Les Ports francs sont des entrepôts qui permettent de conserver toutes sortes d'objets, sans payer de droits de douane ni de TVA. Les objets confisqués ont été entreposés aux Ports francs entre 2009 et 2010, et un contrôle douanier en avril 2013 "a fait apparaître un soupçon de provenance illégale", a expliqué le ministère public genevois.
Les autorités de la culture à Berne, contactées par les douanes début 2015, ont mandaté un expert, qui a confirmé l'authenticité de ces biens, et une procédure pénale a été ouverte en février dernier. Les objets mis sous séquestre sont notamment une tête d'Aphrodite et deux bas-reliefs funéraires. Ils peuvent être datés du IVe au IIIème siècle après Jésus-Christ.
Trois vestiges proviennent de Palmyre, qui abrite les ruines monumentales d'une cité qui fut l'un des foyers culturels majeurs du monde antique. Ce site syrien est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco. Cinq objets proviennent du Yémen et reflètent l'histoire culturelle de la Péninsule arabe méridionale.
Enfin, la tête d'Aphrodite provient de Libye et caractérise l'hellénisation de l'Afrique du Nord, a-t-on précisé de même source. La plupart des biens ont été expédiés vers la Suisse à partir du Qatar, et l'un à partir des Émirats arabes unis. Selon le ministère public genevois, l'enquête a montré que ces biens provenaient de pillages. Dans l'attente de leur restitution aux Etats d'où ils proviennent, ils doivent être confiés au Musée d'art et d'histoire de Genève, pour être à terme exposés au public.