Tennis : l'ex-n°2 de la Fédération condamné à 10 ans de réclusion pour viols

Publié le 14/02/2025 - 14:00
Mis à jour le 14/02/2025 - 15:04

L'ex-vice-président de la Fédération française de tennis (FFT) Jean-Pierre Dartevelle a été condamné jeudi 13 février 2025 à 10 ans de réclusion par la cour criminelle du Doubs pour des viols sur une ancienne joueuse de près de 50 ans sa cadette.

image d'archives © Hélène Loget
image d'archives © Hélène Loget

La peine prononcée est conforme à celle requise plus tôt dans la soirée par l'avocat général François Prélot, comme la mesure complémentaire d'interdiction d'exercer une activité en lien avec les mineurs. M. Dartevelle, 74 ans, encourait 15 ans de réclusion criminelle.

Questionné par la présidente afin de savoir s'il avait bien compris la peine qui avait été prononcée à son encontre, Jean-Pierre Dartevelle a répondu "oui".

La cour l'a reconnu coupable de viols à l'encontre d'une jeune joueuse de tennis entre septembre 2016 et mars 2018, alors qu'elle était âgée de 17 à 19 ans.

Il fait appel

"Le verdict était écrit, c'était acté, et de toutes les façons, il n'y a pas eu de place une seconde pour que Jean-Pierre Dartevelle s'exprime" durant ces trois jours de procès, a estimé son avocate Marie-Alix Canu-Bernard après l'énoncé du délibéré.

Elle a également annoncé qu'un appel sera déposé "dès demain matin". "La partie civile que je représente et que j'assiste est reconnue dans son statut de victime et c'est pour elle l'essentiel", a réagi auprès des journalistes l'avocat de la jeune femme, Benjamin Liautaud. "Aujourd'hui, en ce qui concerne ma cliente, la contrainte morale a été reconnue et sanctionnée."

A l'audience, le représentant du ministère public avait par ailleurs souligné qu'au cours des trois jours de procès, l'accusé "n'a pas bougé d'un iota dans ses déclarations", alors que les parents de la victime, âgée de 25 ans désormais, "attendaient des aveux, des regrets, des excuses".

"Emprise"

"Elle ment, elle ment, elle ment", avait lancé l'accusé, désignant l'ancienne joueuse de tennis. "Depuis trois jours d'audience, je ne sais plus qui je suis. Un manipulateur ? Un monstre ?", avait-il ajouté, disant s'insurger "contre la réécriture de notre histoire" par la jeune femme.

Le septuagénaire, un homme de petite taille tout de noir vêtu, avait dépeint une "histoire d'amour magnifique" avec son accusatrice, une frêle jeune femme. Elle avait quant à elle dénoncé des viols en 2018, décrivant une relation "contrainte" et expliquant être victime de "l'emprise" de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis.

Elle a aussi dit avoir "essayé de trouver des solutions pour (se) sortir de cette emprise qu'il avait sur" elle. "J'ai développé une peur énorme à (son) égard (...). Je n'arrivais pas à trouver une porte de sortie ou je n'ai pas eu le courage de le faire, j'avais trop honte".

"Jamais je n'ai vu un regard de crainte chez elle. Je n'ai vu que de la tendresse. Et si seulement elle avait montré une réticence, j'aurais mis fin à cette relation", a assuré jeudi l'accusé.

Les 18 mois de la relation correspondent à une période où la joueuse de tennis faisait face à de multiples blessures.

"Haine profonde"

Elle avait été opérée des jambes mais des douleurs perduraient, son état de santé s'était dégradé, passant par des phases d'anorexie, de boulimie et de dépression. Elle avait tenté de mettre fin à ses jours, voyant ses espoirs de carrière tennistique s'envoler.

"Nous avions échangé sur les réseaux sociaux, et j'ai accepté une rencontre car M. Dartevelle avait promis de m'aider, et là j'ai subi un premier viol", a-t-elle expliqué.

Tout au long du procès, les versions de la partie civile et de la défense se sont opposées.

Admettant qu'il avait probablement "demandé à la victime la première photo d'elle dénudée", la présidente a demandé à l'accusé si c'était "admis au sein de la ligue ?".

"A priori non", a-t-il répondu, arguant que "derrière le président de la ligue (de Bourgogne-Franche-Comté, ndlr) il y a un homme". "Je me suis laissé emporter par cet amour à tel point que j'ai pris un risque sur ma carrière sportive (il était candidat à la présidence de la FFT, ndlr) et bien je l'ai fait quand même...", a-t-il ajouté.

(SOURCE AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier à Besançon : “Pas de hasard ici, il n’y a que des rendez-vous avec la mort”

VIDEO • Ce mardi 9 décembre 2025, plusieurs avocats des parties civiles ont poursuivi leurs plaidoiries devant la cour d’assises de Besançon. Si certains tentent encore de comprendre ce qui s’est passé, d’autres, plus incisifs, accusent et rappellent les faits, dont les éléments "convergent tous" vers Frédéric Péchier.

Procès Péchier : le “traumatisme” de ses collègues, “victimes indirectes” des empoisonnements

Les médecins étaient "la cible", les patients "le moyen" : les avocats des collègues de Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, ont évoqué mardi 9 décembre 2025 le "traumatisme" vécu par ces anesthésistes "rongés par la culpabilité".

Au procès Péchier, des plaidoiries pour “mettre des mots” sur la douleur des victimes

Son crime était "tellement énorme": les avocats des 30 personnes que l'anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonnées au bloc opératoire, et de leurs proches, ont commencé à plaider lundi 8 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, pour "mettre des mots" sur la douleur des victimes.

Procès Péchier : organisation de la fin du procès et modalités d’accès à la Cour d’assises pour le public

Le procès de Frédéric Péchier par la Cour d’assises du Doubs arrive à son terme. On fait le point sur l’organisation et les modalités d’accès à la Cour pour les deux dernières semaines de procès à Besançon, du 8 au 19 décembre 2025. 

Interrogé sur sa personnalité, Frédéric Péchier se dévoile enfin…

"On a dépiauté toute ma vie": souvent décrié par les parties civiles pour son manque apparent d'émotion, l'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements (dont 12 mortels) au bloc opératoire, s'est livré de manière inédite vendredi 5 décembre 2025 devant la cour d'assises, en évoquant notamment sa famille.

Au Procès Péchier, des avis psy divergents sur le profil de l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a-t-il le profil habituel d'un tueur en série? "Oui", a estimé une "profileuse" de la police devant la cour d'assises du Doubs, "non", a répondu à l'inverse un expert psychiatre jeudi 4 décembre 2025.

Procès Péchier : un psychologue dit n’avoir rien perçu d’alarmant chez l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, "ne m'est pas apparu, pas une seule seconde, comme narcissique, manipulateur ou pervers", s'est étonné mercredi 3 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un psychologue qui l'a reçu en consultation pour "épuisement professionnel". 

Frédéric Péchier, un anesthésiste “extrêmement brillant” à “l’ego démesuré” selon d’anciens collègues

Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, est un anesthésiste "extrêmement brillant" mais à "l'ego démesuré", ont témoigné mardi 2 décembre 2025 des praticiens qui l'ont cotoyé.

Procès Péchier : “J’en ai marre bon sang, dis-moi la vérité !”

Le frère de l'anesthésiste Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a confié lundi 1er décembre 2025 devant la cour avoir été "chamboulé" par plus de deux mois de procès, qui ont révélé "la réalité des empoisonnements", dont l'accusé réfute être l'auteur.

Procès Péchier : “Jamais on n’a pu douter de son innocence”, assure sa mère

"Jamais, jamais on n'a pu douter de son innocence": Marie-José Péchier, la mère de l'ex-anesthésiste jugé depuis septembre par la cour d'assises du Doubs pour 30 empoisonnements, s'est employée lundi 1er décembre 2025 à défendre son fils.

Évasion de Dijon : un complice interpellé à Besançon, le dernier fugitif toujours en fuite

Un complice présumé de l'évadé encore en fuite, après la double évasion de la prison de Dijon jeudi, a été interpellé dimanche 30 novembre 2025 à Besançon lors d'une vaste opération policière qui n'a cependant pas permis de retrouver le dernier fugitif, a indiqué le parquet.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.71
légère pluie
le 10/12 à 21h00
Vent
0.97 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
94 %