La cour d'assises de Paris, qui examinait ce dossier depuis mi-octobre, a condamné le plus lourdement Bernard Beucorny et Jean-Charles Perinetti, tous les deux en fuite, respectivement à quinze et vingt ans de réclusion. Les deux autres membres du commando, Jean-Claude Belmondo et Belaïd Saker, ont écopé de dix ans de réclusion, une peine largement inférieure aux dix-huit ans, avec période de sûreté de douze ans, réclamés lundi par le parquet.
Cette attaque nocturne contre deux fourgons de convoyage de fonds avait été commise sur une aire d'autoroute de Bourgogne par un commando d'une dizaine de malfaiteurs lourdement armés, déterminés et parfaitement renseignés, repartis avec plus de neuf millions d'euros de bijoux, montres de luxe et pierres précieuses.
La majeure partie de ce butin n'a jamais été retrouvée. Il a "été probablement recelé dans les jours suivant le braquage" en Belgique, avait estimé l'avocate générale Edith Launay. "Ce n'est clairement pas une équipe de bras cassés qui commet ce type de braquages", avait-elle relevé, décrivant des "malfaiteurs aguerris" qui ont fait montre d'une "organisation millimétrée" lors d'une attaque "qui a duré 22 minutes en tout".
Parmi les membres présumés du commando, Belmondo, 60 ans, Saker, 58 ans, et Perinetti, 56 ans, ont déjà été condamnés par le passé pour des faits relevant du banditisme. Beaucorny, 40 ans, est le seul dont la présence sur les lieux de l'attaque est attestée par un élément matériel: son ADN avait été relevé près des deux fourgons incendiés après le braquage dans la capitale bourguignonne. Neuf autres hommes comparaissaient pour des actes préparatoires à des attaques en projet.
A l'exception de l'un d'entre eux qui a été acquitté, ils ont été condamnés à des peines de quatre à cinq ans, en partie assortie du sursis, et dont la partie ferme est aménageable. Parmi eux, deux anciens convoyeurs, reconnus coupables d'avoir fourni des renseignements, ont été condamnés à trois ans dont deux avec sursis pour l'un, quatre ans dont trois avec sursis pour l'autre.
A l'exception de Belmondo et Saker, tous sont ressortis libres de la cour d'assises.
(AFP)


