Victor Jacob ou le marathon musical d'un jeune chef d'orchestre

Publié le 23/09/2019 - 12:00
Mis à jour le 23/09/2019 - 11:49

Le geste précis, le regard concentré mais avec un sourire à l’adresse des musiciens: pendant une longue semaine, le Français Victor Jacob, a franchi les obstacles jusqu’à atteindre la finale du concours de chefs d’orchestre de Besançon, l’un des plus prestigieux au monde.

Concours jeunes chefs d'orchestre (illustration) © Yves Petit - Festival de Musique
Concours jeunes chefs d'orchestre (illustration) © Yves Petit - Festival de Musique

Samedi soir, après un marathon d’épreuves de direction variées et complexes, le verdict est tombé: la japonaise Nodoka Okisawa, 32 ans, a remporté ce 56e Concours international de jeunes chefs d'orchestre du Festival de musique de Besançon.

Mention spéciale pour Victor

Mais le Français de 28 ans n'est pas reparti bredouille. Le jury lui a décerné une "mention spéciale" inédite pour saluer "le très beau parcours du jeune chef sur l’ensemble du concours".

Par le passé, ce rendez-vous fondé en 1951 a primé de grands noms tels Gerd Albrecht, Seiji Ozawa, Michel Plasson, Zdenek Macal ou encore Lionel Bringuier.

Plus que le premier prix, c'est exactement ce dont j’avais besoin: la reconnaissance de mon travail, qu'on me dise que je suis sur la bonne voie et que je suis un bon chef d'orchestre", confie le jeune Parisien.

Son parcours

Venu à la musique par le violon et par le chœur d'enfants de la Maîtrise de Radio France, Victor Jacob a découvert la direction d'orchestre "dans le salon" du chef britannique Neil Thomson, son "mentor".

Diplômé d'un master de direction d'orchestre de la Royal Academy of Music de Londres et du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il occupera la saison prochaine les postes de chef assistant à l’Orchestre royal philharmonique de Liège (Belgique) et de directeur musical de l’Orchestre des jeunes de l’Orchestre national de Lyon.

Pour 270 concurrents, l'aventure musicale de Besançon avait débuté et s'était parfois arrêtée il y a six mois, avec des présélections à Pékin, Montréal, Berlin et Besançon. Figurant parmi les 20 candidats retenus pour les épreuves disputées du 16 au 21 septembre à Besançon, il a commencé la préparation "à la table".

"Ecouter l'orchestre"

"On écoute l’œuvre, on analyse la pièce, l'orchestration, comment c’est écrit. On se renseigne sur l'époque", explique le jeune homme au tempérament calme et déterminé. "C’est ça le boulot d’un concours: s'approprier les pièces, les langages", dit-il.

Avant chacun de ses passages Victor Jacob relit une dernière fois sa partition, parsemée d’annotations rouges et noires. Il arpente les coulisses, s'assouplit le poignet, écoute l’œuvre dans sa tête et dirige de la baguette un orchestre invisible. Quand vient le moment de monter sur l'estrade, face à l'orchestre, le trac se dissipe pour laisser place à la musique.

"Le chef doit avoir de l'empathie, il doit nous absorber, nous faire venir à lui", souligne Philippe Cornus, percussionniste de l'Orchestre Victor Hugo Franche-Comté. "S'il veut que je ponctue avec les timbales, j'ai besoin qu'il me marque avec le corps l'envergure avec laquelle jouer".

"Victor a une grande technicité, il réagit aux propositions de l'orchestre et l'écoute pour l'emmener à son idéal", apprécie le percussionniste.

'Laisser la musique vous diriger'

Déjà demi-finaliste du concours en 2017, Victor Jacob s'est appliqué à "être à la bonne place, juste au point magique: toujours au bon degrés de don et de réception".

Après s’être frottés à Wagner et Ibert au premier tour, Beethoven et Prokofiev au second, les candidats ont dirigé Poulenc et Mozart lors des épreuves d'oratorio et d'opéra de la demi-finale.

Seuls trois d'entre eux se sont hissés en finale où ils ont interprété "Mort et transfiguration" (op.24) de Richard Strauss et une création contemporaine mondiale d’Eric Tanguy, à tête de la Deutsche Radio Philharmonie de Sarrebruck et Kaiserslautern.

Le président du jury, Yan Pascal Tortelier, a choisi "une musique très contrastée qui dévoile les différentes aptitudes des chefs d’orchestre" et révèle leur "oreille". "Il faudrait ne pas diriger la musique, mais laisser la musique vous diriger. C’est bien ça l'art du chef d'orchestre", observe-t-il.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

Les écrits de Bourgogne-Franche-Comté mis à l’honneur pendant 2 mois

Du 1er septembre au 1er novembre 2025, l’Agence Livre et Lecture propose « Que d’Émotions », pour promouvoir et valoriser le patrimoine écrit en Bourgogne-Franche-Comté. Les visiteurs pourront découvrir un grand nombre de collections patrimoniale conservées dans les bibliothèques, services d’archives et musées de toute la région.  

Le 2e tome des 600 ans de l’université Marie et Louis Pasteur est disponible

Après un premier tome consacré à la période 1423-1968, l’université de Franche-Comté, devenue aujourd’hui université Marie et Louis Pasteur, a annoncé le 10 juillet dernier la sortie du deuxième volume de ses Trésors du Savoirs qui retrace cette fois l’histoire dite "immédiate"  représentant la période très contemporaine de 1968 à 2023. 

Que faire dans le Grand Besançon le temps d’un week-end ?

Durant tout l’été, maCommune.info et Doubs Tourisme vous suggèrent de (re)découvrir la destination et toutes les activités, visites et expériences auxquelles vous n’auriez peut-être pas pensé. Des idées pour vous divertir, apprendre, vous émerveiller… ou tout simplement vous évader près de chez vous. Tout au long de cet été, vous découvrirez le meilleur de chaque pays touristique. Aujourd’hui, on vous propose un aperçu d’un week-end au cœur du Grand Besançon.

Besançon, capitale mondiale de la francophonie éducative pendant une semaine

VIDÉO • Le XVIe Congrès mondial de la FIPF s’est ouvert ce jeudi 10 juillet 2025 dans la capitale comtoise, réunissant 1.200 enseignants de français de 102 pays du monde autour du thème : “les utopies francophones en tous genres”.

Victor Hugo nu debout installé à Besançon : une ”injustice artistique plus que réparée”

VIDÉO • Ce mercredi 9 juillet en fin d’après-midi, la statue de bronze numéro 2 de Victor Hugo nu debout, par Auguste Rodin (1840-1917), a été installée et inaugurée au carrefour de l’avenue du 8 mai 1945 et de la rue Chantrans à Besançon par Anne Vignot, maire de Besançon, et Aline Chassagne, adjointe en charge de la Culture. Une promesse tenue par la municipalité à Léonard Gianadda, donateur suisse, décédé en décembre 2023.

Les jeunes mettent la main à la pâte à la Citadelle de Besançon

Organisé par la Ville de Besançon et par l’association le Club du Vieux Manoir, le chantier de jeunes fait son retour du 5 au 19 juillet 2025 à la Citadelle de Besançon. Cette neuvième édition va permettre à des jeunes volontaires de découvrir les richesses de la Citadelle, du patrimoine de la ville et de ses alentours.

Mardis des Rives : un lancement réussi à Saint-Vit

La saison des concerts en plein air a débuté ce mardi 8 juillet, avec une performance ensoleillée du chanteur bisontin Pat d’F. Après une après-midi marquée par la pluie, c’est à Saint-Vit que l’artiste a donné le coup d’envoi des traditionnels Mardis des rives. La première partie était assurée par le groupe de rock local ASK.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.88
couvert
le 16/07 à 00h00
Vent
1.56 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
87 %