Déçu de constater qu’aune sculpture de Rodin n’avait été installée à Besançon lors du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo, Léonard Gionadda a souhaité faire don de cette oeuvre à la Ville de Besançon, en reconnaissance de ce que la France et Besançon en particulier font pour l’art.
L’histoire de cette statue commence en 2019 avec la découvert d’un moule original de Rodin dans les ateliers de Meudon. Puis en juillet 2021, alertés par l’urgence de la demande Gianadda, Anne Vignot et Aline Chassagne le rencontrent. Touché par le regret du collectionneur, un projet exceptionnel se met en route : faire fondre trois exemplaires de la sculpture avec l’accord du musée Rodin.
Une oeuvre numérotée
Dès lors, restait à choisir un emplacement ”digne de Rodin et de Victor Hugo”. Si le mécène évoque un rond-point à l'entrée de la ville, c’est finalement le cœur historique du quartier Saint-Jacques, à deux pas de la future grande bibliothèque, qui s’impose. ”Un lieu symbolique pour une œuvre puissante”, selon la maire de Besançon. Enthousiaste, Léonard Gianadda donne son feu vert : la fonte est lancée.
Ce bronze numéroté et installé mercredi est le deuxième exemplaire de cette nouvelle série. Il a été exposé temporairement au musée des Beaux-Arts de Besançon dès décembre 2022, le temps de préparer son installation définitive dans l’espace public. Aujourd’hui, cette ”injustice artistique est plus que réparée”, déclare Anne Vignot : Besançon accueille enfin un Rodin, et pas n’importe lequel.
Pourquoi Victor Hugo nu ? ”Pour moi, on ne revêt pas un dieu d’une redingote” justifiait Auguste Rodin auprès de Camille Claudel. Pour la maire, ”c’est l’image brute, puissante, du penseur, de l’écrivain, de l’homme engagé, qui continue d’éclairer nos combats pour les droits de l’Homme”. Cette œuvre impose sa vérité : celle d’un Hugo debout, libre, universel.