Fermetures en série : la rue de Belfort en perte de vitesse ?

Publié le 05/03/2024 - 18:00
Mis à jour le 10/03/2024 - 10:03

+ d'infos • L’Épicerie bisontine s’était implantée rue de Belfort le 7 novembre 2022 à Besançon. À peine un an plus tard, la boutique a définitivement fermée ses portes après les vacances de Noël sans que l’on en sache réellement la cause. À cela s’ajoute le départ d’Alain Ricot fin décembre 2023 et la fermeture du bar des Chaprais le 31 janvier dernier. La rue de Belfort est elle en train de perdre en attractivité ? 

L’Épicerie Bisontine a fermé ses portes "après les fêtes de fin d’année 2023" selon la gérante d'un commerce situé non loin, quelques semaines plus tard, c’est le bar des Chaprais qui tirait lui aussi définitivement le rideau là encore sans réellement annoncer sa fermeture, hormis aux habitués des lieux. 

Mais pour les deux commerces, aucun écriteau sur la porte, ni d'informations sur leurs réseaux sociaux. Même Google n’a apparemment pas été averti de la fermeture de ceux-ci puisqu’ils sont toujours signalés ouverts aux heures d’ouverture habituelles par le moteur de recherche.  

Des fermetures brutales et pour des raisons pas toujours très claires si l’on en croit un des fournisseurs de l’Épicerie Bisontine qui nous a confirmé que le gérant lui avait laissé une facture non payée avant de finalement ne plus donner signe de vie.

Un gérant qui "fait le mort"

Des clients lui ont également rapporté que le commerce vendait son produit plus cher que le tarif fixé par le fournisseur. "Il a vu que ça se vendait bien alors au lieu de le vendre 19,95€, le produit serait directement passé à 22€ d’après certains de mes clients". Ceux-ci s’étant aperçus de l’augmentation, ils en ont d’ailleurs fait la remarque au gérant de l’épicerie qui aurait répondu que le fournisseur avait augmenté ses prix. "Ce qui est totalement faux" dément le fournisseur qui assure que le gérant "a toujours payé le même prix ma marchandise, comme tous mes revendeurs qui ont d’ailleurs le même tarif".

Une méthode peu professionnelle mais plus que tout, c’est la manière de faire qui a le don d’irriter le fournisseur : "ce qui m’énerve le plus c’est qu’il fasse le mort" lâche-t-il alors qu’il dit avoir pourtant proposé au gérant des facilités de paiement (règlement en plusieurs fois sans frais). Malgré un premier acompte versé, le fournisseur reste toujours en attente, depuis plusieurs mois maintenant, d’un dernier règlement. Depuis, l'ex-gérant ne répond plus aux appels du fournisseur et n’a d’ailleurs pas non plus répondu à nos sollicitations téléphoniques. 

7.500€ de loyers impayés au propriétaire

Le propriétaire du local de l’Épicerie nous a d’ailleurs contactés pour nous informer que le gérant ne lui avait pas réglé de loyer "depuis le mois d’août 2023" et qu’il avait dû prendre attache avec un huissier "depuis octobre pour récupérer ma créance" soit "environ 7.500€". Mais à ce jour "impossible d’avoir le règlement même après saisie sur compte" et le gérant laisserait selon lui "pourrir la situation".  

© Élodie R.

Ne répondant plus aux sollicitations, le gérant n’a pas non plus rendu les clés du local, aujourd’hui à moitié vide, et que le propriétaire est dans l’incapacité de louer. "En tant que particulier je suis désemparé. J’ai des mensualités à payer. Cette situation me met à mal financièrement et c’est à moi d’engager encore des frais d’avocat. Il n’a aucun scrupule, il fait le mort" nous a-t-il expliqué. L’homme avait pourtant totalement rénové le local en 2020, aujourd’hui celui-ci va rester inoccupé et personne ne sait durant combien de temps. "La moindre des choses serait qu’il mette fin au bail et me rende mon local. Mais non, les loyers vont se succéder en impayés" analyse amèrement le propriétaire. 

Bar des chaprais : un différend avec la propriétaire

Même son de cloche du côté du bar des Chaprais où l’un des commerces du même quartier  nous a confirmé que le gérant était parti sans régler "une belle somme qui va manquer". 

Une information totalement réfutée par une source interne qui exclue tout impayé et justifie la fermeture de l’établissement par un désaccord avec la propriétaire qui aurait mené au tribunal pour loyer impayé. 

Malgré des dettes réglées, selon un accord conclu par SMS avec la propriétaire, l’affaire aurait néanmoins été portée au tribunal condamnant le gérant au motif de la "clause résolutoire" mais avec un montant dû de "zéro". Une fermeture "par dépit" qui survient après six ans d’activité et malgré un chiffre d’affaires au beau fixe depuis quelques mois si l’on en croit cette même source.

© Élodie R.

Une accumulation de divers facteurs pour Alain Ricot

Pour Alain Ricot, c’est une accumulation de facteurs qui a conduit le chocolatier à abandonner définitivement son enseigne rue de Belfort : explosion des charges et des matières premières, changement des habitudes de consommation des gens depuis le covid ou encore différend avec la propriétaire. La chute constante du chiffre d’affaires a été le dernier élément déclencheur qui a conduit l’artisan à mettre la clé sous la porte.

Mais ici, les choses ont été faite en toute transparence. La fermeture du commerce rue de Belfort a en effet été annoncée dans les médias et pour ceux qui auraient manqué l’information, d’énormes affichages sur les vitrines de l’ancienne boutique rappellent ce déménagement. 

© Élodie R.

Un turnover pas si surprenant pour l'association des commerçants

D’ailleurs, malgré cette fermeture, Alain Ricot ne se montre pas spécialement inquiet pour la rue de Belfort qui reste, selon lui, "l’une des rues les plus commerçantes de la ville". S’il concède que "2024, 2025 seront encore très difficiles pour tout le monde" il estime toutefois que les commerces de bouche sont "logiquement protégés". Notamment parce qu'ils souffrent moins de la concurrence d'internet et aussi parce que "les jeunes sont plus à cheval sur leur alimentation que les 40-50 ans, ils sont d’accord avec l’idée de payer un peu plus cher si c’est pour gagner en qualité".

Un point de vue partagé par Rolande Faivre Chalon, la présidente de l’association des commerçants des Chaprais : "dans la rue de Belfort on a surtout de l’alimentaire qui n’est pas un secteur autant en difficulté que l’habillement par exemple". Le turnover actuel ne serait donc pour elle, ni surprenant, ni significatif d’un manque d’attractivité de la rue de Belfort.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Concours Talents BGE 2025 : découvrez les lauréats de la région !

Organisée par BGE Bourgogne Franche-Comté Ain, la remise des prix du concours Talents BGE s'est déroulée ce mardi 29 avril 2025 à Sens, dans le département de l'Yonne. Cette année, huit lauréats régionaux ont été désignés pour l'exemplarité de leur projet, dont une entreprise bisontine et une entreprise belfortaine.

Écoquartier Viotte inauguré : un projet de ”régénération urbaine” entre passé et avenir à Besançon

L’écoquartier Viotte à Besançon a été officiellement inauguré mercredi 7 mai 2025, en présence de nombreuses personnalités institutionnelles et acteurs immobiliers. Parmi elles, le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, le préfet du Doubs, la présidente de la Région, la maire de Besançon, ainsi que les représentants de Territoire 25 et SMCI.

Recherche d’emploi : affirmer les avantages d’être une femme !

MonJob • Au moment de l'embauche, la femme collectionne les stéréotypes ! Il est donc important pour lutter contre cet état de fait de se préparer, non pas à combattre une fausse image, car elle ne sera jamais exprimée à haute voix, mais à aligner les arguments pulvérisant cette vision passéiste.
 

Urssaf : la Bourgogne-Franche-Comté enregistre la plus forte baisse des effectifs salariés depuis le covid

D’après la dernière enquête statistique conjointe de l’Urssaf Franche-Comté et de l’Urssaf Bourgogne publiée ce mardi 6 mai 2025, la fin d’année 2024 marque "une diminution significative des effectifs salariés en Bourgogne-Franche-Comté avec une perte de 2.720 postes" au 4e trimestre 2024. Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée dans la région depuis la crise sanitaire.

La Citadelle de Besançon, deuxième site payant le plus visité de Bourgogne-Franche-Comté

Avec une progression de 129% de fréquentation depuis 2020, la Citadelle de Besançon se classe aujourd’hui comme premier site payant le plus visité de Franche-Comté et le deuxième de Bourgogne-Franche-Comté derrière les Hospices de Beaune. Une fréquentation boostée en partie par une programmation revue en profondeur comme l’ont expliqué la maire de Besançon Anne Vignot et le directeur du site Alexandre Arnodo le 5 mai dernier en conférence de presse.

Besançon inaugure l’écoquartier Viotte, après 20 ans de métamorphose urbaine

Après deux décennies de réflexion, dont dix ans de travaux et 110 millions d’euros d’investissement pour la grappe Sedia et 35 millions d’euros pour SMCI, le quartier Viotte à Besançon, sera officiellement inauguré mercredi 7 mai 2025. On a voulu refaire l’histoire de ce projet emblématique avec Bernard Bletton, directeur général de Sedia-Territoire 25, et Fabrice Jeannot, président du groupe SMCI.

Sondage – Avez-vous déjà réservé vos vacances d’été ?

Pour réserver des billets de train, d’avion, des hébergements, véhicules de location ou toutes autres choses nécessaires à passer de bonnes vacances, la meilleure période se situe entre mi-janvier et mi-février selon les acteurs du secteur du tourisme. Mais beaucoup d’entre nous s’activent à organiser ses vacances d’été en avril ou mai… Avez-vous déjà réservé vos vacances d’été ? C’est notre sondage de la semaine.

Amande Douce : la technologie esthétique au service de votre bien-être à Besançon

Quoi de neuf ? • Depuis octobre 2024, Amandine, infirmière de profession, a ouvert les portes de son cabinet de technologies esthétiques "Amande Douce", situé dans le quartier de Velotte à Besançon. Ce lieu met l’accent sur un accompagnement personnalisé, une transparence totale et un rythme adapté à chacun. Ici, pas de contraintes ni d’engagement : vous payez uniquement à la séance. L’objectif ? Vous offrir un moment pour vous, centré sur vos besoins et votre bien-être.

Livret A : quelle réglementation pour le plafond de versement ?

Un livret A permet de faire fructifier son épargne de manière sécurisée, et de bénéficier d’intérêts exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Alors que des informations mensongères circulent actuellement sur internet au sujet de ce produit d’épargne réglementé par l’État, Service-Public.fr  rappelle les règles en vigueur concernant le plafond de versement du livret A.

Coupes budgétaires dans la prévention spécialisée : une mobilisation qui ne faiblit pas dans le Doubs

La mobilisation pour la défense de la prévention spécialisée dans le département du Doubs prend de l’ampleur. Selon les syndicats CGT et FO de l’ADDSEA (Association départementale pour le développement des services d’action), plus de 2.700 signatures ont été recueillies en soutien à ce secteur.

La marque Jennyfer en liquidation judiciaire, un millier d’emplois menacés

La crise des enseignes de prêt-à-porter continue: la marque tournée vers les jeunes adolescentes Jennyfer, sortie d'une période de redressement judiciaire en 2024, a finalement été placée mercredi 30 avril 2025 en liquidation judiciaire. À Besançon, une boutique est ouverte à la galerie Chateaufarine.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.34
légère pluie
le 09/05 à 15h00
Vent
4.35 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
59 %