Covid : des pratiques indignes dans des EHPAD de Franche-Comté dénoncées par un collectif

Publié le 15/03/2021 - 14:01
Mis à jour le 18/03/2021 - 14:34

Depuis le début de la crise sanitaire, des mesures strictes et souvent difficiles pour les résidents en EHPAD et leurs familles sont mises en place et des pratiques jugées indignes des résidents ont été constatées par des familles. Suite à ces constats, le collectif « Nos proches en EHPAD » s’est créé pour permettre aux familles de prendre leur part active avec d’autres acteurs « à la co-construction d’un soin humaniste pour la meilleure vie possible des résidents », apprend-on ce vendredi 12 mars 2021.

Depuis un an, nombre de familles de résidents en EHPAD dont certains sont en grande souffrance sont désemparées. Les visites "encadrées" délivrées au compte-goutte dans des sortes de parloirs improvisés s'ajoutent à la désorientation de résidents, privés du repère sécurisant de leur chambre. Parfois, plusieurs familles sont reçues dans la même pièce, excluant toute intimité.

C'est ce que rapporte le collectif "Nos proches en EHPAD" créé par des familles sont des aînés vivent en EHPAD. Mais ces difficultés lors des visites ne sont pas les seules.

"Des scènes insupportables"

Le collectif rapporte en exemple :

"En visite auprès de son mari, Monique essaie vainement de communiquer avec lui, mais il est sourd et a perdu son appareil auditif... alors ils se rapprochent."

Ou "Là, à 15 heures, Georges découvre son épouse alitée avec le repas de midi dans sa serviette de table. Les soignants sont désolés, ils ne savaient pas que Georges viendrait ce jour-là !"

Ou encore le cas d'une résidente atteinte de la maladie d'Alzheimer "à l'isolement pour cause de Covid, elle est enfermée à clé dans sa chambre. Elle hurlera son désespoir et tambourinera à la porte pendant plusieurs heures !"

Et "Marie-Paule F..., elle aussi souffrant de la maladie d'Alzheimer, est privée sans vergogne de sa véritable identité pendant plusieurs semaines sous le nom de « Marie F... dite Marie Paule ». Eh oui, sa carte vitale ne portait pas de trait d'union entre les deux prénoms ! Malgré un acte de naissance rétablissant la véritable identité, l'étiquette sur la porte de sa chambre indiquait encore quelques mois plus tard : Mme F... Marie, où...Paule se lisait par transparence sous le blanc à effacer !"

"Ces scènes insupportables illustrent ce qui doit cesser" affirme le collectif : "le manque d'informations aux familles y compris par téléphone, les traitements proches de la maltraitance, le mépris des familles considérées comme irresponsables, et illégitimes à s’exprimer, l’insuffisance en effectifs et de formation du personnel, le manque de légitimité démocratique et de considération des instances de représentation des résidents : conseil de vie sociale (CVS) et commission des usagers (CDU) lorsqu’il s’agit d’une unité de soins de longue durée (USLD), l'absence d'intérêt pour l'histoire de la personne qui ne peut plus s'exprimer, l'arrêt des animations et des sorties en extérieur depuis un an, etc."

Et de lancer : "Le « quoi qu'il en coûte » doit franchir la porte des EHPAD."

La vaccination pour espérer secrètement un retour à "la vie d'avant" mais…

Le collectif "Nos proches en EHPAD" évoque également la vaccination qui a reçu l'adhésion d'un très grand nombre de résidents et de familles "avec très certainement le secret espoir de retrouver la « vie d'avant » sitôt la fin de la campagne." Si tel est bientôt le cas avec des aménagements envisagés par certains établissements, le collectif dénonce le fait que d'autres annonceraient déjà que "rien ne changera et menacent."

Un collectif ouvert

Partageant ces constats, plusieurs membres de familles ayant des résidents dans au moins sept EHPAD en Franche-Comté se sont réunis pour constituer le collectif "Nos proches en EHPAD". Pour eux, "l'équilibre de la vie en EHPAD suppose l'interactivité entre les quatre partenaires inséparables que sont : les résidents, les familles, les institutions et les soignants. À défaut d'effectifs suffisants et qualifiés, les soignants le plus souvent exemplaires sont soumis à des conditions de travail très difficiles. On leur doit une reconnaissance toute particulière."

Le collectif se fixe l'objectif de "permettre aux familles de prendre leur part active avec les autres acteurs, à la co-construction d'un soin humaniste pour la meilleure vie possible des résidents."

Il s'ouvre à toute personne ayant un membre de sa famille en EHPAD et souhaitant œuvrer dans ce sens en le contactant à nosprochesenehpad@laposte.net

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