Le groupe Rassemblement national (RN) au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a réagi à la décision de l’agglomération du Grand Besançon de déprogrammer l’écrivain et philosophe Raphaël Enthoven du festival Livres dans la boucle, prévu du 19 au 21 septembre.
Dans un communiqué, les élus RN estiment que cette décision repose sur "des raisons purement politiques" et qu’elle traduit une dérive "sous la pression du Parti Communiste et de l’extrême-gauche". Le groupe accuse les organisateurs de transformer "un évènement culturel et populaire" en "un évènement militant soumis à la censure du tribunal politique permanent qu’est devenue la gauche française".
Le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté soutient la manifestation à hauteur de 50.000 euros. Le RN affirme que la collectivité "ne saurait cautionner une telle instrumentalisation militante", considérant que "les fonds publics des Bourguignons et des Francs-Comtois doivent servir à soutenir la culture pour tous, et non à financer des rassemblements politiques ou à cautionner la censure".
Dans un courrier adressé au président du Conseil régional, Julien Odoul, président du groupe RN, et Jacques Ricciardetti, conseiller régional du Doubs, demandent "le retrait immédiat de la subvention de 50.000 euros allouée au festival par la Commission permanente du Conseil régional le 11 avril dernier".
Julien Odoul estime que "la liberté d’expression n’est pas négociable. En s’associant aux pressions de l’extrême-gauche, les élus écologistes et socialistes bafouent les valeurs républicaines et transforment un festival littéraire en tribune partisane. Notre Région ne doit pas être complice de cette censure. La culture n’est pas un club réservé et la liberté d’expression, d’opinion ne se limite pas à la gauche de Madame Anne Vignot, maire de Besançon. Raphaël Enthoven doit être reprogrammé ou la subvention supprimée !".
Pour sa part, Jacques Ricciardetti juge qu’il s’agit d’"une véritable atteinte à la liberté d’expression". Il ajoute : "Comme le souligne le CRIF, ce procédé rappelle les pires heures où le PCF tentait d’étouffer la vérité, notamment face à Soljenitsyne et l’Archipel du goulag en 1974. Faut-il que l’ombre de Staline continue de planer sur Besançon ? Besançon mérite mieux que la censure idéologique !".