Asile-immmigration: le texte voté à l'issue d'un marathon enflammé de sept jours

Publié le 23/04/2018 - 08:15
Mis à jour le 16/04/2019 - 09:47

Au septième jour, les débats passionnels sur le projet de loi « asile-immigration »se sont achevés ce dimanche 22 avril 2018 à l’Assemblée nationale par le vote du texte en première lecture avec, au final, un seul opposant LREM, qui a aussitôt annoncé son départ du groupe majoritaire.

 ©
©

Après 61 heures de joutes enflammées et un millier d'amendements examinés -mais très peu adoptés- le projet de loi "pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie"a finalement été voté vers 23H00 en première lecture par 228 voix contre 139 et 24 abstentions.

  • Les Républicains et toute la gauche -socialistes, communistes et "Insoumis"- ont voté contre, tout comme les députés FN.

Au sein du groupe LREM, seul l'ex-socialiste Jean-Michel Clément a voté contre et aussitôt annoncé son départ du groupe, conscient d'avoir "enfreint les règles"du groupe majoritaire. Quatorze autres LREM ont cependant exprimé leur désaccord avec le texte en s'abstenant. Une députée MoDem, Nadia Essayan, a également voté contre, et huit autres centristes se sont abstenus.

Au Sénat maintenant de prendre la suite en juin, où la majorité de droite a déjà promis de "l'amender considérablement".

Ce "week-end un peu particulier à Paris", selon le président du groupe MoDem Marc Fesneau, est inédit (hors budgets) depuis l'homérique bataille du "mariage pour tous"de 2013. Présent quasiment de bout en bout et défendant avec vigueur son texte "face à des hommes et des femmes de convictions", le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a salué l'adoption d'un "texte juste". Dès lundi soir, il avait plaidé "l'urgence à réagir"pour limiter "une immigration massive"et "en même temps"garantir le droit d'asile, "sacré".

Le texte vise à réduire à six mois, contre onze aujourd'hui, l'instruction de la demande d'asile. Objectif affiché: faciliter à la fois l'expulsion des déboutés et l'accueil des acceptés. La rapporteure Elise Fajgeles (LREM) a souvent insisté sur une "ligne de crête", entre "exigence de pragmatisme"et "humanité".

Des oppositions combatives

Extrêmement combatives, les oppositions (LR, FN et gauche) ont fait prolonger des débats enflammés. Critiquant une "petite loi"d'une majorité "immigrationniste"et des "pudeurs de violette"du ministre, les Républicains ont bataillé pour durcir le texte, avec 323 amendements, tous rejetés par une majorité "sectaire", dans le sillage des propositions très droitières de Laurent Wauquiez cette semaine.

Et LR de demander, plusieurs dizaines de fois, s'il y avait "un plan caché pour régulariser 40.000 étrangers en situation irrégulière". La présidente du FN Marine Le Pen a, elle, fustigé une "loi d'organisation d'une immigration supplémentaire"et raillé le patron de LR Laurent Wauquiez, "mis sous (s)on aile, en quelque sorte"avec les propositions de son parti.

Droite et extrême droite ont été omniprésentes dans l'hémicycle jusqu'au dernier jour où le FN proposait de supprimer le droit du sol et LR de le restreindre.

"LR et FN tristes alliés d'une droite dure et extrême. Mêmes mots, mêmes arguments, même opposition à tous droits des migrants", a commenté Matthieu Orphelin (LREM). Vent debout contre une loi "inhumaine", la gauche a combattu des "régressions", comme le doublement de la durée maximale de rétention, portée à 90 jours, avec la possibilité maintenue "d'enfants derrière les barbelés""Une loi qui fait de l'étranger un suspect", selon la communiste Elsa Faucillon.

La gauche a régulièrement accusé LR de "jouer à l'idiot utile du macronisme et faire passer une loi extrême pour une loi équilibrée".

L'une des mesures phare - réduction de moitié du délai d'appel à 15 jours après rejet d'une demande d'asile - a été votée par le FN (inhabituellement presque au complet dans l'hémicycle), un "tournant"historique selon Olivier Faure (PS).

Ces critiques de la gauche contre la réduction des droits des demandeurs d'asile ont été reprises par quelques députés de la majorité qui avaient déjà depuis plusieurs mois tenté, le plus souvent en vain, de convaincre le ministre de l'Intérieur d'amender son texte.

Au long des débats, cette frange contestataire LREM, avec quelques MoDem, jouait, sous pressions, les équilibristes pour faire entendre sa défense des "vulnérables"sans paraître "fronder".

Dans les dernières heures, encore émaillées d'invectives, l'Assemblée a voté, au grand dam de LR y voyant une concession du gouvernement "à son aile gauche", l'assouplissement du "délit de solidarité"pour certaines personnes venant en aide aux migrants. Et le délai pour accéder au marché du travail pour les demandeurs d'asile a été ramené de neuf à six mois. 

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Commission permanente : la Région Bourgogne – Franche-Comté vote 61,2 M€ de financements

Réunis à Besançon vendredi 21 novembre 2025, les élus régionaux ont adopté 61,2 millions d’euros de financements destinés à soutenir l’économie, la transition écologique, la formation, le tourisme et l’attractivité locale. Cette enveloppe vise à "soutenir l’économie, la transition écologique, la formation et l’attractivité des territoires".

Ensemble! valide sa dissolution et acte la création d’une nouvelle dynamique politique avec L’Après

Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire, a annoncé sa dissolution volontaire à compter du 15 décembre 2025. Cette décision marque l’aboutissement d’un processus engagé de longue date. Pour autant, ses adhérent(e)s n’arrêtent pas leur engagement à cette décision, en rejoignant L’Après. Explications.

Marie-Guite Dufay et Dominique Voynet appellent à “l’union des forces de la gauche et de l’écologie” à Besançon

Municipales 2026 • L’ancienne présidente socialiste de la Région Bourgogne - Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et la députée écologiste du Doubs, Dominique Voynet, publient une lettre ouverte ce lundi 24 novembre appelant à l’unité de la majorité municipale sortante autour de la maire Anne Vignot (EELV), en vue des prochaines échéances locales. 

Municipale 2026 : la liste Besançon Forte et Solidaire de Jean-Sébastien Leuba “dans une dynamique de construction”

La liste Besançon Forte et Solidaire portée par le candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba à la mairie de Besançon a tenu ce vendredi 21 novembre 2025 une conférence de presse dans la capitale comtoise. Parmi les points évoqués, l’apport du Parti radical de gauche, quelques tacles au candidat LR Ludovic Fagaut, un appel aux citoyens désireux de s’investir et des discussions avec Anne Vignot qui semblent toujours en cours. 

Election municipale 2026 : “Nous serons en tête au premier tour des opposants à Besançon” selon le candidat RN Jacques Ricciardetti

Avant son meeting prévu ce 21 novembre 2025 à Besançon, Jacques Ricciardetti, candidat à l’élection municipale de Besançon pour le Rassemblement National a tenu une conférence de presse aux côtés de ses trois premiers colistiers, Anaïs Vial, responsable du RNJ sur circonscription 1 et 2 du Doubs, Thomas Lutz, conseiller régional RN et Géraldine Grangier, députée RN du Doubs.

Municipales 2026 à Besançon : Séverine Véziès lance officiellement sa campagne sous le slogan ”Faire mieux pour Besançon”

La candidate de La France insoumise (LFI) a lancé ce vendredi 21 novembre sa campagne pour les élections municipales de 2025 lors d’une conférence de presse organisée au Bodega, au cœur du quartier Battant à Besançon. Séverine Véziès a été officialisée comme tête de liste d’une ”union populaire”, accompagnée de son co-chef de file, Martin Meilhon et de citoyens engagés avec la candidate.

Déforestation : Dominique Voynet et Marie Pochon appellent l’UE à “ne pas céder aux lobbies”

Deux députées du groupe Écologiste et Social, Dominique Voynet (Doubs) et Marie Pochon (Drôme), ont annoncé ce jeudi 20 novembre le dépôt d’une proposition de résolution européenne visant à défendre l’application du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Elles entendent ainsi répondre aux pressions croissantes qui visent à retarder ou affaiblir ce texte adopté en 2023.

Bardella à la Foire de Vesoul pendant le vote sur le Mercosur à Strasbourg… “Il préfère les selfies au travail de fond” selon Grudler

Le 25 novembre prochain, Jordan Bardella sera en séance de dédicaces à Vesoul, lors de la foire agricole de la Sainte-Catherine, tandis que le même jour, s’ouvre à Strasbourg une session plénière jugée déterminante par plusieurs élus européens, en particulier en raison d’un vote "difficile" sur le Mercosur, rappelle le député européen Christophe Grudler (MoDem/Renew). 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.5
couvert
le 26/11 à 21h00
Vent
0.39 m/s
Pression
1023 hPa
Humidité
92 %