IVG instrumentales : les sage-femmes pourront la pratiquer comme les médecins

Publié le 25/04/2024 - 16:32
Mis à jour le 25/04/2024 - 16:21

Les sage-femmes spécialement formées pourront désormais pratiquer l'IVG instrumentale en établissement de santé dans les mêmes conditions de sécurité que les médecins, en vertu d'un décret paru mercredi 24 avril 2024 qui simplifie les procédures, pour améliorer l'accès à l'avortement sur le territoire.

 © Orzalaga/Pixabay
© Orzalaga/Pixabay

Une première version du décret, publiée mi-décembre, avait été critiquée par les organisations de sage-femmes car elle prévoyait des conditions d'exercice "restrictives", allant bien au-delà des garde-fous aujourd'hui exigés lorsque le geste est effectué par un gynécologue ou un médecin généraliste.

Le décret de décembre requérait la présence simultanée dans l'établissement d'un médecin spécialiste en orthogénie, d'un gynécologue-obstétricien, d'un anesthésiste et d'un plateau d'embolisation --pour gérer des complications rarissimes--, des conditions auxquelles répondent seulement les grandes maternités, notamment celles des CHU. Ces conditions allaient aussi au-delà de celles exigées pour les accouchements, pourtant plus à risque selon les professionnelles.

Les sage-femmes et plusieurs associations de lutte pour les droits des femmes avaient rapidement dénoncé un texte "contre-productif", allant "à l'encontre de ses objectifs", puisqu'il ne permettait pas de développer l'accès à l'avortement dans les déserts médicaux.

Le nouveau décret supprime ces conditions restrictives. Il "définit de nouvelles conditions de formation des professionnels et des conditions d'organisation plus simples", précise le ministère délégué à la Santé dans un communiqué.

"Les modalités de prise en charge ainsi que la procédure en cas de complications seront désormais identiques quel que soit le professionnel réalisant l'acte d'IVG instrumentale, reconnaissant par là même pleinement le rôle et l'expertise des sage-femmes", poursuit-il. "A partir du moment où elles le font dans un établissement qui a l'autorisation de ce type d'acte, il n'y a pas besoin d'avoir, à côté d'elles, un médecin qui, au-dessus de leur épaule, vérifierait ce qu'elles feraient", a déclaré mercredi Frédéric Valletoux sur France Inter.

"Avancée majeure et concrète"

Cette mesure va "faciliter l'accès" à l'avortement, alors que les IVG instrumentales représentent environ "20% des IVG pratiquées" en France, a-t-il ajouté. L'IVG est autorisée en France et remboursée par la Sécurité sociale, jusqu'à 14 semaines de grossesse. Les sage-femmes pouvaient déjà, depuis 2016, pratiquer l'IVG médicamenteuse.

L'IVG instrumentale, dite aussi chirurgicale, désigne la technique qui vise à aspirer l’œuf, grâce à une canule introduite dans l'utérus. L'opération dure de 10 à 20 minutes et se pratique sous anesthésie locale ou générale. L'IVG médicamenteuse se pratique en tout début de grossesse, jusqu'à 7 semaines, et s'effectue avec une prise de médicaments.

Après l'inscription dans la Constitution en mars de la liberté de recourir à l'IVG, mesure à "dimension symbolique", le décret de mercredi constitue "une avancée majeure, concrète, pour l'exercice de ce droit" par les femmes, a salué la présidente du Conseil de l'Ordre des sage-femmes, Isabelle Derrendinger. Elle a noté qu'après la première version du texte, "un certain nombre de petits établissements, volontaires, avaient renoncé à s'engager", et vont finalement pouvoir le faire.

"M. Valletoux nous a entendues", s'est aussi réjouie la co-présidente de l'Association nationale des Sages-femmes orthogénistes, Delphine Giraud. "C'est une reconnaissance des professionnelles, qui ont déjà une connaissance de l'anatomie" féminine et une pratique courante "des gestes techniques à risque de la sphère génitale".

Le collectif Avortement en Europe se félicite aussi dans un communiqué de "la rédaction retenue, qui enlève toute contrainte aux sage-femmes", mais regrette "que la revalorisation de leur rémunération ne figure pas dans le décret".

Les tarifs de l'IVG --soit les forfaits de prise en charge versés par l'Assurance maladie aux établissements-- ont récemment augmenté mais les hôpitaux ne sont pas tenus d'augmenter le salaire des praticiennes.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pénuries de médicaments : l’UFC-Que Choisir de Doubs-Belfort tire la sonnette d’alarme

Paracétamol introuvable, antibiotiques en rupture, traitements vitaux retardés : les pénuries de médicaments, autrefois exceptionnelles, sont devenues une réalité quotidienne en France. En Franche-Comté comme ailleurs, les patients et les professionnels de santé se heurtent à ces manques, aux conséquences parfois lourdes. Pour comprendre l’ampleur du problème et envisager des pistes de solutions, nous avons interrogé Jean-Pierre Courtejaire, administrateur de l'UFC Que Choisir Doubs-Territoire de Belfort. L’association de défense des consommateurs dresse un constat sans appel et avance plusieurs recommandations pour garantir l’accès de tous aux médicaments essentiels.

Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée

Chaque hiver, environ 30 % des nouveau-nés et nourrissons sont touchés par la bronchiolite, une infection respiratoire majoritairement bénigne mais pouvant entraîner des complications graves chez les plus jeunes. "C’est l’une des premières causes d’hospitalisation des enfants de moins d’un an pendant la saison hivernale", rappelle le ministère de la Santé.

Le Pr Norbert Ifrah attendu à Besançon pour une visite à l’Institut régional fédératif du cancer de Franche-Comté

Le président de l’Institut national du cancer (INCa), le professeur Norbert Ifrah, sera en visite ce jeudi 4 septembre à l’Institut régional fédératif du cancer (IRFC) de Franche-Comté à Besançon. Cette journée sera l’occasion de présenter les actions et résultats de l’IRFC, les perspectives 2025-2030, ainsi que les coopérations en cours avec les établissements membres du groupement.

Des objectifs réalisables pour réussir sa rentrée avec Valentine Caput

Qui dit rentrée, dit parfois nouvelle motivation et donc nouvelles résolutions. Notre diététicienne, Valentine Caput, nous donne quelques conseils pour se fixer des objectifs raisonnables pour nous permettre de tenir les objectifs de la rentrée... tout au long de l'année ! 

Une nouvelle filière de manipulateur en radiologie médicale dès la rentrée à l’IFMS de Montbéliard

À compter du 2 septembre 2025, une nouvelle filière de manipulateur en électroradiologie médicale (DEME) ouvre au sein de l'Institut de Formation aux Métiers de la Santé (IFMS) de Montbéliard et accueillera 20 étudiants issus de Parcoursup, apprend-on dans un communiqué de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Finances, activité en hausse et fusion, le CHU de Besançon passe en revue l’année écoulée

Le directeur général du CHU de Besançon Thierry Gamond-Rius et le professeur Samuel Limat, président de la commission médicale d’établissement, ont tiré le bilan de l’année écoulée et évoqué les projets en cours lors d’une conférence de presse mercredi 27 août 2025 à Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 11.86
ciel dégagé
le 18/09 à 03h00
Vent
0.97 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
90 %