Sortie de l'état d'urgence sanitaire : débat sensible à l'Assemblée

Publié le 17/06/2020 - 16:08
Mis à jour le 17/06/2020 - 16:08

L’Assemblée examine ce mercredi 17 juin 2020 un projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire le 10 juillet, avec une période transitoire jusqu’à l’automne durant laquelle des restrictions resteront possibles, conduisant les oppositions à s’alarmer d’un état d’urgence « qui ne dit pas son nom ».

 © Assemblée nationale
© Assemblée nationale

Entré en vigueur le 24 mars face à l'épidémie de Covid-19, ce régime dérogatoire au droit commun donne au gouvernement des moyens exceptionnels et permet de restreindre certaines libertés publiques. Il avait été prolongé en mai jusqu'au 10 juillet. Le gouvernement a jugé que son maintien n'était plus justifié par l'évolution positive de la situation sanitaire, même si le virus continue de circuler.

Mais "une sortie sèche risquerait de mettre la situation sanitaire en péril", a affirmé à l'AFP la rapporteure Marie Guévenoux (LREM), soulignant le risque de "résurgence localisée" du virus et la nécessité de pouvoir "réagir très rapidement" face aux "clusters".

Le texte, examiné en première lecture, permet donc des restrictions sur la circulation des personnes, l'accueil du public dans certains établissements ou les rassemblements, et ce jusqu'au 30 octobre. Les députés ont avancé en commission la fin de la période transitoire, qui devait initialement durer jusqu'au 10 novembre. Selon la rapporteure, même si le cadre est général, "l'intention" est d'actionner ces dispositions de façon "très localisée" en cas de résurgence du virus.

S'il fallait décider un nouveau confinement, tel que celui mis en place à partir du 17 mars afin de freiner l'épidémie, le gouvernement devrait en revanche de nouveau décréter un état d'urgence sanitaire. En commission, les oppositions de droite comme de gauche se sont émues d'un texte "attentatoire aux libertés", s'étonnant de son examen alors que le chef de l'Etat a vanté dimanche soir un quasi retour à la normale.

Les élus de la majorité ont plaidé, à l'instar de Laurence Vichnievsky (MoDem), qu'"entre le confinement très strict et plus rien, il doit y avoir une étape transitoire".

"Faux nez" 

Mais Philippe Gosselin (LR) a fait état d'"une forme de colère" à l'égard de ce texte jugé "liberticide", qui "revient en réalité à l'état d'urgence qui ne dit pas son nom". "C'est un faux nez, une forme de prolongation déguisée (...). Ce n'est pas acceptable", a renchéri mardi le patron des élus LR Damien Abad devant la presse. Même sentiment pour Jean-Christophe Lagarde (UDI) qui voit "un paradoxe et une dérive" dans le fait de prolonger "les mesures de l'état d'urgence sans l'état d'urgence", et craint que cela se poursuive au-delà de l'automne.

A gauche, Hervé Saulignac (PS) s'est aussi ému en commission de cette "curieuse troisième voie" entre régime d'exception et droit commun, mettant en garde la majorité contre "un cocktail" risquant de lui "péter à la figure" au sujet des restrictions au droit de manifester.

"C'est trop si nous considérons l'épidémie maîtrisée", a renchéri Hubert Wulfranc (PCF) tandis que Danièle Obono (LFI) fustigeait un "état de dérogation permanente". Evoquant un "état d'urgence un peu édulcoré", Paul Molac (Libertés et Territoires) s'est demandé si c'était un cheval de Troie vers une société "plus sécuritaire", alors que l'automne "sera relativement chaud" socialement.

Pour tenter de "répondre aux inquiétudes", et à l'initiative de la rapporteure, les députés ont encadré davantage les restrictions aux rassemblements. Les manifestations feront notamment l'objet d'un régime d'autorisation "au regard de la mise en oeuvre des mesures barrières".

Autre volet de ce texte qui a soulevé la "vive inquiétude" de l'Ordre des médecins ainsi que des interrogations jusqu'au MoDem: la possibilité de prolonger la conservation de certaines données sanitaires collectées par les systèmes d'information de santé.

A l'unisson de certains élus, l'Ordre a pointé un "double langage" du gouvernement alors qu'il s'était engagé en mai lors de la prolongation de l'état d'urgence à limiter à trois mois la conservation de ces données. Sans supprimer la mesure, les députés ont limité en commission la possibilité de prolongation à la seule finalité de surveillance épidémiologique et de recherche sur le virus.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon simplifie le stationnement en centre-ville pour les artisans et professionnels de santé

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Marché de Noël à Besançon : LFI dénonce “la logique du profit”

La France insoumise (LFI) Besançon exprime ses préoccupations quant au changement d’organisation du marché de Noël, place Granvelle. Dans un communiqué du 28 novembre, journée d’ouverture des festivités, le parti réagit aux inquiétudes formulées par certains exposants concernant le coût des chalets et les conditions d’accueil.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.36
légère pluie
le 06/12 à 06h00
Vent
4.81 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
94 %