Depuis la pandémie, les relations entre le festival et les salles locales semblent s’être distendues. La salle art et essai le Victor Hugo Lumière "ne répond plus aux sollicitations annuelles depuis le Covid", selon les organisateurs.
Le festival avait pourtant entamé des discussions avec le Mégarama Beaux-Arts, qui "s’était engagé à proposer une convention de partenariat", affirme le festival qui ajoute finalement, le dossier est resté sans suite, les échanges s’étant interrompus début octobre.
Des interrogations et une amertume palpable
Face à cette absence de collaboration, les organisateurs s’interrogent : "À se demander si les plus de 60 films sélectionnés toutes sections confondues n’ont pas la qualité requise [...] ou si l’Afrique n’a pas une cinéphilie attrayante."
Ils soulignent aussi le paradoxe d’une industrie cinématographique française en difficulté : "La baisse de fréquentation France de –25 % depuis le début de l’année effraie des exploitants alors que le public du festival est fidèle, curieux et nombreux (8.000 participants en année normale)."
Une édition symbolique malgré tout
Malgré les obstacles, les organisateurs ont choisi de maintenir une édition symbolique : "Nous avons fait le choix de maintenir l’édition par respect des œuvres et du travail effectué. Les films sélectionnés seront labellisés “Lumières d’Afrique 2025”, comme pour l’édition de 2020 annulée pour cause de pandémie", expliquent-ils. Deux séances ont pu être préservées grâce à la fidélité du HJT Les Oiseaux. Par ailleurs, plusieurs événements associés sont maintenus :
- L’exposition "Vues d’Afrique" aux Bains Douches tout le mois de novembre,
- La soirée musicale avec Matthieu Richard (Black Voices) à l’Okapi Bar,
- Et le traditionnel repas aux saveurs d’Afrique dans les cantines scolaires de Besançon.
Un avenir incertain pour le festival
Les organisateurs dénoncent toutefois un manque de solutions locales : "D’autres lieux existent en ville mais à des tarifs élevés, ou inadaptés, ou non visibles", selon eux. Ils rappellent que "le modèle économique du cinéma français exige pour des films en exploitation une diffusion en salle classique". Cette situation nourrit leur inquiétude quant à la pérennité du festival : "Les équipes du festival sont donc très amères et s’interrogent sur un devenir de cette superbe aventure dans de telles conditions"
En conclusion, les organisateurs appellent à conserver l’esprit du festival et l’amour du cinéma africain : "En attendant, maintenons le plaisir du cinéma en salles, la joie de la découverte des richesses du continent africain et le plaisir du vivre ensemble."


