Assises du Doubs : peine alourdie en appel pour un féminicide

Publié le 11/12/2019 - 14:10
Mis à jour le 11/12/2019 - 14:28

Mise à jour à 14h10 • Un chauffeur routier de 58 ans a été condamné dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 décembre 2019 par la cour d’assises d’appel de Besançon à 30 ans de réclusion, dont 20 ans de sûreté, pour avoir tué sa femme puis dissimulé son corps avant d’installer sa maîtresse chez lui.

©Alexane Alfaro ©
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La cour a suivi les réquisitions du ministère public. En première instance, Eric Desnoue avait écopé de 25 ans de réclusion criminelle. Il avait fait appel du verdict.

"Nous sommes dans une société où l'on n'admet pas qu'un mari inflige la mort à sa femme. On n'admet pas que le membre d'un couple dispose de l'autre selon son bon vouloir", a déclaré le procureur général, Christophe Barret, évoquant les "féminicides".

Jugé depuis lundi devant les assises du Doubs, Eric Desnoue a reconnu avoir tué sa deuxième femme, Françoise, 56 ans, dans la nuit du 27 au 28 août 2013, à leur domicile de Bourogne (Territoire-de-Belfort), soutenant qu'il s'agissait d'un accident, sans toutefois convaincre les jurés.

"J'en avais marre de l'entendre crier"

La victime était sa seconde épouse, rencontrée il y a une quinzaine d'années, alors qu'il était marié avec une première femme. Âgée de 41 ans, cette dernière avait été retrouvée morte dans son lit fin 2005, un décès resté inexpliqué. Eric Desnoue a expliqué cette semaine qu'il s'était disputé avec Françoise à propos de sa maîtresse. "J'en avais marre de l'entendre crier, je lui ai mis un coup d'épaule pour qu'elle arrête. Elle est tombée dans l'escalier. Elle était allongée, elle saignait derrière la tête, j'ai eu peur, je suis remonté", a-t-il soutenu.

L'autopsie du corps, retrouvé dans un bois 10 mois après les faits, n'a pas permis d'établir les causes exactes du décès. Mais l'enquête a révélé que l'accusé avait effacé des messages échangés avec son épouse avant le crime, lavé le sang dans plusieurs pièces de la maison avant de dissimuler dans une forêt le corps de sa femme, ancienne
vendeuse en boulangerie.

Pour les avocats de la famille de Mme Desnoue, Mes Randall Schwerdorffer et Julien Robin, "la mort de Françoise repose sur un processus criminel nourri depuis de nombreux mois pour préparer l'arrivée d'une autre et piller l'argent" de la victime. Ils ont également évoqué une possible tentative d'empoisonnement en 2012 : Françoise Desnoue avait alors, manifestement à son insu, ingéré des produits caustiques, ce qui avait conduit, peu de temps avant sa mort, à l'ablation partielle de son estomac.

Par ailleurs, les deux avocats avaient également pointé le fait que l'accusé avait abandonné le corps nu de la victime en voulant "faire croire à un crime sexuel"."C'est un homme en pleine duplicité entre des jeux amoureux", a plaidé de son côté le conseil de l'accusé, Me Patrick Uzan. "Mais Eric Desnoue n'a pas voulu tuer votre maman", a-t-il lancé aux enfants de la victime.

Réfutant toute volonté de commettre un homicide, l'avocat a plaidé des "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l'Intérieur. Pour 2019, leur nombre est d'au moins 119 depuis le 1er janvier, selon un décompte et une étude au cas par cas effectués par l'AFP.

(Source AFP)

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