À Besançon, Julie Parisot mise sur l'accompagnement pour surmonter les troubles alimentaires

Publié le 22/11/2024 - 14:57
Mis à jour le 22/11/2024 - 11:55

Après une carrière dans l’Education nationale, Julie Parisot s’est reconvertie dans l’accompagnement des troubles alimentaires. Désormais psychopraticienne en "approche centrée sur la personne", la thérapeute s’est spécialisée dans l’accompagnement des troubles alimentaires et de l’estime de soi et propose désormais ses services à Besançon. Elle revient pour nous sur le rôle qu’elle joue pour aider les personnes à surmonter leurs troubles alimentaires.

Convaincue que chaque personne a en elle un potentiel de transformation et d’évolution inscrit, Julie Parisot a fait le choix d’accompagner des personnes souffrant de troubles alimentaires ou des personnes qui souhaitent améliorer leur équilibre personnel. D’après la thérapeute, "certains moments de la vie comme des événements marquants, l’environnement social ou familial, l’éducation… bloquent l’accès à nos ressources". Mais "un climat privilégié instauré par un thérapeute qui offre authenticité, accueil positif inconditionnel et empathie peut permettre à la personne d’accéder de nouveau à cette capacité de se comprendre, de s’accepter et de vivre pleinement".

maCommune.info : Quels types de troubles alimentaires existent-ils ? 

La relation à l’alimentation peut être complexe. C’est un continuum qui va d’une relation apaisée, sereine, à une relation avec des difficultés alimentaires légères et/ou passagères aux troubles des conduites alimentaires diagnostiqués par un médecin. 

Il y a trois troubles principaux des conduites alimentaires (TCA), qui sont des maladies psychiatriques qui affectent négativement la santé, les relations et la vie quotidienne. Les deux premiers troubles touchent majoritairement des femmes. Il s’agit de : 

  • L’anorexie mentale 

Ce trouble est généralement associé à une peur intense de prendre du poids, une distorsion de l’image corporelle ainsi qu’une restriction alimentaire stricte.

  • La boulimie

Cette problématique se caractérise par la présence d’épisodes de compulsions alimentaires suivies de comportements compensatoires. Les compulsions alimentaires sont généralement accompagnées d’un sentiment de perte de contrôle.

  • L’accès hyperphagique (touche autant les hommes que les femmes)

Il se caractérise par la présence d’épisodes de compulsions alimentaires. Elles ne sont pas suivies de comportements compensatoires. Les compulsions alimentaires sont généralement accompagnées d’un sentiment de perte de contrôle.

mCi : Quels moyens / techniques utilisez-vous pour tenter de surmonter ces troubles ?

L’accompagnement des personnes souffrant de troubles alimentaires est souvent pluridisciplinaire, puisque de nombreuses dimensions de la personne sont touchées. En effet, les difficultés alimentaires sont souvent associées à une relation conflictuelle à son propre corps et parfois à soi plus globalement.

Mon travail consiste à écouter, comprendre la demande et les besoins des personnes. Le TCA est un symptôme et mon rôle est "que le masque du symptôme tombe pour laisser place au reste" dans un cadre sécurisé. 

Sans jugement, avec un regard positif inconditionnel, j’écoute les personnes avec ce qui est présent pour elles. Je les accompagne pour leur permettre d’accéder à une profonde compréhension d’elles-mêmes. Ceci pour trouver leurs propres ressources, mettre des mots sur ce qui se passe et leur permettre ainsi de trouver des solutions pour un mieux-être. 

Suivant l’importance du trouble alimentaire, mon rôle est également de veiller à ce qu’il y ait parallèlement d’autres suivis (psychiatre, médecin généraliste) ou d’en proposer (diététicien / Thérapie familiale / Pratiques corporelles / spécialiste du psychotrauma) pour permettre à la personne d’avancer le plus efficacement sur son chemin de guérison. 

mCi : Peut-on soigner un trouble alimentaire à tout âge ? 

Bien sûr, on peut aider à tout âge, même si la relation à l’alimentation est compliquée voire souffrante depuis longtemps. 

Il faut aussi considérer pour les femmes certaines périodes de la vie où les fragilités peuvent être plus grandes comme l’adolescence, la maternité, ou bien encore la ménopause.

Plus les troubles sont pris en charge tôt, et par une équipe multidisciplinaire, plus les chances de guérison sont importantes. Même si le traitement peut s'étaler sur plusieurs années et être parfois difficile à vivre, pour le patient lui-même et pour sa famille, les chances de rémission sont importantes.

mCi : Comment prévenir les troubles alimentaires ? 

Plusieurs méthodes existent, chacune adaptée au cas présent sachant que rien n’empêche une conjugaison de celles-ci :

  • Body Project est un programme de prévention primaire et ciblée des troubles des conduites alimentaires (TCA) développé et étudié par l’équipe d’Eric Stice (Professeur de Psychologie, USA) depuis 2000. Il est à destination des jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans. Il existe plusieurs autres versions du Body Project.
  • Aider les enfants à développer une image corporelle positive

L’image corporelle est la perception que chaque personne a de la représentation de son corps. 

Lorsqu’elle est négative, bien souvent cela se développe dans l’enfance. 

Des études montrent qu’elle se développe très tôt et qu’il est donc important d’agir dès les premières années de vie pour donner à l’enfant les meilleures chances de développer une image corporelle positive. 

Quelques conseils :

  • Leur éviter dès le plus jeune âge d’être exposé à un modèle de beauté unique
  • Leur éviter d’intégrer que l’apparence physique est une composante prédominante dans l’estime de soi et dans les interactions sociales
  • Leur permettre de développer un regard critique vis-à-vis des images auxquelles elles / ils sont exposé
  • Travailler sur sa propre image corporelle car les enfants se développent beaucoup par mimétisme
  • Informer car il y a des situations où on sait qu’il peut y avoir des risques comme chez les sportifs, dont les sports avec des catégories de poids. Ou encore des facteurs de risque si des troubles existent déjà dans la famille.
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