L'Hexagone est devenu le deuxième foyer du coronavirus en Europe après l'Italie et a franchi samedi soir le seuil symbolique des 100 cas depuis la fin janvier. Sur ces 100 personnes, 12 sont guéries, 2 sont mortes et 86 hospitalisées, dont 9 dans un état grave, selon le gouvernement.
L'intensification de l'épidémie a provoqué dimanche des craintes chez le personnel du Louvre: le musée le plus fréquenté au monde (9,6 millions de visiteurs l'an dernier) n'a pas ouvert ses portes après un droit de retrait des salariés.
L'annulation concerne "tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné"
"Il y a une réelle inquiétude de la part des agents", a dit à l'AFP Christian Galani, membre du personnel et du bureau national de la CGT Culture. Selon lui, les personnels du Louvre ne comprennent pas pourquoi la principale mesure prise par le gouvernement pour freiner la propagation du virus ne s'applique pas au musée.
L'annulation concerne "tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné", avait expliqué samedi le ministre de la Santé Olivier Véran, en excluant à ce stade l'annulation des élections municipales prévues les 15 et 22 mars.
Egalement supprimés, les rassemblements "en milieu ouvert quand ils conduisent à des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule possiblement". Ces mesures ont été décidées samedi lors d'un Conseil de défense et un Conseil des ministres exceptionnels présidés par Emmanuel Macron. Elles correspondent au passage au stade 2 de l'épidémie, sur une échelle de 3.
L'interdiction "touche potentiellement des centaines de salles de spectacles en France de plus de 5.000 places, et donc des milliers d'événements culturels", s'est inquiété le Prodiss (syndicat national du spectacle musical et de variété, qui regroupe les producteurs, diffuseurs, salles et festivals).
Dimanche, le concours de hip hop "Juste Debout" a été annulé. Il aurait dû se tenir à Bercy.
L'inquiétude gagne également l'outre-mer où trois cas ont été confirmés comme positifs à la Guadeloupe. A la Réunion comme en Martinique, des heurts ont opposé la police à des manifestants qui craignent de voir débarquer sur l'île des malades du Covid-19.
L'un des enjeux des jours à venir sera d'éviter les contaminations parmi le personnel soignant. Enfin, des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques à haut niveau de protection (dits FFP2) soient distribués d'urgence à ces soignants, en première ligne si l'épidémie s'intensifie.
(Source AFP)