Déminer les guerres de l'eau

Publié le 07/06/2020 - 08:30
Mis à jour le 07/06/2020 - 08:56

Alors qu’une nouvelle sécheresse est crainte pour cet été, l’eau génère en France « convoitise et concurrence, parfois de façon intense », notamment en agriculture, indique un rapport de l’Assemblée nationale présenté en fin de semaine et qui propose 25 recommandations pour remédier aux « conflits d’usage » qui se multiplient.

Mesure phare proposée, la "mission d'information sur la gestion des conflits d'usage en situation de pénurie d'eau" suggère notamment de rémunérer les agriculteurs vertueux qui limitent leur consommation d'eau et l'usage des produits phytosanitaires, par des "paiements pour services environnementaux" via les agences de l'eau, avec un budget d'un milliard d'euros pour la période 2021-25.

Pour réduire la vulnérabilité des cultures, le rapport préconise aussi de sélectionner des espèces végétales moins gourmandes en eau ou plus résistantes à la sécheresse.

"L'agriculture irriguée ne représente qu'une faible part du total des prélèvements" mais elle "représente une -petite- moitié de la consommation nette annuelle et les trois-quarts de la consommation estivale" et se retrouve "très souvent au coeur des conflits" souligne le rapport.

D'une manière générale, les députés insistent pour qu'il y ait en France une "gouvernance de l'eau identique sur tout le territoire" et une gestion "par bassin versant et non par département", a résumé pour la presse la rapporteure Frédérique Tuffnell, député LREM de Charente Maritime, lors d'une visioconférence de présentation. "La question de la gouvernance est la plus importante pour éviter la judiciarisation" des conflits, a-t-elle dit.

Construction de retenues d'eau dans les Deux-Sèvres, activité industrielle de Nestlé à Vittel, gestion agricole d'une sécheresse aggravée et récurrente dans l'Indre, ou projet contesté et abandonné de construction de barrage à Sivens (Tarn): le rapport détaille quatre types de conflits d'usages très médiatisés ces dernières années, dont trois portent sur des usages agricoles.

Selon ses auteurs, les conflits viennent souvent du "manque d'état des lieux partagés" sur l'utilisation de la ressource, ainsi que de "l'insuffisance ou du caractère trop tardif de mesures de restrictions prises".

"Les conflits se sont multipliés et durcis" souligne le président de la mission, le député LFI de la Gironde, Loic Prud'homme qui plaide pour une sortie "du modèle agricole industriel".

Sécheresse et pénurie d'eau en chiffres : qui prélève quoi en France?

La France prélève quelque 37 milliards de mètres cubes d'eau par an sur les 175 milliards de mètres cubes composant la "recharge annuelle" des milieux naturels, indiquent des données contenues dans un rapport de l'assemblée nationale diffusé jeudi.

Voici comment se répartissent les 37 milliards de mètres cubes d'eau prélevés dans le milieu naturel en France (hors barrages hydroélectriques) en 2016, derniers chiffres connus:

  • 20,8 milliards de mètres cubes d'eau douce sont utilisés dans le domaine de la production énergétique pour le refroidissement des centrales thermiques ou nucléaires, et relâchés dans les rivières ou sous forme de panache de vapeur.
  • 5,4 milliards de mètres cubes d'eau potable correspondent aux usages domestiques des Français, soit 170 litres d'eau par jour par usager.
  •  4,7 milliards de mètres cubes sont utilisés pour l'alimentation des canaux.
  • 3,2 milliards de mètres cubes sont dévolus à l'irrigation de l'agriculture.
  • 2,5 milliards de mètres cubes sont prélevés pour les besoins industriels.

"Si ces données de prélèvement agrégées semblent à première vue relativement faibles au regard de la recharge annuelle, elles masquent la réalité des besoins et de la ressource en eau disponible", indique le rapport sur la gestion des "conflits d'usage", qui "émergent quand la ressource, à un instant, en un lieu donné et pour une qualité donnée, ne permet pas, ou plus, de satisfaire les différents usagers".

Au total, le réseau des cours d'eau représente environ 270.000 kilomètres en France, tandis que le stock des eaux de surface (dans les lacs ou les barrages) s'élève à 109 kilomètres cubes.

La ressource souterraine représente 65% de l'alimentation en eau potable et un tiers des prélèvements utilisés pour l'industrie et l'irrigation.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Dermatose nodulaire à Pouilley-Français : trois bovins étaient infectés depuis trois semaines

A l'issue des opérations de dépeuplement qui se sont déroulées le 2 décembre 2025 dans une ferme à Pouiley-Français, les services de la préfecture du Doubs ont constaté la présence de nodules typiques de DNC sur quatre autres bovins. Explications.

La LPO Bourgogne-Franche-Comté lance une campagne pour financer 420 nichoirs à effraies des clochers

À l’occasion du Giving Tuesday et à l’approche des fêtes de fin d’année, la Ligue de protection des oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté (LPO BFC) a annoncé ce mois de décembre 2025 le lancement de sa première campagne de financement participatif. Objectif : récolter 15.000 € afin de protéger l’effraie des clochers, rapace nocturne emblématique mais aujourd’hui fragilisée. Selon la LPO, cette somme permettra de fabriquer et poser 420 nichoirs dans toute la région, planter 1.349 mètres de haies et organiser plus de 50 animations de sensibilisation.

Dermatose nodulaire : les 83 vaches du cheptel de Pouilley-Français abattues. La préfecture du Doubs explique.

La secrétaire générale de la préfecture du Doubs, Nathalie Valleix, entourée de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations ainsi que de la Direction départementale des territoires, a réuni la presse mardi 2 octobre 2025 à 17 h. Cette prise de parole intervenait après une journée de mobilisation d’agriculteurs au Gaec de Pouilley-Français, où 83 vaches ont été abattues en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse.

Dermatose nodulaire : Grangier interpelle Genevard sur la menace d’abattage à Pouilley-Français

Dans un courrier daté de ce mardi 2 décembre, la députée du Doubs Géraldine Grangier s’adresse à la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, pour dénoncer la ”situation extrêmement préoccupante” que traverse une famille d’exploitants agricoles à Pouilley-Français, et demander un traitement plus mesuré du dossier sanitaire.

Dermatose nodulaire à Pouilley-Français : les Écologistes de Franche-Comté s’opposent à l’abattage de masse

Les Écologistes de Franche-Comté ont lancé hier soir un appel à la mobilisation ce mardi 2 décembre 2025 à 8h à la ferme EARL Lhomme de Pouilley-Français où a été découvert le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse bovine du Doubs vendredi dernier. Le rassemblement a pour objectif de s’opposer à la décision préfectorale d’abattage de la totalité du troupeau. 

Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine confirmé à Pouilley-Français

La préfecture du Doubs a confirmé, vendredi 28 novembre 2025, la présence d’un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) au sein d’une exploitation bovine située sur la commune de Pouilley-Français. Il s’agit du premier cas détecté dans le département depuis l’apparition initiale de la maladie en France, en Savoie, le 29 juin 2025.

Hiver plutôt froid ou chaud ? Météo-France privilégie un scénario plus chaud que la normale…

Météo-France a publié son bulletin saisonnier concernant les tendances pour les mois de décembre 2025, janvier et février 2026, ce jeudi 27 novembre. Comme toujours, il s’agit d’une prévision probabiliste portant sur les moyennes du trimestre, et non d’une projection détaillée semaine par semaine.

Une association alerte sur la baisse de la faune sauvage dans le Doubs

Dans un communiqué de ce mois de novembre 2025, l’Aspas Doubs s’inquiète d’une "multiplication des destructions de biodiversité" dans le département, particulièrement concernant les chevreuils. L’association affirme que "sur les 5 dernières années 29.000 chevreuils ont été abattus, et les effectifs actuels sont en baisse avérée de 50%".

Appel à l’action pour planter des arbres fruitiers à Planoise

Le 26 novembre 2025, l’association écologique et forestière franc-comtoise (AEEFFC) invite quiconque à venir prêter main-forte aux habitants, étudiants et bénévoles engagés dans l’action "Les petits fruitiers pour l’avenir" qui vise à planter des arbres dans le quartier de Planoise à Besançon. En 2024, plus de 120 arbres et arbustes comestibles ont déjà été plantés grâce à cette initiative.

Verglas, neige : des conditions de circulations difficiles ce vendredi dans le Doubs

Selon les informations du Département du Doubs ce vendredi 21 novembre 2025, les conditions de circulation sont délicates sur plusieurs secteurs avec des chaussées enneigées et parfois verglacées. Les usagers de la route sont invités à adapter leur vitesse et à rester prudents.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.61
légère pluie
le 07/12 à 00h00
Vent
4.83 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
92 %