concrètes, en fonction des consensus identifiés". Mais sans "détricoter" les décisions prises par le gouvernement depuis 18 mois, a prévenu le porte-parole.

Signe d'une grande fébrilité, le cafouillage mardi au sein de l'exécutif qui a subitement indiqué renoncer à une partie des mesures annoncées par Édouard Philippe mi-novembre, avant de finalement les maintenir quelques heures plus tard.

En dépit de leurs critiques, LR et le RN (ex-FN) ont l'intention de voter ces mesures, contrairement à La France insoumise. La mobilisation visible des Gilets jaunes est en recul ces derniers jours mais une partie d'entre eux restent déterminés, comme en témoignent les opérations coup de poing ayant notamment visé des péages.

Et le gouvernement cherche désormais à calmer les policiers qui, épuisés par plus d'un mois de conflit, réclament des compensations. Certains jugent insuffisante la prime de 300 euros qui devrait bénéficier à 111.000 fonctionnaires.

"Engagements"

Le projet de loi portant sur les "mesures d'urgence économique et sociale" sera examiné dès mercredi soir en commission des Affaires sociales à l'Assemblée, avant son passage jeudi après-midi dans l'hémicycle puis vendredi au Sénat, à majorité de droite. Son président Gérard Larcher a souhaité "un vote conforme" de la chambre haute.

Le Sénat pour sa part étudiera mercredi après-midi en nouvelle lecture le projet de budget 2019, qui doit être adopté définitivement jeudi à l'Assemblée.

La mise en place du "grand débat national" s'avère également délicate pour l'exécutif, en raison notamment de son caractère inédit et sur fond d'attentes parfois contradictoires. Selon une étude Kantar Public pour l'Institut Paul-Delouvrier, les Français préfèrent une diminution des impôts à une amélioration des services publics, tout en souhaitant que ces derniers soient préservés.

Il reviendra à Chantal Jouanno, la présidente de la Commission du débat public (CNDP), une autorité indépendante, de préciser jeudi les modalités de cette concertation qui doit se décliner jusqu'au début mars sur l'ensemble du territoire.

Elle se penchera sur quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l'État, et démocratie et citoyenneté, dont l'immigration). Et abordera l'opportunité de proposer le principe du référendum d'initiative citoyenne (RIC), réclamé par les "gilets jaunes" et soutenu par l'opposition, de la France Insoumise à LR - Benjamin Griveaux s'est montré mercredi pour sa part réservé sur la question.

"Des débats cadrés"

"Il va y avoir deux phases dans ce débat : une première jusqu'au 10 janvier, qui s'exprime par des débats spontanés qu'organisent des maires et dont les remontées sont analysées", et ensuite "des débats cadrés" sur les quatre thèmes, a indiqué mercredi la garde des Sceaux, Nicole Belloubet.

Chantal Jouanno, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, a multiplié les consultations ces derniers jours y compris avec des représentants des Gilets jaunes. La CNDP s'est inquiétée que ce "grand débat" n'apparaisse comme piloté par le gouvernement et se transforme en "meetings politiques" pro-Macron.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

gilets jaunes

Les Gilets Jaunes de retour à Besançon

Ils sont toujours là et ils l’ont à nouveau chanté. Moins d’une semaine après le déconfinement, les Gilets Jaunes ont décidé de poursuivre leur mobilisation ce matin à Chalezeule et en début d’après-midi eu centre-ville de Besançon en soutien aux « premiers de corvée »

Entre 600 et 1.000 manifestants marchent pour le climat à Besançon. Des Gilets Jaunes aux Livres dans la Boucle

"appel à la mobilisation générale" • Entre 600 manifestants et 1.000 manifestants selon la CFDT étaient au rendre-vous de la marche d’Alternatiba ANV (action non violente) Cop 21 au départ du parc Micaud à Besançon. Direction la place Flore pour rejoindre les Gilets Jaunes avec un Die In (mourir sur place). La marche devrait rejoindre les Vaîtes vers 17h avec un village des alternatives en parallèle de la Guinguette des Vaîtes mais le rassemblement s’est scindé. Une centaine de gilets jaunes a décidé de se rendre au centre-ville pour rejoindre les « Livres dans le Boucle ». La majorité des marcheurs climatique se sont dirigés en direction des Vaites.

Départ de la présidente de l’UCB : “Un centre-ville ne fonctionne que s’il a des clients. C’est à nous de le faire vivre…”

Après un peu plus de deux ans passés à la tête de l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), nous sommes revenus sur les temps forts de la présidence de Cécile Girardet ce mois de septembre 2019. Plus qu’un bilan, c’est aussi un «coup de gueule» que la présidente a souhaité pousser suite aux mobilisations des Gilets Jaunes…

Politique

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

“Made in Germany” inaugurée à Besançon : Anne Vignot, François Rebsamen et Marie-Guite Dufay complices…

Pour inaugurer la nouvelle exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Made in Germany, Anne Vignot, maire de Besançon, François Rebsamen, maire de Dijon, et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, étaient réunis vendredi 3 mai 2024.

Européennes 2024 : “Le seul moment où on fait taire l’extrême droite, c’est dans la rue” (NPA)

Vidéo • Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sera présent aux élections européennes le 9 juin 2024 avec une liste conduite par Selma Labib, 28 ans, conductrice de bus. Un meeting s’est tenu jeudi 2 mai dans la salle Proudhon à Besançon notamment en présence d’Alain Ruch, colistier régional, 49e sur la liste.

Européennes 2024 : pour le Général Gomart “il y a un vrai combat à mener”

Lundi 29 avril 2024, Les Républicains ont tenu une réunion publique dans le cadre des élections européennes du dimanche 9 juin 2024 à la salle Courbet de Besançon. Le général de corps d'armée, ancien directeur du renseignement militaire, ancien commandant des forces spéciales Christophe Gomart, en 3e position sur la liste de François-Xavier Bellamy y a présenté son projet. Nous avons pu le rencontrer auparavant lors d’une conférence de presse.

Élections européennes : dernier jour pour s’inscrire en ligne sur les listes électorales

La Ville de Besançon rappelle que la date limite d’inscription pour pouvoir voter aux prochaines élections européennes est fixée au 1er mai 2024 sur internet et au 3 mai 2024 en mairie. Par ailleurs, la Ville recherche des assesseurs pour tenir les bureaux de vote durant la journée du 9 juin 2024.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.65
légère pluie
le 08/05 à 15h00
Vent
3.99 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
69 %