Emploi des femmes : des inégalités salariales persistantes en Bourgogne Franche-Comté, mais de plus en plus de femmes en emploi

Publié le 08/03/2021 - 10:44
Mis à jour le 09/03/2021 - 10:16

En Bourgogne-Franche-Comte?, comme en France métropolitaine, le développement de l’activité féminine progresse selon une étude menée par l’Insee publiée le 5 mars 2021 à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes (8 mars). Toutefois, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes sont toujours importantes.

 © Firmbee-Pixabay
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En Bourgogne-Franche-Comté, 62 % des femmes âgées de 15 à 64 ans travaillent en 2017, un taux d’emploi comparable à la moyenne métropolitaine, qui demeure cependant inférieur à celui de leurs homologues masculins, 68 %.

Néanmoins, les écarts entre les deux sexes se resserrent : le taux d’emploi des femmes s’accroît de 2,3 points entre 2007 et 2017 quand celui des hommes se contracte de 1,6 point. Au fil des décennies, les femmes ont été de plus en plus nombreuses à investir le marché du travail. Elles ont eu tendance à poursuivre des études et à travailler, bien plus massivement qu’elles ne l’avaient fait auparavant. Ce mouvement a été favorisé par l’offre croissante des modes de garde des enfants (assistances maternelles, crèches) et de leur scolarisation plus précoce.

Les femmes de 55 à 64 ans sont, en particulier, plus souvent en emploi qu’il y a 10 ans : leur taux d’emploi a crû de 12 points. Aux réformes des retraites, communes aux deux sexes, s’ajoute la nécessité pour les femmes de prolonger leur carrière davantage que les hommes afin de compenser un parcours moins linéaire (temps partiel, etc.) et bénéficier d’une retraite à taux plein.

Le chômage affecte moins les femmes que les hommes

Les femmes, autrefois plus touchées par le chômage que les hommes, sont désormais un peu plus épargnées. En 10 ans, leur taux de chômage a baissé davantage que celui des hommes, - 1,5 point contre - 0,9. Il s’établit à 7,2 % en 2019 contre 7,5 % pour les hommes.

La Bourgogne-Franche-Comté reste toujours plus préservée du chômage que la France métropolitaine, avec des taux de chômage environ un point inférieur. Cela s’explique en particulier par sa faible pression démographique et, par sa proximité avec l’Île-de- France, la région lyonnaise et la Suisse, des territoires qui offrent de nombreux emplois aux habitants de la région.

Des conditions de travail défavorables aux femmes

Les inégalités de genre persistent dans la sphère professionnelle où les femmes sont particulièrement concernées par le temps partiel, une rémunération plus faible et des emplois moins qualifiés. Ainsi, le temps partiel concerne, comme en France métropolitaine, davantage les femmes que les hommes : 29 % des salariées contre 7 % des hommes.

Près de 80 % des salariés à temps partiel sont des femmes. Les secteurs d’activités ayant le plus recours au temps partiel sont des secteurs dits "féminins". C’est le cas, par exemple, du commerce de détail, du nettoyage ou de l’action sociale.

Comme en France métropolitaine, les femmes salariées sont davantage embauchées en contrats à durée déterminée : 11 % contre 7 % des hommes.

Les femmes n’occupent pas toujours des postes en adéquation avec leur niveau de formation et peuvent alors être considérées en situation de déclassement. Ainsi, près de 30 % des femmes salariées de la région sont surdiplômées pour l’emploi qu’elles exercent, c’est davantage que les hommes, 23 %.

Le déclassement concerne fortement les femmes occupant des postes non qualifiés, comme des employées, des hôtesses de caisse et des agents de services hospitaliers. Certains de ces métiers très féminisés sont en première ligne de la crise sanitaire liée au coronavirus, qui touche la France depuis 2020.

Des inégalités salariales toujours importantes

Les inégalités salariales entre les sexes persistent en Bourgogne- Franche-Comté, de façon comparable à la moyenne métropolitaine.

En 2018, dans la région, le salaire net mensuel moyen, pour un temps plein, est de 1 820 € pour les femmes et 2 200 € pour les hommes. Les femmes salariées ont un niveau de rémunération horaire inférieur de 17 % à celui des hommes.

L’écart salarial augmente avec l’âge, les femmes de moins de 26 ans perçoivent un salaire horaire moyen 7 % inférieur aux hommes du même âge. Cet écart atteint 23 % pour les femmes de 50 ans et plus. La structure des emplois différente entre les genres, les ruptures de parcours professionnel dues à la maternité et l’éducation des enfants, le niveau de diplôme moins élevé des femmes de ces générations plus âgées, expliquent en partie cet écart de rémunération.

© Insee Bourgogne Franche-Comté

Malgré leur place croissante dans le monde du travail, les femmes sont encore largement minoritaires aux postes de décision hautement qualifiés donc mieux rémunérés. Le "plafond de verre" qui entrave leur carrière constitue une réalité indéniable. Même à profession équivalente, elles perçoivent encore un salaire horaire de 10 % inférieur à celui de leur homologue masculin. Parmi les cadres, l’écart salarial hommes-femmes atteint 19 %.

Les femmes occupent une palette de métiers plus restreinte

Si la gamme des métiers auxquels accèdent les femmes tend à s’élargir, elle reste plus restreinte que celle des hommes. Ainsi, la moitié des femmes travaillent dans 12 familles professionnelles contre 19 pour les hommes.

Les femmes sont plus présentes dans les emplois dits "féminins" des secteurs de la santé, des services aux particuliers, de l’éducation, de la vente, de la gestion et de l’administration des entreprises. Elles y représentent plus de 70 % des effectifs.

Inversement, les femmes sont aujourd’hui encore sous- représentées parmi les ingénieurs et les cadres de l’industrie, les métiers de la construction, des travaux publics, et de l’agriculture. Le taux de féminisation de ces professions ne dépasse pas 20 %. Alors que 99 % des assistantes maternelles sont des femmes, elles représentent seulement 2 % des conducteurs d’engins du bâtiment et des travaux publics.

Source : David Brion, Marie-Laure Simon (Insee) - Les principales sources utilisées par l'Insee sont le recensement de la population, les taux de chômage localisés et les déclarations annuelles de données sociales.

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