Deux artistes bisontins publient Le manuel de la sérigraphie !

Publié le 25/10/2014 - 16:23
Mis à jour le 26/10/2014 - 08:56

Et si on oubliait les écrans tactiles et leurs copains pour revenir au papier et à l’encre ? Deux Bisontins passionnés de sérigraphie et de musique rock, Marianne Blanchard et Romaric Jeannin, ont sorti le 23 octobre dernier Le manuel de la sérigraphie, rien que ça ! Déjà très actifs dans le paysage bisontin notamment grâce au festival Papiers Raclés, ces deux amis vont encore plus loin en dévoilant des techniques d’impression, en donnant quelques conseils et en mettant en lumière des artistes qu’ils apprécient. Rencontre…

maCommune.info : Pour commencer, qui êtes-vous ?

"Romaric, graphiste, j'utilise la sérigraphie depuis 4 ans. J'ai appris à force de pratique et bien entendu en me documentant, par le biais de divers livres et sites. J'imprime chez mes grands-parents à la campagne dans un sous-sol que j'ai aménagé au fur et à mesure de mes expérimentations."

"Marianne, chômeuse active, bénévole dans l'association le Club de Gym, récemment et accessoirement auteur. J'ai commencé la sérigraphie il y a 4 ans également. Lorsque j'étudiais l'histoire de l'art à l'université, mes recherches de master portaient sur le lien entre la sérigraphie artisanale et les cultures alternatives, et plus particulièrement sur le mouvement "rock poster art". J'avais d'ailleurs interviewé Romaric pour mon mémoire. Puis à travers les activités de notre association et notre travail d'auteurs pour le "Manuel de la sérigraphie" (sortie le 23 octobre 2014, éditions Eyrolles, Paris) je me suis perfectionnée techniquement." 

mC : Qu'est-ce qui vous attire dans la sérigraphie ?

Romaric : "C'est l'indépendance et la liberté qu'elle permet, en effet une fois le local, le matériel et les bases de la technique acquis, on ne dépend que de soi pour imprimer des visuels. Ce qui me plaît, c'est aussi l'aspect artisanal de la sérigraphie, la possibilité d'expérimenter et le fait que l'on puisse construire en grande partie son matériel pour débuter."

Marianne : "Pour ma part, ce qui me plait dans la sérigraphie c'est son aspect pratique, accessible à tous et peu coûteux. Elle permet de réaliser à la main de très belles affiches en série limitée, mais pas que, ce qui est vraiment intéressant avec cette pratique, c'est l'état d'esprit et la richesse culturelle qui l'accompagne. Tous les artistes sérigraphes que nous avons rencontrés, qui sont pour la plupart des artistes multicartes (musiciens, dessinateurs, organisateurs de concerts, etc.), tiennent énormément à ce qu'on pourrait appeler l'éthique DIY (Do it Yourself), et donc naturellement à un esprit de partage des connaissances et des techniques, à l'entraide évidemment. C'est un milieu humainement très respectable, admirable et rock'n'roll !"

mC : Comment vous est venue l'idée de créer un manuel de la sérigraphie ?

Marianne : "C'est en collaborant avec Didier Maiffredy (auteur, président de l'association Les Arts du Rock et conférencier) que nous avons eu cette opportunité. Didier est intervenu en tant qu'exposant collectionneur d'affiches rock et conférencier lors de la 1re et la 2e édition du festival Papiers Raclés. Début 2013 sur Paris, je collaborais avec les éditions Eyrolles pour organiser une expo-vente "Les Arts du Rock" et pour la promotion de son beau livre "Rock Poster Art, Sérigraphies de concert" (sorti en 2012), puis cette même maison d'édition m'a recontacté pour nous proposer d'être les auteurs du "Manuel de la sérigraphie, Matériel et techniques", ce que nous avons bien entendu accepté avec joie !"

mC : Qu'y trouve-t-on dans ce manuel ?

Romaric : "Des conseils, une approche globale de cette technique d'impression. On n'a pas réinventé le procédé, on voulait juste rendre cette pratique compréhensible et accessible à tous débutants. 

On trouve également des portraits d'artistes et d'artisans de la sérigraphie, certains rencontrés lors de salons ou invités lors du festival Papiers Raclés comme les frères Peq (Elvisdead, La Ciotat) ou Maquillages & Crustacés (Lyon) qui étaient présents lors des éditions précédentes, de passionnés, de voyageurs sérigraphes (en vélo ou en camion), d'imprimeurs de renom comme Michel Caza, Jean-Yves Grandidier (Lézard Graphique), etc." 

Marianne : "Effectivement en plus de l'aspect matériel et technique de la sérigraphie, nous avions vraiment envie de présenter certains sérigraphes et leurs travaux. Des artistes très talentueux, qui travaillent souvent dans l'ombre. Malheureusement nous n'avons pas pu parler de tout le monde, mais il nous paraissait très important de mettre en valeur des démarches artistiques et des travaux originaux de sérigraphes français. Les artistes présentés dans ce manuel oeuvrent dans des domaines divers et variés : la musique, l'expérimentation, l'illustration, la micro-édition, la décoration, le textile, le skate, etc."

mC : Aujourd'hui, on numérise tout, tout le temps, on lit sur des écrans… Est-ce que la sérigraphie, le papier ont encore leur place dans le quotidien selon vous ?

Romaric : "Oui, un écran ne remplacera jamais un imprimé, par exemple, une photo aura toujours un meilleur rendu sur papier que sur un écran de tablette ou d'ordinateur. L'objet imprimé en lui même a une bien meilleure prestance ! On consulte bien assez d'écrans à l'heure actuelle !!"

Marianne : "Contrairement au numérique, elle permet de travailler la matière sans passer par un clavier ou un écran, de garder une trace matérielle et palpable. Elle a cette valeur artisanale qui lui confère une qualité artistique spéciale. Chaque tirage est original, unique et créé à la main. Son point fort est d'être une technique d'impression qui s'applique à un grand nombre de supports différents, elle est aussi très conviviale, ainsi les petits comme les grands peuvent en profiter ! " 

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