Laïcité, harcèlement, effectifs, nouveautés... Comment sera la rentrée scolaire dans l'académie de Besançon ?

Publié le 30/08/2023 - 12:40
Mis à jour le 31/08/2023 - 14:45

Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l’académie de Besançon, a réuni la presse mardi 29 août 2023 pour le faire le point sur les grands enjeux de la rentrée scolaire 2023-2024 en Franche-Comté. Suite aux dernières annonces du ministre de l’Education nationale, la feuille de route est longue avec pour maîtres-mots ”simplicité, proximité et audace”.

”On a une rentrée qui a été bien préparée par des services académiques qui ont travaillé tout l’été pour qu’il y ait bien un professeur devant chaque classe, c’est ce qui fait qu’on est plutôt serein et qu’on a beaucoup d’envie”, affirme la rectrice devant notre caméra. 

Lors de cette rentrée prévue le 4 septembre prochain, le nombre d’élèves dans l’académie de Besançon sera en baisse de -1,5% (soit 200.824 élèves du premier degré au post-bac) par rapport à 2022. De ce fait, le nombre de professeurs est revu à la baisse, mais moins que ce qui devrait être selon Nathalie Albert-Moretti : ”c’est dans une certaine logique puisque nous perdons des effectifs pour des raisons diverses et variées, on perd aussi des postes, mais ici on a la chance de perdre moins de postes d’enseignants que ce qu’il serait possible si on adaptait un raisonnement parfaitement arithmétique, ce qui fait que notre taux d’encadrement s’améliore”.

”L’école pour tous”

Si le président de la République et son ministre de l’Education nationale affirment leur volonté de ”l’école pour tous”, ce ne sera pas le cas le 4 septembre prochain pour 25% des élèves en situation de handicap, selon une enquête de L’Union nationale des associations de parents d'enfants inadaptés (Unapei).

En Franche-Comté, 6.228 élèves reconnus en situation de handicap sont scolarisés, dont 2.220 scolarisé avec ULIS et 2.077 avec AESH et près de 2.000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont prévus à la rentrée 2023-2024. 

  • Numéro de la cellule départementale d’écoute et de réponse aux familles : 0 805 805 110

Expérimentation 8h-18h à l'école à Belfort et Besançon-Planoise

En juin dernier, le président de la République avait annoncé lors d’un déplacement à Marseille un agrandissement des plages horaires d’ouverture des collèges en réseau d’éducation prioritaire (REP) et REP+. Objectif : lutter contre le décrochage scolaire en permettant aux élèves de ces collèges de rester dans l’établissement, même quand ils n’ont pas cours pour y faire leurs devoirs sous le contrôle d’enseignants volontaires et rémunérés pour ces missions dans le cadre du dispositif ”Devoirs faits”.

Dès la rentrée, une expérimentation sera lancée dans une cité éducative de chacune des 30 académies que compte la France. ”Dans l’académie de Besançon, on propose déjà deux cités éducatives pour lesquelles les équipes sont déjà prêtes et partie prenante avec ce souci de bien accompagner les élèves en situation moins favorisée, de leur proposer un encadrement 8h-18h un accompagnement aux devoirs et des activités physiques par exemple, d’ouverture à la culture, on va voir ce que cette expérimentation donne, mais on pense que ça peut être bénéfique à ces élèves-là", explique la réctrice. 

Les deux cités éducatives choisies en Franche-Comté sont celles de Belfort et de Besançon-Planoise. ”Sur ces deux cités éducatives, on avait des équipes qui étaient immédiatement partantes avec des collectivités elles-même accompagnantes, ce qui permet de rentrer vite en expérimentation”, précise Nathalie Albert-Moretti. Et d’expliquer : ”Ce sont deux cités éducatives où on a justement des publics à accompagner avec plus encore d’investissement, des publics qui ont moins la chance d’avoir à la maison un entourage qui peut les aider dans les devoirs à la maison et c’est là que le dispositif prend sens, il s’agit vraiment, derrière cela, de lutter contre les inégalités sociales et scolaires et essayer de corriger certaines différences que la vie nous impose.” 

De nouvelles évaluations en 6e et 4e

Dès la rentrée, au mois de septembre, les élèves en classes de 6e et de 4e vont devoir passer une évaluation. L’objectif de cette nouveauté est de permettre aux enseignants d’avoir une connaissance précise des connaissances de chacun des élèves avant de démarrer le programme de l’année.

”Au coeur de ces évaluations, il y a cette idée que l’on va repérer le plut tôt possible dans l’année les élèves en difficulté ou là où sont les difficultés chez les élèves, ce qui va permettre aux enseignants  de cibler d’autant plus leur accompagnement, d’individualiser leur enseignement ; ce sont des points de repère extrêmement importants, ça leur donnera une photographie de la classe leur permettant d’être plus efficaces.”

Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement

La lutte contre les phénomènes de harcèlement et le cyberharcèlement sont également des fléaux considérés par l’Education nationale et davantage notamment depuis le 12 mai 2023, date à laquelle Lyndsey, une adolescente de 13 ans, a été retrouvée morte à son domicile familial dans le Pas-de-Calais après s’être suicidée alors qu'elle souffrait de harcèlement à l’école. En France, 1 enfant sur 10 souffre de harcèlement scolaire.

”Ce sont des fléaux terribles qui marquent l’école mais pas seulement, il n’est pas fabriqué par l’école. Ce sont des fléaux sur lesquels on a des dispositifs de formation extrêmement appuyés et sur lesquels on veut aussi emmener les parents d’élèves à la réflexion parce qu’on voit bien que c’est un sujet sociétal et pas seulement un sujet lié à l’école. On doit encore davantage être vigilants et accompagner nos élèves en situation de malêtre”, souligne Nathalie Albert-Moretti.

À la rentrée, le programme PHARE (Programme de lutte contre le HARcèlement à l’Ecole) sera déployé dans tous les lycées français et une communication et un affichage des numéros d’urgence aux élèves et aux parents sont prévus, ainsi qu’un décret visant à protéger les victimes. 

  • 3018 : numéro contre les violences numériques
  • 3020 : numéro national pour signaler une situation de harcèlement
  • 119 : service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger
  • 3114 : numéro national de prévention du suicide

La laïcité à l’école

En août dernier, le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal a déclaré l’interdiction du port de l’abaya à l’école, ce vêtement traditionnel couvrant les femmes de la tête aux pieds, porté principalement en Arabie Saoudite, dans les pays du golfe Persique et du Maghreb. Il avait alors déclaré : ”Lorsque vous entrez sans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant.”

Selon la loi du 15 mars 2004, en application du principe de laïcité (article 1 de la Constitution), ”dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.” 

Nathalie Albert-Moretti explique qu'”on a connu une nouvelle vague de faits qui montrent des atteintes à la laïcité et ça peut prendre plusieurs visages : ça peut être le port d’une tenue, d’un signe religieux, la contestation d’un contenu d’un enseignement parce qu’on considère que ce qui est dit en sciences contredit ce que l’on pense via la religion que l’on pratique et tout ça n’a pas sa place à l’école.”

Elle rappelle que ”l’école doit être un lieu serein, la religion est une affaire de conscience individuelle, où on ne subit pas de pression, à l’abri du prosélytisme, pour pouvoir se construire à l’abri de ces pressions et parce qu’on peut se construire de manière sereine, on choisira ou pas d’embrasser telle ou telle religion, parce que c’est ça aussi la laïcité, la liberté de croire ou de ne pas croire et cette liberté on doit la protéger collectivement, à tous les niveaux, de la rectrice jusqu’à l’enseignant.”

Comment réagir face à ce type de faits dans les écoles ? ”On doit être vigilant, à chaque fois qu’un fait de cette nature se manifeste, il est signalé, traité de manière proportionnée par le dialogue avec les élèves et leur famille pour rappeler les principes de laïcité et pour expliquer de ce fait que cette tenue, ce signe, ces propos sont impossibles dans l’école de la République”, répond la rectrice.

L’académie de Besançon à la rentrée 2023-2024 en chiffres

  • Dans les premier et second degrés : 200.824 écoliers, collégiens et lycéens (-1,5% par rapport à 2022)
  • 103.683 élèves dans le première degré (-1,9%)
  • 97.141 élèves dans le second degré (-0,01%) dont 56.600 collégiens, 36.335 lycéens (11.343 lycéens professionnels) et 4.206 post-bac.
  • 1.274 établissements scolaires dont 1.051 écoles, 143 collèges, 65 lycées (19 lycée généraux, 17 lycées polyvalents, 29 lycées professionnels), 2 établissements régionaux d’enseignement adapté (EREA).
  • 22.953 personnels de l’académie de Besançon
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