Après les législatives, la gauche revendique Matignon, mais Emmanuel Macron maintient Gabriel Attal

Publié le 08/07/2024 - 15:00
Mis à jour le 08/07/2024 - 14:53

Arrivée en tête des législatives, mais loin de la majorité absolue, la gauche assure lundi 8 juillet 2024 qu’elle proposera "dans la semaine" un nom pour Matignon, où Gabriel Attal, qui a présenté sa démission, a été maintenu pour "assurer la stabilité du pays".

Emmanuel Macron © BFM TV
Emmanuel Macron © BFM TV

Aucun camp ne semble en mesure de gouverner seul : ni le Nouveau Front populaire (autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) n’ont obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale (289 députés).

Prenant acte de ce résultat, le Premier ministre sortant Gabriel Attal a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui lui a demandé de rester en poste "pour le moment" afin d’"assurer la stabilité du pays" alors que la France doit accueillir les JO à partir du 26 juillet. Les deux têtes de l’exécutif ont été rejointes à l’Elysée par plusieurs ministres dont Gérald Darmanin (Intérieur) et Stéphane Séjourné (Affaires étrangères).

La gauche met déjà la pression sur Matignon. La cheffe des écologistes Marine Tondelier a estimé qu’Emmanuel Macron "devrait appeler aujourd’hui" la gauche "à lui transmettre un nom de Premier ministre ».

Le socialiste Olivier Faure a pour sa part souhaité que le NFP "puisse être en mesure de présenter une candidature" pour Matignon "dans la semaine". Les dernières déclarations de l’insoumise Mathilde Panot risquent en tout cas de cristalliser les tensions au sein de la fragile union : l’insoumise a jugé que le leader controversé de LFI Jean-Luc Mélenchon "n’est absolument pas disqualifié" pour ce poste.

Point de vue que ne partagent pas ses alliés, alors que les rapports de force ont évolué au sein de l’alliance de gauche où La France insoumise est moins hégémonique, d’autant que ses "frondeurs" comme Clémentine Autain et François Ruffin ne siègeront plus dans le même groupe.

"Des gens raisonnables"

Pendant ce temps, le camp macroniste continue de plaider pour une coalition. "J’y crois plus que jamais", a affirmé Yaël-Braun Pivet. L’ex-présidente de l’Assemblée nationale n’envisage toutefois de ne gouverner qu’avec "des personnes qui partagent (ses) valeurs et (ses) objectifs, ce n’est ni le cas de LFI ni le cas du RN". Plus restrictive, sa collègue Aurore Bergé a directement tendu une perche à la soixantaine de députés Républicains: "Est-ce qu’ils veulent rester une force d’opposition systématique ?" .

Un élargissement à droite mal engagé puisque Laurent Wauquiez, de retour sur la scène nationale avec son élection en Haute-Loire, a prévenu dimanche soir qu’il "n’y aura ni coalition ni compromission" de la part de LR.

Le patron du MoDem François Bayrou a pour sa part jugé "possible" de constituer une majorité sans RN ni LFI, et semblé miser sur une division de la gauche, pointant "des attitudes et des choix politiques incompatibles" au sein du Nouveau Front populaire. Des calculs contestés par Marine Tondelier : "Ceux qui nous expliquent qu’ils vont faire une majorité sans LFI n’ont pas eu les mêmes profs de maths que moi (...) Je ne vois pas comment c’est possible".

"Il va falloir parler"

Quitte à apporter de l’eau au moulin du Rassemblement national. Emmanuel Macron doit "décider s’il doit nommer un Premier ministre d’extrême gauche, et ensuite bon courage pour le vote de la confiance, bon courage pour construire un budget", a relevé le vice-président du parti d’extrême droite, Sébastien Chenu, sur France Inter.

Le programme du NFP, de l’abrogation de la réforme des retraites au Smic à 1.600 euros net, paraît en effet peu compatible avec les ambitions du camp présidentiel. Jean-Luc Mélenchon s’est pourtant montré inflexible dimanche soir, affirmant qu’Emmanuel Macron devait "s’en aller ou nommer un Premier ministre" issu du Nouveau Front populaire.

A l’opposé du social-démocrate Raphaël Glucksmann qui a admis qu’"il va falloir discuter, il va falloir dialoguer" face à cette Assemblée "divisée". Malgré l’incertitude de la situation, les marchés financiers sont restés neutres lundi matin, la Bourse de Paris ouvrant en légère baisse avant repartir dans le vert à la mi-journée.

A l’étranger, le scrutin était particulièrement scruté. Le gouvernement allemand a exprimé un "certain soulagement " après la contre-performance du RN, dont se sont également réjouis les Premiers ministres espagnol et polonais. En Russie par contre, le Kremlin "ne nourri(t) pas d’espoir ni d’illusion particulière" après les résultats très en deçà des attentes de l’extrême droite française, souvent accusée de connivence avec Moscou.

Pendant ce temps à Paris, des discussions vont vite débuter à l’Assemblée nationale pour la répartition des groupes politiques et l’attribution des postes clés, avec l’élection de son futur président le 18 juillet. La sortante Yaël Braun-Pivet, réélue dans les Yvelines, continue de croire au perchoir.

Les portes du Palais Bourbon a  officiellement ouvert à 14H00 lundi pour accueillir une partie des 577 députés de la nouvelle législature...

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Crimes commis par Israël : une association accuse des élus de Bourgogne Franche-Comté, devant la Cour pénale internationale

Une communication officielle a été adressée au bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) par une association française, Avocats pour la justice au Proche-Orient composée de 114 avocats, au titre de l’article 15 du Statut de Rome. Le document demande l’ouverture d’une enquête visant plusieurs membres de l’exécutif français et des députés, dont Laurent Croizier (Doubs), Guillaume Bigot (Territoire de Belfort) et Julien Odoul (Yonne) pour leur rôle présumé de ”complicité” dans les crimes perpétrés par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Ces élus parlent d'une instrumentalisation politique du conflit israélo-palestinien par l’extrême gauche.

Mineurs non accompagnés : Florian Bouquet s’insurge de la décision du tribunal administratif

Le tribunal administratif de Besançon a décidé d'annuler la motion du 22 novembre 2023 relative aux devoirs d'alerte sur la saturation des dispositifs de protection de l'enfance, notamment concernant les mineurs non accompagnés (MNA). Suite à cette décision, Florian Bouquet, président du Département du Territoire de Belfort, a souhaité réagir.

Réorientation, égalité et formation : les grands axes du rapport de Laurent Croizier sur l’orientation scolaire

Laurent Croizier, député de la première circonscription du Doubs, a présenté le 23 juillet 2025 les conclusions de la mission parlementaire qu’il a co-dirigée sur l’accompagnement des élèves à la découverte des métiers et à l’orientation scolaire.

Projet de taxe de transit en Suisse : Christophe Grudler met en garde contre une mesure “discriminatoire”

Christophe Grudler, eurodéputé français (Mouvement Démocrate / Renew Europe) et rapporteur permanent du Parlement européen pour les relations avec la Suisse, a exprimé ce mercredi 23 juillet de vives réserves face à une proposition en discussion au Parlement fédéral suisse visant à instaurer une nouvelle taxe sur les véhicules étrangers en transit.

Loi Duplomb : la pétition demandant son abrogation a dépassé le million de signatures

Plus d'un million. C'est le nombre de signatures qu'a récolté la pétition d'une étudiante, dimanche 20 juillet 2025, sur le site de l'Assemblée nationale demandant l'abrogation "immédiate" de la loi Duplomb. Dans l'histoire de la Ve République, aucune pétition n'a jamais été débattue dans l'hémicycle, c'est pourtant ce à quoi pourrait parvenir cette initiative. 

Budget : Moscovici réclame des “réformes structurelles” pour éviter “l’austérité subie”

Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici "ne croi(t) pas que la France soit menacée de mise sous tutelle" par le FMI, mais il exhorte à réaliser des "réformes structurelles" pour éviter "l'austérité subie demain" pouvait-on lire samedi 19 juillet 2025 dans un entretien accordé au journal Le Parisien. 

Municipale 2026 : à Besançon, le Parti communiste veut “une campagne propre” et s’organise

À désormais huit mois des élections municipales, les négociations sont toujours en cours du côté de la gauche à Besançon avec le parti communiste comme médiateur, qui tient à être le "fil rouge" des discussions entreprises. Mais s’ils tiennent à être acteurs de la municipale bisontine, les communistes ne veulent pas non plus être "les dindons de la farce" et s’organisent pour parer à toute éventualité comme ils nous l’ont expliqué lors d’une conférence de presse ce vendredi 18 juillet 2025. Le parti vient d’ailleurs de nommer Hasni Alem comme chef de file pour l’élection municipale de Besançon. 

Annonces de Bayrou : pour Anne Vignot, ”ce sera une récession”

Suite aux annonces du Premier ministre sur la préparation de la prochaine loi de finances, Anne Vignot, maire de Besançon, a exprimé une vive inquiétude. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 juillet, l’élue juge sévèrement la politique budgétaire annoncée par le gouvernement. "La situation budgétaire en France est préoccupante, mais nous ne résoudrons pas ce problème en fragilisant encore plus notre structure sociale et économique", prévient-elle.

Municipales 2026 à Besançon : l’appel à l’union de l’association “À gauche citoyens !”

Dans la perspective des élections municipales de mars 2026, l’association bisontine "À gauche citoyens !", membre de la majorité municipale actuelle, lance un appel solennel à l’unité des forces de gauche et écologistes. Dans un communiqué intitulé "Ressaisissez-vous !", elle invite à dépasser les divisions afin de faire front commun contre la droite et l’extrême droite.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.32
couvert
le 01/08 à 03h00
Vent
1.78 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
92 %