Deux loups tués dans le Doubs : des associations déposent des recours contre des autorisations de tirs de défense

Publié le 20/12/2022 - 12:03
Mis à jour le 20/12/2022 - 11:36

Après des attaques sur de jeunes bovins sur un champ dans le Doubs, deux loups ont été tués en octobre 2022, ce que dénoncent trois associations nationales (Ferus, One voice et Pôle grands prédateurs) dans un communiqué du 20 décembre en déposant des recours contre deux arrêtés de tirs de défense signés par le préfet du Doubs le 10 octobre dernier.

Archives © © DR / facebook FDESA 70
Archives © © DR / facebook FDESA 70

Ferus, One voice et Pôle grands prédateurs rappellent que le massif du Jura est un front de recolonisation du loup. L’espacé ne s’y reproduit que depuis 2019 et aujourd’hui, deux meutes sont recensées, côté suisse inclus. Malgré ce statut précaire pour cet espère, il a été décidé de considérer les troupeaux de bovins comme non-protégeables : deux animaux ont été abattus cet automne dont la mère de la meute du Risoux. Pour les associations, c’est "une « solution » de facilité inutile qui ne protège pas les troupeaux et déciment les familles de loups et une solution illégale."

C’est pourquoi elles viennent de déposer des recours contre deux arrêtés de tirs de défense signés par le préfet du Doubs le 10 octobre 2022.

Quels arguments ?

Ferus, One voice et Pôle grands prédateurs annoncent que leurs arguments juridiques reposent majoritairement sur deux axes : 

"L'inopposabilité et l'illégalité de la note technique : La « non-protégeabilité » de principe et absolue des troupeaux de bovins (et d'équins) repose sur une simple note technique du préfet coordonnateur du plan national loup du 28 juin 2019. Cette note n'a jamais été publiée de sorte qu'elle est inopposable et n'a aucune valeur juridique.
Cette note souligne « des moyens de protection inadaptés » Et pour cause ! Aucune recherche ni expérimentation sérieuse de mesures de protection passive ou active des bovins n'est effectivement développée en France, alors que les loups sont de retour depuis maintenant 30 ans dans notre pays.
Comme l'avoue carrément la note technique, c'est « le choix de l'État » de ne pas rendre les troupeaux de bovins et d'équins éligibles à la protection". Eu égard à son caractère inopposable, cette note ne peut dès lors pas fonder des décisions d'autorisations de tirs contre des loups dans le cadre dérogatoire des troupeaux non-protégeables.
Le caractère général de la règle de « non-protégeabilité » de tous les troupeaux bovins et équins est donc parfaitement illégal."

"Risque de disparition d'une population locale : Dans le « Document d'orientation sur la protection stricte des espèces animales d'intérêt communautaire en vertu de la directive Habitats 92/43/CEE, établie par la Commission européenne pour l'application des articles 12 et 16 de la Directive Habitat » (guide d'interprétation sur laquelle l'État français doit s'appuyer pour élaborer sa règlementation en matière de protection du loup) il est indiqué qu'« une évaluation appropriée de l'impact d'une dérogation particulière devra dans la majorité, voire la totalité, des cas se situer à un niveau inférieur à celui de la région biogéographique, dans un souci de cohérence du point de vue écologique. Un niveau intéressant à cet égard pourrait être celui de la population (locale). »
Ce qui veut dire que les autorisations de tirs de loups - même si elles respectent le plafond de tir au niveau national - doivent être également appréciées au niveau local.
Or 
la multiplication des arrêtés de tirs de défense (+ de 25) sur le massif du Jura met donc ainsi grandement en péril la population de loups au niveau local.
Pour finir, la non-publication de la totalité des arrêtés de tirs de défense, si elle n'est pas illégale, rend opaques les décisions en matière de tir et n'aide pas à établir un dialogue transparent entre les différents acteurs."

"La seule solution efficace reste la protection effective des troupeaux, bovins y compris"

Les associations rappellent que "les études menées (comme la thèse d'Oksana Grente, France-2021) n'ont pas validé le tir des loups comme une solution face à la prédation sur les troupeaux."
En poursuivant dans cette voie, ces trois associations affirment que "l’État fait perdre un temps précieux aux éleveurs et manque à son rôle de conseil pour la mise en place de moyens de protection efficaces afin de cohabiter avec cette espèce protégée !" Selon elles, "la seule solution efficace reste la protection effective des troupeaux, bovins y compris."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Besançon : L214 interpelle les députés via les citoyens pour dénoncer l’élevage intensif

Suite à la publication de leur enquête publiée le mercredi 12 novembre 2025 dévoilant l'omniprésence de l'élevage intensif dans toutes les régions de France, l'antenne locale bisontine de l'association L214 a organisé ce samedi 15 novembre à Besançon une action de 10h30 à 13h, place du 8 septembre. 

Illuminations, marchés de Noël, sapins… Besançon se prépare aux fêtes de fin d’année

À l’approche des fêtes de fin d’année, Besançon revêt progressivement sa parure de Noël. Comme chaque année, l’installation des grands sapins de Noël marque le lancement des préparatifs. Deux arbres majestueux ont ainsi été mis sur la  place Granvelle et la place du 8 Septembre.

À Besançon, RCF met l’accent sur la semaine “radio don” pour pallier des difficultés financières

VIDEO • Comme chaque année, RCF Besançon lance une semaine appelée "radio don" incitant ses auditeurs à devenir donateurs et à lui donner un coup de pouce pour perdurer. Ce mois de novembre 2025, cette opération a une connotation particulière, car elle met l’accent sur des difficultés financières de la radio liées à une hausse du prix de l’électricité, du changement progressif de la FM en DAB+ (digital audio broadcasting, ou en français radiodiffusion numérique) mais surtout face aux possibles conséquences du projet de loi de finances 2026…

Hommage aux victimes des attentats de Paris à Besançon : ”Nous devons célébrer la vie !”

VIDÉO • Dix ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un hommage a été rendu ce jeudi matin au cimetière du Champ Brulley à Besançon, devant le cavurne d’Ariane Thieller, tuée par les balles des terroristes islamistes au Bataclan.

À la découverte des métiers de l’industrie le 18 novembre à Dole

Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, France Travail Dole et ses partenaires organisent, le mardi 18 novembre 2025, une journée dédiée à la découverte des métiers de l’industrie. Accessible à tous, cette initiative vise à faire découvrir, informer et orienter les jeunes, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion vers des secteurs dynamiques et prometteurs.

“Il est vital que les jeunes continuent à vivre” : le témoignage de Viviane, maman d’une victime de l’attaque du Bataclan en 2015

13 NOVEMBRE 2015 - 10 ANS • Plus que les cérémonies de commémoration, Vivianne Theiller, maman d’Ariane, décédée lors de l’assaut du Bataclan le 13 novembre 2015, souhaite transmettre un message fort. Celui de "continuer à vivre, d'aller voir des concerts, s’asseoir dans les bars, rire avec des amis", sinon "les terroristes auront gagné", nous confie-t-elle avec force ce mois de novembre 2025. Pour rappel, une cérémonie est organisée à 11 heures au cimetière des Champs Bruley à Besançon où se trouve la sépulture d'Ariane. Un concert symbolique se tiendra ce jeudi soir à la Rodia avec le groupe de rock américain Frankie and the Witch Fingers et le duo anglo-bisontin Dead Chic.

Le préfet renforce la réglementation sur les armes blanches en Haute-Saône

Certaines armes blanches, présentant une dangerosité particulière, relèvent dorénavant de la catégorie A1. Il s’agit des couteaux dits « zombie » et des coups de poing américains à 4 trous postérieurs à 1900. Les détenteurs, commerces non autorisés et particuliers, ont jusqu’au 7 décembre 2025 pour les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.2
peu nuageux
le 16/11 à 00h00
Vent
1.42 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
98 %