Médecins (et urgentistes) en grève pour Noël

Publié le 22/12/2014 - 13:14
Mis à jour le 22/12/2014 - 14:16

Mieux vaut ne pas tomber malade durant ces fêtes de fin d’années. Le monde médical se met en grève dès ce lundi 22 décembre 2014. Avec des revendications disparates, urgentistes, généralistes et spécialistes se mobilisent contre le projet de loi santé. Marisol Touraine a annoncé la levée de la grève après un accord avec les urgentistes mais l’Amuf ne l’entend pas de cette oreille.. 

 ©
©

Allo Marisol Bobo ?

Les urgentistes étaient les premiers à débuter leur mouvement lundi. Ils sont appelés à une grève illimitée par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui table sur une mobilisation massive avec "80% de grévistes". La ministre de la Santé a annoncé lundi une "issue favorable des négociations". 

Mais l'Amuf a de son côté indiqué que le préavis n’avait "pas du tout" été levé. Une assemblée générale doit décider en fin de journée des suites du mouvement, a précisé à l’AFP son président Patrick Pelloux. "Je prends acte, cela va dans le bon sens", a-t-il néanmoins déclaré.

Malgré ce mopuvement, les patients n'auraient pas été livrés à eux-mêmes dans des hôpitaux désertés : les urgentistes pouvant être assignés. Pour eux, la grève consiste surtout à porter un "badge" et les effectifs ne seront pas diminués, rappellait Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf. 

Dénonçant des conditions de travail pénibles, les urgentistes réclament la réduction de leur temps de travail à 48 heures hebdomadaires, contre une soixantaine actuellement, ainsi que la valorisation de leurs heures supplémentaires et l'harmonisation des rémunérations pour les gardes. Des revendications qui n'"ont rien à voir" avec la loi santé, et que "soutiennent" des intersyndicales hospitalières. Le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR-E), appelle également à une grève de la permanence des soins à compter de lundi. 

"C'est un coup de gueule des médecins de l'hôpital public qui en ont marre de répondre présents à chaque crise sanitaire, que ce soit les mouvements de grève des libéraux, la canicule ou je ne sais quoi encore", explique Yves Rébufat, président du SNPHAR-E. 

Les généralistes invités à fermer leurs cabinets dès le 23… 

Déjà fortement sollicités pendant les fêtes, les services d'urgences risquent de l'être encore plus en raison de la grève des médecins libéraux qui débutera mardi, alors que se profilent des épidémies de grippe et de gastroentérite.

Pour parer à l'éventuel afflux de patients, certains hôpitaux ont demandé à leurs médecins de renoncer à leurs congés, concède Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France. De quoi raviver la colère des urgentistes, "déjà souvent sur la corde raide", selon lui. 

Dès le mardi 23 décembre 2014, les généralistes libéraux sont invités à fermer leurs cabinets et à faire la grève des gardes par leurs principaux syndicats MG France, la Fédération des médecins de France et le syndicat des médecins libéraux. La puissante confédération des syndicats médicaux français (CSMF, généralistes et spécialistes) appelle elle à démarrer le 24, jusqu'au 31.

Dans le collimateur des médecins, certains points du projet de loi santé, comme la possibilité pour les pharmaciens de vacciner les patients ou la généralisation du tiers payant d'ici 2017 (dispense d'avance de frais), dont les contraintes techniques font craindre des retards de paiement. 

La ministre s'est pourtant montrée ouverte au dialogue. Après avoir relancé les concertations avec les professionnels en décembre, Marisol Touraine a annoncé le report de l'examen du texte par le Parlement au printemps, envisagé la réécriture de certains points et promis des garanties sur le tiers payant.  Mais "la loi santé n'est qu'un chapitre du mécontentement des généralistes", selon Claude Leicher, président de MG France, mécontent de s'être vu opposer "une fin de non-recevoir" sur la revalorisation de la consultation à 25 euros, l'une des principales revendications des généralistes.

Cardiologues, radiologues et pédiatres appelés aussi à débrayer

Outre la CSMF, d'autres syndicats de spécialistes ont appelé à garder porte close pour la même période, dont les cardiologues, les radiologues ou encore les pédiatres. Leur grève pourrait affecter le fonctionnement des cliniques privées où exercent certains de ces praticiens, prévient Lamine Gharbi, président de la Fédération hospitalière privée (FHP), qui a annoncé que les interventions "non urgentes" pourraient être transférées à l'hôpital public. 

Au ministère, on assure que les précautions nécessaires sont déjà prises au niveau des Agences régionales de santé pour réquisitionner les médecins en fonction des besoins. Les patients "trouveront à se faire soigner" pendant les fêtes, a promis Mme Touraine. 

Mais le mécontentement ne faiblira pas avec la nouvelles année : la FHP, remontée elle aussi contre le projet de loi santé, appelle les cliniques à une grève illimitée à partir du 5 janvier.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Prendre soin de ceux qui soignent : une nouvelle initiative à Besançon

Face au mal-être croissant des professionnels de santé, CaPaciTéS Besançon et Métropole et l’association Le Don du Souffle (DDS) lancent une série d’ateliers destinés à améliorer le quotidien des soignants et à renforcer le lien entre eux. "Prendre soin des professionnels de santé : une priorité", rappellent les porteurs du projet dans leur communiqué du 17 octobre 2025.

La résidence autonomie Les Salins de Bregille se renouvelle après un an de travaux

Présente depuis plus d’un demi-siècle sur les hauteurs de Besançon, la Résidence autonomie Les Salins de Bregille vient d’achever une importante phase de rénovation, a-t-on appris le 15 octobre 2025. Une transformation qui marque une nouvelle étape de son histoire…

Forte baisse du tabagisme en France : 4 millions de fumeurs quotidiens en moins en 10 ans

Selon les premiers résultats du Baromètre de Santé publique France 2024, la France enregistre une forte baisse du tabagisme, rompant avec la stagnation observée pendant la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’une diminution historique du nombre de fumeurs dans l’Hexagone…

Dermatose nodulaire contagieuse : une stratégie sanitaire de lutte pour “éradiquer” l’épidémie dans le Jura

Ce mardi 14 octobre 2025, le préfet du Jura Pierre-Edouard Colliex, a présidé une réunion de gestion de crise sur la dermatose nodulaire contagieuse en présence des services de l’État : la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), la Gendarmerie nationale, le Service Départemental d’Incendie et de Secours, ainsi que les professionnels agricoles : Groupement de Défense Sanitaire (GDS), des vétérinaires, le président de la Chambre d’agriculture et le directeur de la FDSEA.

Retrouver vos valeurs essentielles : l’exercice fétiche de notre coach Anne Sallé

NO STRESS • "Connaissez-vous vos valeurs ? Savez-vous ce qui compte vraiment pour vous ?" Je me rappelle de la mine effarée de mes étudiants face à ces questions. Non, franchement, ils ne s'étaient jamais posé la question et ne savaient même pas ce que cela pouvait bien vouloir dire...

Santé mentale : le nombre d’hospitalisations pour gestes suicidaires chez les jeunes femmes en hausse

À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé mentale, Santé publique France publie ce vendredi 10 octobre 2025 son bilan annuel sur les conduites suicidaires. Si le nombre de décès reste stable, l’agence alerte sur la progression des hospitalisations, notamment chez les jeunes filles et jeunes femmes.

À Besançon, une mobilisation pour défendre les droits à la Sécurité sociale

Dans le cadre des 80 ans de la création de la sécurité sociale, une mobilisation mêlant le syndicat CGT et la fédération du Doubs du Parti communiste a été organisée devant les locaux de la CPAM du Doubs, rue Denis Papin à Besançon. L’occasion également de rappeler certaines revendications…

Choice et SilMach unissent leurs savoir-faire pour développer une contraception sans hormone et connectée

La deeptech bisontine SilMach et la start-up néerlandaise Choice ont annoncé ce jeudi 9 octobre, une collaboration inédite pour concevoir un microdispositif contraceptif jugé révolutionnaire. Alimenté par un micromoteur, ce dispositif sans fil pourrait permettre d’ouvrir et de fermer des valves implantées dans les trompes de Fallope, offrant une contraception réversible, sans hormones et sans douleur.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.71
pluie modérée
le 20/10 à 09h00
Vent
3.3 m/s
Pression
1006 hPa
Humidité
92 %