Blanchiment de fraude fiscale : Boris Boillon sera jugé à Paris le 23 mars 2017

Publié le 22/11/2016 - 08:56
Mis à jour le 22/11/2016 - 15:24

L’ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, originaire de Pontarlier, Boris Boillon, arrêté en juillet 2013 gare du Nord à Paris alors qu’il voyageait avec 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide, sera jugé le 23 mars 2017 à Paris, notamment pour « blanchiment de fraude fiscale », a-t-on appris lundi 21 novembre.

 ©
©

L'ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, alors reconverti dans le consulting, avait été intercepté à Paris par les douaniers le 31 juillet 2013 alors qu'il s'apprêtait à monter dans un train, gare du Nord, à destination de Bruxelles. De retour depuis peu au Quai d'Orsay, il devra répondre sur le banc des prévenus de « blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « manquement à l'obligation déclarative de transfert de capitaux » et « abus de biens sociaux », a-t-on appris lundi de source judiciaire. Le parquet de Paris a décidé de faire citer à comparaître le diplomate de 46 ans, à l'issue de son enquête préliminaire. La loi impose de déclarer tout transfert international en liquide, à l'intérieur de l'Union européenne, au-delà de 10 000 euros, selon le Code des douanes, qui prévoit, sinon, une amende égale au quart de la somme non déclarée.

"Boris, dégage !"

Boris Boillon avait expliqué aux enquêteurs que ces sommes provenaient de ses activités professionnelles privées en Irak, a précisé une source proche de l'enquête. D'après lui, ces prestations étaient rémunérées en liquide du fait des carences du système bancaire irakien. Les investigations n'ont pas permis de retracer l'origine des espèces, a ajouté la source. Outre la non-déclaration des sommes, la justice le soupçonne de les avoir éludées au fisc et d'avoir produit un faux document pour justifier ces prestations. Des sommes qui ne sont pas ensuite entrées en comptabilité dans sa société, a expliqué une source proche de l'enquête.

Arabophone, spécialiste du Moyen-Orient, Boris Boillon s'est fait remarquer pour son tempérament fougueux et ses gaffes. Il avait été nommé par l'ancien président de la République ambassadeur de France en Irak en juillet 2009. Il était devenu en janvier 2011 ambassadeur en Tunisie, pour redresser, en plein Printemps arabe, une image calamiteuse de la France très liée à l'ex-président Ben Ali. Mais son mandat avait débuté avec fracas : il avait dû, peu après son arrivée, présenter ses excuses publiques aux Tunisiens après avoir répondu à la presse nationale d'une manière jugée « agressive ». Des centaines de personnes avaient manifesté leur colère aux cris de « Boris, dégage ! ». À cette époque, une photo privée du nouvel ambassadeur en maillot de bain avait aussi circulé dans les médias et sur Internet. Il avait quitté son poste en août 2012, après l'arrivée de François Hollande à l'Elysée.

Participation à plusieurs voyages

Revenu au ministère des Affaires étrangères, le diplomate est actuellement affecté en renfort à New York, aux Nations unies. Son nom est aussi apparu dans l'enquête - distincte - qui vise des accusations et des soupçons de financement libyen lors de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. Il n'est pas mis en cause judiciairement dans ce dossier. Boris Boillon participe à l'époque à plusieurs voyages de la délégation française en Libye, notamment en juillet 2007 lors de la négociation pour la libération des infirmières bulgares, selon un témoin cité dans l'enquête.

Ce témoignage anonyme, non étayé à ce stade, d'un proche de Muammar Kadhafi le désigne aussi comme l'un des récipiendaires, avec un autre proche de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, d'un versement de 20 millions d'euros en liquide, destinés au financement de la campagne. Une somme rapportée par avion privé, selon ce témoin. Les éléments de l'enquête sur ce possible financement libyen lui attribuent aussi un rôle dans l'exfiltration vers la France d'un protagoniste, l'ex-argentier du régime Kadhafi Bechir Saleh, au coeur des secrets franco-libyens. Contacté, son avocat, Jean-Marc Fedida, n'était pas disponible dans l'immédiat.

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.89
ciel dégagé
le 18/09 à 06h00
Vent
0.82 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
83 %