Emmanuel Macron sur un marché à Dole pour entendre les "colères"

Publié le 27/04/2023 - 15:33
Mis à jour le 27/04/2023 - 14:20

Retraites, pouvoir d'achat, santé : Emmanuel Macron a longuement échangé avec des habitants lors d'une halte surprise sur un marché jeudi à Dole alors que ses opposants l'attendaient plus loin, dans le Doubs, pour un déplacement consacré à l'abolition de l'esclavage.

Le chef de l'Etat, accueilli à chaque visite de terrain par un concert de casseroles et de sifflets depuis l'adoption de la réforme des retraites, a pu montrer cette fois qu'il pouvait aussi aller sans accroc au contact des Français, même si certains échanges ont été vifs et directs.

"Moi je vais au contact. Pourquoi ? Pour entendre les difficultés des Français. Avoir des idées nouvelles, ressentir ce qui est compris, ce qui n'est pas compris", a-t-il dit devant des passants. 

"Et aussi pouvoir traiter des colères, mais de le faire de manière non-organisée artificiellement", s'est-il justifié, jugeant "inutiles" les déplacements "où tout est arrangé parce que ça se passe trop bien et ceux où tout est arrangé parce que ça se passe trop mal".

"Voiture de fonction, logement gratos, on n'a pas tous ça nous"

La hausse des prix, les fins de mois difficiles, les petites retraites ont dominé les échanges, avec parfois aussi des piques plus personnelles. "Tout est cher. Il y a des gens qui crèvent de faim", lui a lancé une passante, ajoutant : "voiture de fonction, logement gratos, on n'a pas tous ça nous hein".

Une commerçante s'est plainte d'être "en retraite et de travailler quand même". Une autre dame renchérit : "on ne vit pas avec 1.000 euros par mois".

"Pour 1.200 euros, je ne me lève pas à 4h du matin", s'agace un passant. Un autre s'énerve sur les patrons de la grande distribution : "Quand est-ce qu'on va arrêter de permettre à ces gens de s'en foutre plein les poches", dit-il. "Ça choque tout le monde. Moi aussi ça me choque", a admis en retour M. Macron, épinglant des "écarts" tels qu'on "ne peut plus les expliquer aux gens".

"Recréer une dynamique salariale"

Emmanuel Macron a rappelé les baisses d'impôts, la suppression de la taxe d'habitation, les chèques énergie ou la hausse des petites pensions avec sa réforme très contestée des retraites. Les charges, "on n'a pas arrêté de les alléger je me suis déjà fait engueuler là dessus", a-t-il fait valoir. "Maintenant il faut qu'on arrive à recréer une dynamique salariale... c'est pas le gouvernement qui peut le faire", a-t-il plaidé, renvoyant la balle dans le camp du dialogue social.

Un ancien représentant local des gilets jaunes, Fabrice Schlegel, l'a aussi vivement interpellé sur le "déficit colossal", la "dépense publique", lui reprochant d'avoir "tué la fonction hospitalière, la médecine de proximité" et de dire "beaucoup de bêtises". "Vous nous enfumez depuis cinq ans", a-t-il accusé.

"Vous êtes quand même un drôle (..) Vous me demandez plus de dépenses en fait", a répliqué le président en contestant les chiffres alignés par son interlocuteur.

200 et 300 manifestants retenus par un cordon de gendarmerie

Dans le même temps, entre 200 et 300 manifestants attendaient le président près de Pontarlier, retenus au prix de quelques bousculades par un cordon de gendarmerie à plus d'un kilomètre du lieu du discours, selon des journalistes de l'AFP.

"Ils bloquent les gens, ça décourage du monde de venir à pied, je pense que c'est le but recherché", témoigne Pascal Maillard, 62 ans, retraité d'Enedis. "On n'a jamais vu un président qui se protège de cette manière, et qui nous méprise autant", a-t-il grincé.

Une casserole à la main, Céline, 51 ans et enseignante en primaire, explique: "je suis venue parce que je suis contre la réforme des retraites, qui va pénaliser les femmes particulièrement. J'ai dû marcher 40 minutes pour arriver jusqu'ici. Ce dispositif (...) c'est démesuré : on n'est pas des terroristes, on veut juste se faire entendre", déplore-t-elle.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Municipale 2026 : la liste Besançon Forte et Solidaire de Jean-Sébastien Leuba “dans une dynamique de construction”

La liste Besançon Forte et Solidaire portée par le candidat socialiste Jean-Sébastien Leuba à la mairie de Besançon a tenu ce vendredi 21 novembre 2025 une conférence de presse dans la capitale comtoise. Parmi les points évoqués, l’apport du Parti radical de gauche, quelques tacles au candidat LR Ludovic Fagaut, un appel aux citoyens désireux de s’investir et des discussions avec Anne Vignot qui semblent toujours en cours. 

Election municipale 2026 : “Nous serons en tête au premier tour des opposants à Besançon” selon le candidat RN Jacques Ricciardetti

Avant son meeting prévu ce 21 novembre 2025 à Besançon, Jacques Ricciardetti, candidat à l’élection municipale de Besançon pour le Rassemblement National a tenu une conférence de presse aux côtés de ses trois premiers colistiers, Anaïs Vial, responsable du RNJ sur circonscription 1 et 2 du Doubs, Thomas Lutz, conseiller régional RN et Géraldine Grangier, députée RN du Doubs.

Municipales 2026 à Besançon : Séverine Véziès lance officiellement sa campagne sous le slogan ”Faire mieux pour Besançon”

La candidate de La France insoumise (LFI) a lancé ce vendredi 21 novembre sa campagne pour les élections municipales de 2025 lors d’une conférence de presse organisée au Bodega, au cœur du quartier Battant à Besançon. Séverine Véziès a été officialisée comme tête de liste d’une ”union populaire”, accompagnée de son co-chef de file, Martin Meilhon et de citoyens engagés avec la candidate.

Déforestation : Dominique Voynet et Marie Pochon appellent l’UE à “ne pas céder aux lobbies”

Deux députées du groupe Écologiste et Social, Dominique Voynet (Doubs) et Marie Pochon (Drôme), ont annoncé ce jeudi 20 novembre le dépôt d’une proposition de résolution européenne visant à défendre l’application du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Elles entendent ainsi répondre aux pressions croissantes qui visent à retarder ou affaiblir ce texte adopté en 2023.

Bardella à la Foire de Vesoul pendant le vote sur le Mercosur à Strasbourg… “Il préfère les selfies au travail de fond” selon Grudler

Le 25 novembre prochain, Jordan Bardella sera en séance de dédicaces à Vesoul, lors de la foire agricole de la Sainte-Catherine, tandis que le même jour, s’ouvre à Strasbourg une session plénière jugée déterminante par plusieurs élus européens, en particulier en raison d’un vote "difficile" sur le Mercosur, rappelle le député européen Christophe Grudler (MoDem/Renew). 

Statue de Jenny d’Héricourt à Besançon : le procureur de la République ouvre une enquête

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé le 18 novembre 2025 par voie de communiqué, que le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée pour des faits de favoritisme concernant la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la Révolution à Besançon depuis le 5 mars dernier.

No Logo Festival annulé en 2026 : “un projet culturel sacrifié sur l’autel de la politique”

Le festival No Logo ne se tiendra finalement pas à Ornans en 2026. L’équipe organisatrice a annoncé dans un communiqué du 18 novembre 2025 la nouvelle dans un communiqué évoquant "une décision subie, incompréhensible et lourde de conséquences" qui met fin à "des mois d’un travail rigoureux, de discussions et de concertation".

Pierre Moscovici souhaite un candidat social-démocrate à la présidentielle

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a souhaité lundi 17 novembre 2025 qu'il y ait un candidat social-démocrate à l'élection présidentielle de 2027, "respecté au-delà des frontières" françaises, tout en indiquant n'y avoir jamais pensé pour sa part.

Élections municipales 2026 : le socialiste Teddy Bénéteau de Laprairie rejoint Anne Vignot

Il avait déjà appelé à voter pour Anne Vignot en 2020, l’ancien conseiller municipal socialiste sous les mandats de Jean-Louis Fousseret, Teddy Bénéteau de Laprairie, a renouvelé son soutien à la maire sortante pour l’élection municipale bisontine de 2026. 

Municipales 2026 : Besançon Maintenant inaugure son nouveau QG

Déjà ouverte depuis plusieurs mois, le local de Besançon Maintenant, porté par son chef de file Ludovic Fagaut, a "pris une nouvelle dimension" depuis son inauguration le 15 novembre dernier en devenant le QG de campagne du candidat à l’élection municipale bisontine de mars 2026. 

Dérapage verbal : les Républicains du Doubs demandent des excuses de la part de Jacques Ricciardetti (RN)

Dans un communiqué de presse du 15 novembre 2025, les Républicains du Doubs ont fait savoir qu’ils condamnaient fermement les propos tenus par Jacques Ricciardetti à l’encontre de Jacques Grosperrin lors de la dernière session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et qu’ils encourageaient l’élu à présenter ses excuses.  

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -4.01
ciel dégagé
le 22/11 à 03h00
Vent
1.89 m/s
Pression
1027 hPa
Humidité
92 %