Tedros décroche un second mandat à la tête de l'Organisation mondiale de la santé

Publié le 25/05/2022 - 08:11
Mis à jour le 25/05/2022 - 08:27

Tedros Adhanom Ghebreyesus ©
Tedros Adhanom Ghebreyesus ©

Premier Africain à diriger l'OMS, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a été reconduit mardi pour un second mandat et c'est en larmes qu'il a dit son espoir "que la paix va venir" en partageant ses souvenirs "d'enfant de la guerre" réveillés par un récent voyage en Ukraine.

Les jeux étaient quasiment faits avant le vote à bulletins secrets lors de l'Assemblée mondiale qui se tient à Genève: le docteur Tedros, comme il aime à se faire appeler, était le seul candidat en lice et soutenu par de nombreux Etats membres, qui pèsent lourd dans l'Organisation mondiale de la santé.

"Je suis fier d'être à l'OMS", a lancé le directeur général, remerciant les délégués "pour leur confiance". Selon plusieurs sources, il a obtenu 155 voix contre 5.

Le visage de ce spécialiste du paludisme, diplômé en immunologie et docteur en santé communautaire en est venu à incarner la bataille de l'OMS contre la pandémie de Covid-19, avec ses succès et ses échecs.

"Cette pandémie a été totalement sans précédent et nous avons construit le bateau pendant que nous naviguions", a reconnu le Dr Tedros, et d'ajouter: "J'espère que nous serons capables d'empêcher la prochaine pandémie ou de la gérer aussi efficacement que possible". Il a rendu un vibrant hommage à ses collègues "que j'ai vu travailler dur et en bonne foi" pendant la pire pandémie depuis un siècle.

Il veut voir dans son élection un vote de confiance dans l'ensemble de l'organisation.

Priorités

Le directeur général a exposé ses priorités devant l'Assemblée: s'assurer que les gens sont en bonne santé; mettre les soins primaires au coeur de la couverture santé universelle; la préparation et la réponse aux urgences; les outils permettant de mieux prévenir et guérir. Et il a gardé pour la fin la promesse "de renforcer l'amélioration constante de l'OMS".

Le porte-parole du Département d'Etat Ned Price a félicité M. Tedros, soulignant que l'administration américaine travaillerait avec lui "pour améliorer la flexibilité de l'organisation, sa transparence et sa responsabilité".

Loyce Pace, représentante de l'administration américaine n'a pas manqué de rappeler de son côté au DG fraîchement réélu qu'il ne s'agissait pas de se reposer sur ses lauriers.

"Il reste encore beaucoup à faire pour moderniser l'OMS pour qu'elle soit beaucoup plus efficace et réactive et nous savons que vous vous y engagez", a-t-elle déclaré, se faisant l'écho d'un sentiment largement partagé parmi les membres. De fait, le premier mandat du Dr Tedros n'a pas été sans accrocs comme l'attitude jugée trop conciliante envers la Chine en début du Covid-19 avant qu'un ton plus ferme ne lui vaille les réprimandes de Pékin.

On lui a aussi reproché une réaction trop lente sur le scandale d'exploitation sexuelle dont sont accusés certains employés. Et la pandémie a aussi montré que ses appels restent souvent sans écho notamment quand il réclame plus de moyens pour les pays les plus pauvres.

Mais c'est justement côté finances que cette Assemblée s'avèrera sans doute la plus fructueuse parce qu'elle devrait adopter une nouvelle méthode de financement de l'organisation - qui dispose d'un budget biennal de seulement 5,8 milliards de dollars - lui assurant des fonds plus stables, plus prévisibles et plus de souplesse pour la mise en oeuvre de ses priorités.

"Non seulement vous m'avez élu, mais en plus vous me donnez un incroyable cadeau", s'est réjouit le directeur général.

"Enfant de la guerre"

Mais le discours de remerciement a surtout été marqué par beaucoup d'émotion de la part de celui qui se veut avant tout un homme de paix. "Je suis un enfant de la guerre", a-t-il lancé une nouvelle fois à l'Assemblée, racontant une enfance pauvre, marquée par la guerre et la mort d'un petit frère faute de médicaments. "C'est un mauvais télescopage", a-t-il lancé en larmes avant dévoquer un récent voyage dans une Ukraine, ravagée par l'invasion de l'armée russe.

"Quand j'ai vu les enfants, des images d'il y a plus de 50 ans me sont revenues à l'esprit, tellement visibles, j'étais hanté, les odeurs de la guerre, les sons de la guerre, les images de la guerre. Je n'arrive même pas à comprendre, c'était si limpide alors que c'est arrivé il y a si longtemps", a confié celui qui est confronté une nouvelle fois à la guerre dans sa région natale du Tigré en Ethiopie. "Je ne veux pas que cela arrive à qui que ce soit et c'est pour cela que j'espère que la paix va arriver".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.88
légère pluie
le 15/11 à 06h00
Vent
1.28 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
94 %