Meurtre de razia : le mari d'une Afghane tuée en pleine rue devant les assises du Doubs

Publié le 08/12/2021 - 10:58
Mis à jour le 20/01/2022 - 14:37

Le procès d’un Afghan accusé d’avoir mortellement poignardé sa femme en pleine rue à Besançon en 2018, alors qu’elle regagnait le logement prêté par une association de lutte contre les violences faites aux femmes, s’est ouvert mercredi devant la cour d’assises du Doubs.

Ce meurtre en pleine rue avait provoqué une vive émotion en France en octobre 2018. Battue depuis son mariage, Razia Askari était traquée par ce mari maladivement jaloux. Elle vivait dans la terreur d’être tuée, selon plusieurs proches.

Le prévenu, jugé pour assassinat, risque la perpétuité. Il reconnaît les faits mais minimise sa responsabilité. Le verdict de la cour d’assises du Doubs est attendu vendredi.

Cheveux gris coupés courts, Rashid Askari, 41 ans, est apparu mercredi tête baissé dans le box des accusés. Les yeux rivés aux sol, il a évité le regard de ses deux fils, âgés de 12 et 15 ans, assis sur le banc des parties civiles aux côtés de leurs oncle et tante.

Le 30 octobre 2018, Razia Askari, 34 ans, rentrait dans le logement mis à sa disposition par l'association Solidarité femmes à Besançon, lorsque son mari l'a attaquée.

Elle a été violemment frappée, à une vingtaine de reprises, avec une arme blanche, notamment au niveau du cou et de la tête. La jeune Afghane est décédée d'une hémorragie massive.

D'après les images de vidéosurveillance de la ville, M. Askari s'était caché et avait suivi sa femme alors qu'elle venait de descendre du tramway pour rejoindre l'appartement où elle logeait avec ses enfants.

Très vite soupçonné d'être l'auteur du crime, Rashid Askari avait été interpellé trois jours après à l'aéroport d'Athènes, avant d'être extradé vers la France.

Devant la cour, l'accusé, assisté d'une interprète, s'est excusé auprès de ses enfants dans sa langue natale. Il a déclaré avoir croisé sa femme "par accident" le jour du crime, affirmant que son acte n'était "pas prémédité", qu'il "ne voulait pas la tuer", sans pouvoir expliquer pourquoi il se trouvait en possession d'un couteau.

Selon lui, il avait consommé de l'alcool et le fait de ne pas avoir vu ses enfants depuis longtemps l'avait "mis hors de lui". Il avait ainsi "perdu le contrôle". M. Askari était arrivé en France, à Marseille, en 2014. Son épouse Razia l'avait rejoint en 2017 avec leurs enfants. Elle avait déposé sept plaintes contre son mari, à Marseille et à Besançon, pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées.

Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.

  • En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente. En 2018, 121 femmes avaient été tuées lors de violences conjugales, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Frédéric Péchier, un anesthésiste “extrêmement brillant” à “l’ego démesuré” selon d’anciens collègues

Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, est un anesthésiste "extrêmement brillant" mais à "l'ego démesuré", ont témoigné mardi 2 décembre 2025 des praticiens qui l'ont cotoyé.

Procès Péchier : “J’en ai marre bon sang, dis-moi la vérité !”

Le frère de l'anesthésiste Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a confié lundi 1er décembre 2025 devant la cour avoir été "chamboulé" par plus de deux mois de procès, qui ont révélé "la réalité des empoisonnements", dont l'accusé réfute être l'auteur.

Procès Péchier : “Jamais on n’a pu douter de son innocence”, assure sa mère

"Jamais, jamais on n'a pu douter de son innocence": Marie-José Péchier, la mère de l'ex-anesthésiste jugé depuis septembre par la cour d'assises du Doubs pour 30 empoisonnements, s'est employée lundi 1er décembre 2025 à défendre son fils.

Évasion de Dijon : un complice interpellé à Besançon, le dernier fugitif toujours en fuite

Un complice présumé de l'évadé encore en fuite, après la double évasion de la prison de Dijon jeudi, a été interpellé dimanche 30 novembre 2025 à Besançon lors d'une vaste opération policière qui n'a cependant pas permis de retrouver le dernier fugitif, a indiqué le parquet.

Procès Péchier : des “failles” évocatrices d’un tueur en série selon un enquêteur

"Manipulateur" et "menteur pathologique", Frédéric Péchier a agi pour combler des "failles personnelles" qui évoquent le profil d'un "tueur en série", a affirmé vendredi 28 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un enquêteur chargé d'éclairer la personnalité de l'ex-anesthésiste, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels.

Interrogé une dernière fois sur les faits, Frédéric Péchier maintient être innocent

"Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l'empoisonneur": inébranlable depuis près de trois mois de procès, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a une énième fois clamé son innocence, jeudi 27 novembre 2025 à Besançon, lors de son dernier interrogatoire sur les faits.

Procès Péchier : “je regrette de ne pas avoir pu protéger mon patient de la folie d’un homme” (Loubna Assila)

VIDÉO • La cour d’assises du Doubs a abordé ce mercredi 26 novembre 2025 les deux derniers décès du dossier Péchier actuellement jugé pour 30 faits d’empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017. L’anesthésiste Loubna Assila qui avait refusé l’entrée de son bloc à Frédéric Péchier lors de l’arrêt cardiaque d’une des deux victimes, a livré un témoignage poignant et accablant l’ex-anesthésiste ce mercredi devant la cour. 

Procès Péchier : un enfant empoisonné pour “régler des comptes”, selon son père

L'empoisonneur "s'est servi de notre petit garçon pour régler des comptes", a regretté lundi 24 novembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs le père de Tedy, victime à quatre ans d'un arrêt cardiaque suspect, l'un des trente empoisonnements imputé à l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 4.9
couvert
le 04/12 à 00h00
Vent
1.94 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
95 %