Conférence de presse : Macron met l'accent sur la jeunesse et l'école pour "réarmer" le pays

Publié le 17/01/2024 - 09:01
Mis à jour le 17/01/2024 - 09:58

Emmanuel Macron a multiplié les annonces mardi 16 janvier 2024 lors d'une conférence de presse aux accents volontaristes pour promettre "une France plus juste et plus forte" autour de son concept de "réarmement", en insistant sur la jeunesse avec le retour de l'uniforme à l'école et la régulation des écrans.

Conférence de presse d'Emmanuel Macron mardi 16 janvier 2024. © Elysée/Twitter
Conférence de presse d'Emmanuel Macron mardi 16 janvier 2024. © Elysée/Twitter

Une semaine après la nomination d'un nouveau gouvernement, le chef de l'Etat a voulu fixer son cap, "dire le sens profond" de son action, avant que Gabriel Attal ne détaille sa feuille de route le 30 janvier devant le Parlement.

Dans sa déclaration de politique générale, le plus jeune Premier ministre français devra vraisemblablement revenir sur certaines mesures qui fâchent, comme la hausse attendue des tarifs de l'électricité, ou préciser les contours des nouvelles réformes économiques et sociales seulement effleurées par le président.

Devant ses ministres quasiment au complet et de nombreux journalistes rassemblés dans la salle des fêtes de l’Élysée, Emmanuel Macron a esquissé pendant deux heures vingt, en prime time à la télévision dans cet exercice rare pour lui, sa volonté de combattre les "rentes" et briser les "tabous", après une année 2023 marquée par les adoptions chaotiques des lois sur les retraites et sur l'immigration. Une manière, dit son entourage, de "revenir aux sources" du macronisme de 2017 qui s'était parfois perdu en chemin.

Il a exhorté ses troupes à "oser ce que nous n'osions même plus penser", sans "avoir peur de soulever certains mécontentements". "Je suis convaincu" que "nos enfants vivront mieux demain, que nous ne vivons aujourd'hui", a-t-il assuré.

Le président a défendu sa nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, qui a eu "raison de s'excuser" de son "propos maladroit" qui l'a placée au centre d'une vive polémique au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé. "On va continuer à s'attaquer avec force" aux heures non remplacées dans les écoles, a-t-il martelé, récusant par ailleurs tout "conflit" entre école publique et privée.

Il aussi vanté les mérites de la sarkozyste Rachida Dati, nommée au ministère de la Culture malgré sa mise en examen dans une affaire de corruption présumée. Et il a vivement attaqué le Rassemblement national, promettant de "se battre jusqu'au dernier quart d'heure" contre le parti "de l’appauvrissement collectif" et du "mensonge", qui domine les sondages à six mois des élections européennes.

Emmanuel Macron a également dit n'avoir "aucun regret" d'avoir défendu la "présomption d'innocence" de l'acteur Gérard Depardieu, tout en concédant un "regret" de "ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences est importante".

Premier axe des mesures annoncées mardi : la jeunesse et l'école. Le chef de l'Etat entend réguler l'usage des écrans "pour nos enfants", sur la base des préconisations d'experts qu'il a réunis la semaine dernière et rendront leur rapport en mars. Précisant qu'il y aura "peut-être des interdictions" et "des restrictions" pour les jeunes usagers.

Vers une généralisation du SNU

Il veut "refonder l'instruction civique", dont le volume horaire sera doublé, avec une heure par semaine dès la cinquième, et souhaite "que le théâtre devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine". Pour que "chaque génération" apprenne "ce que la République veut dire".

Autre mesure emblématique : la "tenue unique" sera expérimentée pour les élèves dès cette année dans une centaine d'établissements, en vue d'une éventuelle généralisation en 2026. De retour, également, les cérémonies de remise des diplômes "dès cette année" au collège.

"Nous irons vers la généralisation du Service national universel en seconde", a également annoncé Emmanuel Macron, donnant rendez-vous "dans les prochaines semaines" sur ce chantier ouvert dès son premier quinquennat.

Le tout assorti d'un mea culpa sur "l'égalité des chances" : "je dois reconnaître avec netteté qu'après six ans et demi (...), nous avons amélioré des choses mais nous ne les avons pas radicalement changées". L'avenir des enfants "reste encore par trop déterminé par le nom de famille, l'endroit où l'on est né, le milieu auquel on appartient".

Deuxième thème abordé: la sécurité. Dix opérations "place nette" seront menées chaque semaine contre le trafic de drogue, a-t-il promis, dans une volonté de restaurer "l'ordre".

Sur le plan économique, le président a demandé à son gouvernement des mesures permettant de "mieux gagner sa vie par le travail". Il souhaite par ailleurs que les fonctionnaires soient davantage rémunérés "au mérite".

Emmanuel Macron a par ailleurs défendu le doublement des franchises médicales, à 1 euro, une mesure envisagée depuis quelques mois qui ne serait pas "un crime terrible", et a dit souhaiter la régularisation de "nombre de médecins étrangers" pour lutter contre les déserts médicaux.

Une nouveauté dans son discours: le locataire de l'Elysée a évoqué un "réarmement démocratique" pour relancer la natalité, avec la création d'un "congé de naissance" de six mois pour remplacer le congé parental, mieux rémunéré, ainsi qu'un "grand plan" contre l'infertilité.

"Lunaire et paternaliste"

Sur l'international, le chef de l'Etat a annoncé qu'il retournerait en février en Ukraine pour la deuxième fois depuis le début de la guerre, annonçant de nouvelles livraisons d'armes pour ne "pas laisser la Russie gagner".

Hors campagne pour sa réélection, Emmanuel Macron ne s'est prêté qu'une fois à cet exercice d'une longue conférence de presse tous azimuts, le 25 avril 2019.

"Macron a éludé tous les sujets qui intéressent les Français" pour un "discours de politique générale lunaire et paternaliste", a dénoncé la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier.

"Macron enchaîne les poncifs réactionnaires, répète des promesses non tenues et annonce une nouvelle étape de maltraitance sociale", a abondé le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

Le patron des Républicains Eric Ciotti a déploré que "les ambitions" soient "aussi monumentales que les annonces sont modestes", tandis que la leader du RN Marine Le Pen a critiqué "un énième et interminable bavardage, un entre-soi sans hauteur, sans vision et surtout sans solutions aux problèmes critiques des Français".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Européennes : Jacques Ricciardetti, candidat sur la liste de Jordan Bardella 

Jacques Ricciardetti, délégué départemental du Rassemblement National du Doubs et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté est officiellement candidat en 51e position sur la liste du Rassemblement National menée par Jordan Bardella pour les élections européennes du 9 juin 2024.

Effondrement rue de Vesoul : Laurent Croizier demande la mise en place “d’un mécanisme d’aide financière pour les commerces en difficultés”

Suite à l’effondrement de la chaussée survenu le 25 février dernier rue de Vesoul à Besançon, le député du Doubs alerte ce mois de mai 2024 sur l’avenir des commerces. A ce titre, il demande qu’une aide soit mise en place…

La ministre Fadila Khattabi se rendra au Breuil et à Chalon-sur-Saône ce vendredi 17 mai

Fadila Khattabi, ministre chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, sera, ce vendredi 17 mai 2024, en visite en Saône-et-Loire, pour visiter l’ESAT du Breuil, faire une déambulation dans le centre-ville de Chalon-sur-Saône, participer à une table ronde sur le Fonds territorial d’accessibilité et assister à un match de playoff de basket fauteuil.

Européennes : le ministre Jean-Noël Barrot sera présent à Belfort ce vendredi 17 mai

Dans le cadre des élections européennes, Christophe Grudler, député européen et candidat sur la liste ''Besoin d'Europe'' a invité Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe pour une réunion publique qui se tiendra à Belfort le vendredi 17 mai 2024 à partir de 18h30 à la Maison du Peuple.

Élections européennes : les candidats invités à débattre sur les questions agricoles dans une ferme du Jura

Dans le cadre des prochaines élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, les Jeunes agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et la FRSEA invitent les candidats à débattre de leur programme autour des questions agricoles au sein d’une exploitation située à Saint-Baraing. 

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.45
légère pluie
le 20/05 à 18h00
Vent
1.03 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
80 %