L’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (OSTAJ), en s’appuyant sur les instituts statistiques français (Insee Bourgogne-Franche-Comté) et suisses (services de statistique du canton de Neuchâtel et du canton de Vaud), a réalisé les portraits de quatre territoires de l’Arc jurassien franco-suisse, à travers une même grille d’analyse. Ces portraits s’articulent autour de quatre thématiques : la démographie, l’offre commerciale et touristique, l’emploi et les flux de travailleurs frontaliers.
Au sein de l’Arc jurassien franco-suisse, les quatre territoires de coopération présentent une unité linguistique et une tradition industrielle commune. Ils constituent un espace au caractère montagneux affirmé mais relativement peuplé, dont l’économie est structurée autour du travail frontalier, incontournable pour son développement et son fonctionnement. Ainsi, les implantations industrielles côté suisse bénéficient des actifs venus de France et qui contribuent au dynamisme économique de cet espace. L’économie du versant français est également stimulée par les besoins des habitants aux revenus élevés perçus à l’étranger. Cependant, les spécificités spatiales et les enjeux propres à chaque territoire font apparaître des profils démographiques et économiques différenciés entre les parties française et suisse, mais également entre les territoires.
Nord Franche-Comté - Canton du Jura : une terre d’industrie de part et d’autre de la frontière
Le territoire du Nord Franche-Comté - Canton du Jura compte 328 000 habitants, il est le plus peuplé des quatre territoires de coopération de l’Arc jurassien. Fortement urbanisé côté français, il est davantage rural et montagneux sur le versant suisse.C’est une terre d’industrie : la fabrication de matériel de transport domine sur Belfort et Montbéliard. Côté suisse, l ’industrie est tout aussi présente mais davantage diversifiée. Très dynamique, elle attire de nombreux frontaliers, notamment vers les pôles économiques de Delémont et Porrentruy.
Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs : un territoire organisé autour des pôles de la Chaux-de-Fonds et du Locle
Le profil démographique et économique différencie les parties française et suisse qui composent le territoire de coopération des Parcs du Doubs et Agglomération urbaine du Doubs. Une partie française peu dense mais en pleine croissance démographique côtoie une partie suisse comptant un marché du travail très attractif. Les relations entre ces deux versants se concrétisent notamment par le travail frontalier. Ce vecteur de coopération, incontournable pour l’équilibre et le développement de ce territoire, contribue à l’attractivité résidentielle du côté français et au maintien d’un tissu industriel fort du côté suisse.
Aire de proximité Mont d’Or-Chasseron : la croissance démographique dynamise la construction et les activités de commerce
L’Aire de proximité Mont d’Or-Chasseron regroupe 162 000 habitants. La croissance démographique y est soutenue. Le versant français est rural et montagneux, et l’autre versant situé sur le Plateau suisse plus urbain. La partie suisse est davantage tournée vers l’industrie, la partie française vers le commerce, à Pontarlier en particulier. Un tiers des actifs occupés résidant sur le versant français travaillent en Suisse et plus de la moitié travaillent en dehors du territoire de coopération. Ces parts sont les plus fortes de l’Arc jurassien.
Haut-Jura - Vallée de Joux : le dynamisme de la partie suisse porte le territoire
Au sein du territoire de coopération Haut-Jura - Vallée de Joux, les contrastes sont multiples entre les parties suisse et française. Avec ses vastes plaines qui bordent le Lac Léman, la première est quatre fois plus peuplée que la seconde, très montagneuse. Aux évolutions démographiques inversées, hausse de population côté helvétique et baisse côté français, s’ajoutent des différences économiques. Côté suisse, les emplois sont nombreux, tertiaires et se développent alors que la partie française compte trois fois moins d’emplois et l’industrie y est encore très présente. Les flux de travailleurs frontaliers continuent d’être un vecteur de coopération entre ces deux parties.
Nicolas Bourgain (Insee Bourgogne-Franche-Comté) Caroline Desnoyers (Insee Bourgogne-Franche-Comté) Noreddine Hmamda (Service de statistique, Neuchâtel) Jérôme Mathias (Insee Bourgogne-Franche-Comté)