"Il est assez étonnant de mettre en cause le gouvernement, il y a quelques jours parce que celui ci ne prendrait pas ses responsabilités, ne jouerait pas son rôle d'Etat actionnaire ou (avec) les entreprises d'Etat comme la SNCF et la RATP", a déclaré le Premier ministre. "Et d'entendre maintenant, y compris de la part d'un ancien ministre des Transports (Dominique Bussereau, ndr), dire ou évoquer le bidouillage", a poursuivi M. Valls, qui a répondu à deux questions sur ce sujet au début des questions au gouvernement.
- "Nous avons assumé nos responsabilités comme Etat-actionnaire. Et sans l'intervention de l'Etat en effet, aujourd'hui Alstom n'aurait pas été en possibilité (...) de dire que d'une manière générale le site pouvait voir l'avenir d'une autre manière", a-t-il lancé à l'adresse de l'opposition.
Le gouvernement et Alstom ont annoncé mardi une pluie de commandes et d'investissements étalés sur quatre ans, quinze TGV à étage, qui s'ajoutent aux six destinés à la ligne Lyon-Turin, plus vingt locomotives dépanneuses, pour maintenir et développer l'activité de l'usine de Belfort, un temps menacée. Alors que le Premier ministre s'était félicité un peu plus tôt d'avoir avec l'exécutif "sauvé" l'usine d'Alstom, la droite et le Front national ont pèle-mêle dénoncé un "bricolage", un "rafistolage" ou encore le "bidouillage", terme employé par Marine Le Pen. A gauche, Benoît Hamon (PS) a lui aussi parlé d'un "bricolage industriel".
"C'est assez étonnant d'entendre cette critique parce que je ne l'ai jamais entendue par exemple concernant Rafale et Dassault", a lancé M. Valls, évoquant l'avion de combat du groupe possédé par la famille Dassault, qui compte deux parlementaires Les Républicains.
Manuel Valls a défendu la "transformation profonde" du plan de réorientation de l'activité vers la maintenance et l'ingénierie du "TGV du futur". "Mais cette transformation prendra du temps et il est nécessaire de garantir l'activité du site dans l'intervalle. Et cette activité, nous l'assumons, sera assurée par des commandes nouvelles", a-t-il plaidé. "Nous avons consulté la SNCF pour faire le point sur les commandes en cours", a-t-il assuré. "Ca n'est donc, M. Bussereau et M. Hamon, en rien du bricolage, c'est de la stratégie, si vous connaissiez le dossier et si vous aviez écouté les annonces de ce matin", a fustigé le Premier ministre.
"Nous avons stoppé le déclin industiel dans notre pays..."
"De nouvelles études montrent que nous avons stoppé le déclin industriel dans notre pays", a-t-il aussi argué, citant l'action de l'exécutif pour les constructeurs automobiles PSA et Renault, les chantiers navals de Saint-Nazaire et de DCNS. "Nous avons une vision stratégique qui permet à la France de garder son industrie, son indépendance, ses salariés, ses entreprises en France. C'est ça la différence entre ceux qui ne savent que critiquer au moment où il y a des succès, ceux qui n'ont pas la vision du monde, nous avons la vision du monde!", a lancé M. Valls, très remonté.
La commande publique avoisine 650 millions d'euros pour les TGV, le montant des locomotives diesel de dépannage n'étant lui pas connu.