Budget 2023 : "Pas de marge de manoeuvre" pour des baisses d'impôts "sèches", selon Moscovici

Publié le 05/09/2022 - 14:03
Mis à jour le 05/09/2022 - 14:03

La France n'a pas de "marge de manoeuvre" pour baisser les impôts sans compensation, a averti lundi 5 septembre le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici, à quelques jours de la présentation par le gouvernement de son projet de budget pour 2023.

"Je pense qu'on n'est pas loin d'un seuil, d'un niveau où le consentement à l'impôt est en doute", a affirmé devant l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef) l'ancien ministre des Finances, qui avait théorisé le "ras-le-bol fiscal" des Français lorsqu'il était à Bercy.

Dans ce contexte, avec la remontée des taux d'intérêt sur la dette du pays, "nous n'avons pas de marge de manoeuvre pour des baisses d'impôts sèches", a-t-il martelé. "La stabilité fiscale est souhaitable". Le gouvernement a annoncé qu'il comptait inclure dans le projet de budget 2023 la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production qui génère annuellement 7 à 8 milliards d'euros de recettes fiscales.

Durant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait par ailleurs évoqué une baisse de la fiscalité sur les successions, dont le calendrier n'est pas encore connu. "Si on veut baisser les impôts, je ne suis pas contre", a fait valoir M. Moscovici lundi. Mais "il faut, à due proportion, soit en augmenter d'autres soit limiter les dépenses" publiques, a-t-il complété. "S'il y a des baisses d'impôts, elles doivent être compensées" car "si on ne les compense pas, c'est plus de déficit, donc plus de dette, ce sont des impôts différés", a détaillé le patron de la Cour des comptes.

Superprofits : pas de "tabou"

Bercy a missionné des députés pour plancher d'ici fin septembre sur des pistes de réduction de la dépense publique à court et long termes, une "bonne chose" selon M. Moscovici. "On redécouvre dans ce pays que le Parlement est le lieu où s'élabore le budget (...) ça faisait longtemps qu'on l'avait oublié. Il y a une méthode un peu originale qui est proposée par le gouvernement, qui est d'anticiper la discussion, on verra ce qu'elle donne", a-t-il déclaré.

Interrogé sur l'opportunité d'introduire une taxe exceptionnelle sur les bénéfices de certaines entreprises qui profiteraient de l'inflation liée à la guerre en Ukraine, Pierre Moscovici a jugé que le débat n'était "pas tabou". "Il y a un certain nombre de pays qui ont pris des mesures en la matière : l'Allemagne, les conservateurs britanniques... Il y a un climat européen,
d'autres pays le font, le débat ne peut pas être tabou chez nous". "Après, la question, c'est taxer qui ? Comment ? C'est très compliqué", a-t-il estimé.

Pierre Moscovici s'exprimait au lendemain de l'engagement pris par l'Allemagne de soutenir une "contribution obligatoire" des entreprises énergétiques, dont les modalités seraient fixées au niveau européen et ne relèveraient pas de la fiscalité. "La bonne façon de faire n'est pas forcément purement fiscale", a abondé l'ancien commissaire européen (2014-2019). "Sur la fiscalité des entreprises, plus l'action est globale, européenne, mieux c'est".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Faute de neige, la station de Métabief déplore un manque à gagner de 3 millions d’euros cet hiver…

Face au manque cruel de neige sur la saison 2023-2024, la station de Métabief n’a pas pu faire le chiffre d’affaires espéré malgré la réactivité des équipes. La station a d’ailleurs dû fermer mi-février. Philippe Alpy, président du syndicat mixte du Mont d’Or, nous en parle…

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

La CCI Saône Doubs encourage les entreprises locales à prendre des élèves secondes en stage

La Chambre des Commerces et de l'Industrie Saône - Doubs propose aux entreprises du territoire d'envoyer par le biais du site 1jeune1solution des offres de stage pour la période du 17 au 28 juin. Cette plateforme permet de répertorier les offres des entreprises, associations ou d'autres organismes où les élèves peuvent candidater.

Qui sont les travailleurs indépendants en Franche-Comté ?

Depuis novembre 2022, le nombre de travailleurs indépendants (TI) n’a cessé d’augmenter en Franche-Comté avec un rythme moins soutenu qu’en 2021, selon les dernières donnés de l'Urssaf Franche-Comté. La région compte désormais 59.500 indépendants dont 27.900 travailleurs indépendants classiques et 31.600 auto-entrepreneurs (AE).

En 2024, le salon Micronora fêtera ses 75 ans, ”l’heure du renouveau”

Thierry Bisiaux, président de Micronora et Fanny Chauvin, directrice de Micronora ont présenté mardi 26 avril 2024 la prochaine édition du salon des microtechniques Micronora qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Micropolis à Besançon. Le thème de cette année : les microtechniques intelligentes. Déjà 90% des espaces exposants sont réservés…

Pour une “école promotrice de santé”, les académies de Bourgogne Franche-Comté et l’ARS signent une convention

Pour renforcer la coordination entre ARS et rectorats de la région académique, au service de la santé des élèves de Bourgogne-Franche-Comté, Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique et de l’académie de Besançon, Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, et Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS, ont signé une convention de partenariat, ce lundi 15 avril, à Dijon, dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.74
nuageux
le 19/04 à 3h00
Vent
2.1 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
95 %