Trois ans de prison avec sursis pour l'accident d'avion qui avait coûté la vie à deux médecins

Publié le 11/03/2016 - 17:03
Mis à jour le 12/03/2016 - 09:26

Le patron et un employé d’une petite compagnie aérienne, ainsi qu’un fonctionnaire de la DGAC, ont été condamnés vendredi à Besançon à trois ans de prison avec sursis pour leur responsabilité dans l’accident en 2006 d’un avion sanitaire, qui avait fait quatre morts dont le pilote qui n’était pas assez qualifié.

En 2006

Les trois prévenus, poursuivis pour homicides involontaires, "n'ont pas commis de simples erreurs ou négligences, mais des violations délibérées d'obligations de prudence ou de sécurité", avait dénoncé fin janvier devant le tribunal correctionnel de Besançon le représentant du parquet, Arnaud Grécourt.

Selon l'accusation, le pilote de l'avion accidenté - décédé dans l'accident - n'avait pas les compétences pour tenir les commandes de l'appareil. Son employeur, le patron de la compagnie Flowair, ainsi qu'un "pilote testeur" chargé de vérifier les compétences des candidats à l'embauche en les soumettant entre autres à un stage, se voyaient justement reprocher de n'avoir pas suffisamment vérifié ce point.

Ce stage, selon l'instruction, a été trop expéditif, alors même que le pilote avait été recalé à cet examen par une autre compagnie aérienne. Quant au fonctionnaire de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), il était poursuivi car, la veille du vol, il avait prorogé la qualification IFR (Instrument Flight Rules) du pilote alors même que celui-ci ne possédait pas cette permission de "vol aux instruments".

Un million d'euros de dédommagement aux victimes

Le patron de la compagnie aérienne et le "pilote testeur" devront solidairement verser environ un million d'euros de dédommagement aux victimes, a ordonné le tribunal correctionnel. Cela ne met toutefois pas fin aux procédures civiles, car d'autres indemnisations pourront être ordonnées après une audience spécifique, ou par le tribunal des affaires de Sécurité sociale.

Un pilote contrôlé à 20 reprises

Le fonctionnaire de la DGAC, de son côté, n'a été condamné à aucune indemnisation car il était justement poursuivi en tant que fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Sur ce point, le tribunal correctionnel s'est déclaré incompétent et a suggéré aux parties civiles de saisir le tribunaladministratif.

Quatre personnes avaient perdu la vie dans cet accident, survenu le 19 octobre 2006, peu après le décollage en pleine nuit depuis l'aérodrome de La Vèze, près de Besançon. Outre le pilote de 48 ans et un pilote stagiaire de 35 ans, les victimes étaient deux médecins du Centre hospitalier régional de Besançon, de 26 et 34 ans, qui partaient prélever un foie à Amiens en vue d'une greffe.

L'enquête avait conclu à une erreur fatale imputable au pilote. Lors du procès, la défense de la compagnie aérienne avait d'ailleurs souligné que celui-ci avait "fraudé, triché, menti (...) avec le concours de la DGAC qui l'a contrôlé à 20 reprises entre 2002 et 2006".

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Procès Péchier : énumération complète et chronologique de l’audience de ce lundi

+ interview vidéo des avocats de la défense • L’après-midi du 8 septembre 2025 a été consacrée à une présentation concise des faits reprochés à l’accusé, Frédéric Péchier. Une lecture à trois voix effectuée par la présidente Delphine Thieberge aidée de ses deux assesseurs et qui durera près de 3 heures 30 au tribunal de Besançon.

Procès Péchier : ”J’ai un dossier qui m’a convaincu de sa culpabilité” (Me Berna)

Le procès de Frédéric Péchier a commence ce lundi 8 septembre au palais de justice de Besançon. Après une longue matinée durant laquelle les 170 témoins et experts ont été appelés, ainsi que l’ensemble des 156 parties civiles, Me Frédéric Berna, avocat de plusieurs familles de victimes s’est exprimé à la sortie de l’audience.

Silencieux et stoïque, le Dr Péchier entre dans son procès hors normes

Ce lundi 8 septembre 2025 à Besançon s’est ouvert le procès du Docteur Frédéric Péchier, accusé de 30 faits d’empoisonnement dont 12 mortels. La première journée de procès était réservée à la constitution des jurés, le renouvellement de constitution des parties civiles, l’appel des témoins et experts. L’après-midi a été consacrée à la restitution concise des faites reprochés à l’accusé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.32
nuageux
le 16/09 à 06h00
Vent
3.38 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
93 %