"Affaire Narumi" : un procès inédit coordonné sur trois continents

Publié le 29/03/2022 - 08:43
Mis à jour le 29/03/2022 - 10:41

Trois pays concernés entre la France, le Chili et le Japon, des traductions en simultané, 27 médias accrédités pour 40 journalistes : le procès de Nicolas Zepeda pour le meurtre de Narumi Kurosaki s’ouvre ce mardi 29 mars 2022 devant les assises du Doubs. Labellisé « Grand Procès » par le ministère de la Justice, il doit durer 11 jours. Le verdict est attendu le mardi 12 avril 2022.

27 médias sont accrédités pour suivre l’audience à Besançon, dont une dizaine de médias japonais et deux médias chiliens.

Procès de Nicolas Zepeda : composition de la cour

  • Président d’audience : Mathieu Husson, conseiller à la cour d’appel de Besançon
  • Assesseurs titulaires :  LUC Chapoutot conseiller à la cour d’appel de Besançon et Françoise Bardoux, magistrat honoraire à la cour d’appel de Besançon.
  • Ministère public : Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
  • Greffière titulaire : Gaëlle Biot

Parties civiles

Cinq personnes se sont constituées parties civiles.

  • La famille de Narumi : Koji Kurosaki, Honami Kurosaki, Kurumi Kurosaki et Taeko Akiyama sont assistés de Me Sylvie Galley, avocate au barreau de Besançon.
  • Arthur Del Piccolo-Saleh, le petit ami de Narumi au moment de la disparition de la jeune femme,  est assisté de Me Randall Schwerdorffer avocat au barreau de Besançon.

Coordonné sur trois continents, avec autant de langues, le procès sera "inédit en France en termes d’organisation, de contraintes techniques et de pays concernés", selon le procureur de Besançon Étienne Manteaux.

"C’est un procès tout à fait exceptionnel avec trois pays impliqués : la France, le Japon et le Chili", indique le magistrat.  Le ministère de la Justice l’a d’ailleurs labellisé "Grand procès".

Le défi de la traduction en simultané

La cour d’appel de Besançon, chargée de l’organisation, a dû relever "le défi de la traduction, le défi technique des auditions en visioconférence de 14 témoins dans trois pays étrangers, et le défi du décalage horaire pour les entendre", selon une source judiciaire.

La traduction sera un enjeu fort de l’audience alors que la défense a regretté que certaines spécificités de l’espagnol parlé au Chili aient échappé, selon elle, au traducteur lors de l’instruction.

Pour le procès, trois interprètes viendront donc spécialement du Chili pour éviter cet écueil et trois autres traduiront en japonais. 

La traduction sera simultanée pour l’ensemble des débats, à l’attention de l’accusé et des parties civiles. Pour assurer la continuité de cet exercice intense, les interprètes se relaieront toutes les 20 minutes, selon les normes européennes de traduction.  "L’objectif est d’avoir une traduction simultanée qui permette d’avoir une certaine fluidité dans les débats", confie la source judiciaire.

Lors de sa disparition, Narumi Kurosaki était étudiante au Centre de linguistique appliqué (CLA) de Besançon où elle côtoyait nombre d’étudiants étrangers désormais rentrés dans leurs pays.

Parmi les témoins cités, dix seront ainsi entendus par la cour d’assises en visioconférence depuis un tribunal de Tokyo, deux depuis Santiago du Chili et une depuis l’Ecosse. 

L’organisation de ces visioconférences "a nécessité une modification très complète de notre dispositif technique" car "les modes de communication ne sont pas les mêmes" d’un pays à l’autre, souligne la même source.

Pour entendre ces témoins, le planning de l’audience a été organisé en fonction du décalage horaire. "Il y a 12 heures de décalage horaire entre le Japon et le Chili, c’est un défi inédit sur un procès judiciaire en France", note le procureur.

Affaire Narumi Kurosaki : les dates clés de la procédure judiciaire

  • 13 décembre 2016 : ouverture de l'enquête en recherche des causes de la disparition inquiétante de Narumi Kurosaki, étudiante japonaise au Cours de Linguistique Appliquée (CLA) de l'Université de Franche Comté, enquête confiée à l'antenne de police judiciaire de Besançon
  • 16 décembre 2016 : ouverture d'une information judiciaire des chefs d'enlèvement et de séquestration
  • 23 décembre 2016 : réquisitoire supplétif pour assassinat
  • 23 septembre 2019 : demande d'extradition de Nicolas Humberto Zepeda Contreras adressée aux autorités chiliennes
  • 18 mai 2020 : la Cour suprême du Chili autorise l'extradition de Nicolas Humberto Zepeda Contreras
  • 24 juillet 2020 : mise en examen de Nicolas Humberto Zepeda Contreras par le juge d'instruction de Besançon pour l'assassinat de Narumi Kurosaki
  • 18 janvier 2021 : réquisitoire définitif aux fins de mise en accusation de Nicolas Humberto Zepeda Contreras
  • 2 février 2021 : ordonnance de renvoi de Nicolas Humberto Zepeda Contreras devant la cour d'assises du Doubs du chef d'assassinat
  • 19 mai 2021 : arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon confirmant l'ordonnance du 2 février 2021
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Affaire Narumi : Nicolas Zepeda reconnaît finalement sa présence dans la résidence de la victime

"Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi" Kurosaki : accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment ou vivait l'étudiante japonaise.

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.98
légère pluie
le 16/04 à 21h00
Vent
3.84 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
91 %