Retraite: députés et sénateurs seront également mis au régime

Publié le 24/10/2010 - 08:27
Mis à jour le 24/10/2010 - 08:27

Le régime dérogatoire des parlementaires sera également remis en cause. Le doute s’était installé à la suite du rejet d’un amendement réclamant l’alignement « rapide et effectif » des régimes spécifiques des élus sur le régime général.

 ©
©
« C'est absolument fondamental que les députés montrent l'exemple. Il y a plein de bonnes raisons pour qu'on mette fin à ce système de retraite. Une simple cotisation suffit ». Le député UMP de Besançon, Jacques Grosperrin, était confiant il y a quelques mois avant que le projet de réforme des retraites ne soit évoqué au Parlement.

Il était d'autant plus sûr de lui que le ministre du Travail avait annoncé que « la réforme des retraites c'est pour tout le monde ». «Bien évidemment, le système de retraite des parlementaires sera réformé, comme celui des ministres d'ailleurs. Il faut tout regarder, il ne faut pas donner le sentiment que quelqu'un est protégé par rapport à quelqu'un d'autre», avait complété Eric Woerth.

La méfiance des syndicats

Une fois le débat lancé à l'Assemblée nationale, la question des retraites des parlementaires est passé au second plan. Même le rejet début septembre d'un amendement lors de la deuxième séance a été complètement occulté. Cet article additionnel, déposé par des députés Verts, était pourtant conforme aux promesses des uns et des autres: « Le gouvernement présente au parlement, avant le 31décembre 2010, un rapport établissement la situation des régime spécifiques de retraite des membres du gouvernement et des parlementaires et définissant les conditions d'un alignement rapide et effectif de la situation de leurs régimes spécifiques sur le régime général, visant notamment à un encadrement strict des pensions reversées, tant dans leurs possibilités de cumuls que dans leur montant ».

L'amendement a été rejeté sous prétexte que le sujet était à l'étude dans « le cadre d'une réflexion menée par le bureau de l'Assemblée nationale sous la présidence de Bernard Accoyer ».

Méfiants, les syndicats ont décidé de faire circuler l'information dans leur réseaux. Grâce à des campagnes de mails intitulés « les Français ont le droit de savoir » envoyés à leurs adhérents, ils ont réussi à ébruiter le risque que les parlementaires s'abstiennent de réformer leur propre régime, quand ils s'évertuent par ailleurs à durcir la situation de leurs concitoyens. Banderoles et pancartes mettant en évidence ce paradoxe commencent à fleurir dans les manifestations et une campagne se développe sur la web.

Bientôt des propositions

Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, réagit en accusant certains sites internet de diffuser des informations « fausses et mensongères » sur la réforme des retraites des parlementaires. Ces derniers ne seront pas des « privilégiés », insiste-t-il. « En effet, le régime des parlementaires ne dépend pas de la loi mais du règlement de l'Assemblée nationale », complète le député. Position confirmée dans un communiqué récent de la présidence du Palais Bourbon qui annonce, qu'après sept réunions de juin à septembre, le groupe de travail a transmis des propositions de réforme aux présidents des groupes politiques. Elles seront ensuite soumises au bureau de l'Assemblée pour une décision attendue le mercredi 27 octobre. Le Sénat a fait savoir la semaine dernière qu'il allait également revoir le régime spécial de ses élus.

Le régime des parlementaires se rapprochera du régime commun (âge de départ, taux de cotisation, baisse de 8% des pensions pour les anciens parlementaires, fin du cumul des indemnités de parlementaire et de ministre, suppression du 13e de pension, baisse du taux de réversion...), mais ils auront toujours la possibilité de cotiser double pendant les deux premiers mandats, soit dix ans, en guise de « compensation pour défaut de déroulement de carrière ».

Un régime vraiment dérogatoire...

La « double cotisation » (avec un taux plus faible que dans le privé: 7,85% contre 10,55%) permet de toucher une retraite à taux plein au bout de 22,5 années de mandat, là où un salarié doit cotiser 40 ans. Un système censé compenser les aléas que peuvent rencontrer les hommes politiques. La « double cotisation » ne sera pas supprimée, mais limitée et proposée d'une manière facultative pendant les deux premiers mandats.

Les parlementaires bénéficient d'autres avantages: un 13e mois de pension, un taux de réversion en faveur du conjoint survivant de 66% contre 54% pour le commun des mortels. Le parlementaire a la possibilité de cumuler plusieurs retraites liées à sa profession ou aux autres mandats qu'il a exercés. Un député devenant ministre continue à toucher son indemnité de parlementaire...

Que restera-t-il de ce régime spécial ? Réponse la semaine prochaine après la réunion du tout-puissant bureau de l'Assemblée nationale.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Demande de protection fonctionnelle à Anne Vignot lors du prochain conseil municipal

Durant le prochain conseil municipal qui aura lieu jeudi 16 mai 2024, les élus seront amenés à délibérer sur l'octroi de la protection fonctionnelle à la Maire de Besançon suite aux propos violents et menaçants reçus personnellement sur les réseaux sociaux à la suite de son dépôt de plainte contre l’action du collectif Némésis menée durant le carnaval de Besançon le 7 avril dernier. 

Anne Vignot sur les relations entre Besançon et Dijon : ”On n’est pas des copains, mais…” 

EXCLUSIVITÉ • Lors de l’inauguration de l’exposition Made in Germany au musée des Beaux-Arts de Besançon le 3 mai dernier, c’était la première fois que l’on voyait les maires de Besançon et Dijon réunis dans un même projet, voire complices, avec des discours positifs et élogieux l’un envers l’autre. On le sait, les relations entre les maires de Besançon et de Dijon n’ont jamais été particulièrement au beau fixe, alors qu’en est-il dans les coulisses ? Les élu(e)s d'une région doivent-ils forcément s'entendre et collaborer ? On a rencontré Anne Vignot pour en parler...

Remplacer la place de la Révolution par la place Charles Quint : la proposition du MFC rejetée

Fin 2023, la Ville de Besançon a mis en place des ”Ateliers citoyens” permettant aux Bisontin(e)s de faire des propositions sur tout sujet concernant la vie locale. Celles ayant obtenu le plus de suffrages, lors d'un vote en ligne du 15 mai au 5 juin, feront alors l'objet d'un vote en conseil municipal. Mais la proposition du Mouvement Franche-Comté est jugée irrecevable.

La revue " Besançon Maintenant " printemps 2024 bientôt dans vos boîtes aux lettres…

La deuxième édition de la revue ''Besançon Maintenant'' est disponible. Plus de 40 000 exemplaires, financés par le groupe Besançon Maintenant, vont être distribuées dans les boîtes aux lettres des Bisontines et Bisontins pour les informer des actions et propositions du groupe présidé par Ludovic Fagaut.

Gérard Larcher à Besançon pour trois tables rondes avec des élus du Doubs et de Haute-Saône

EN IMAGES • Le président du Sénat, Gérard Larcher était à Besançon vendredi 3 mai 2024, et plus précisément à la Chambre de commerce et de l’industrie Saône-Doubs pour participer à trois tables rondes avec les cinq sénateurs et sénatrice des deux départements, une députée, quelques maires du Doubs et de la Haute-Saône ainsi que la présidente du Département du Doubs et la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.62
légère pluie
le 15/05 à 21h00
Vent
1.89 m/s
Pression
1006 hPa
Humidité
91 %