Christophe Grudler (Renew Europe/MoDem) était en déplacement en Égypte, à la frontière de Gaza, où il a conduit une délégation de quatre eurodéputés du groupe Renew Europe, Abir Al Sahlani (Suède), Soraya Rodriguez Ramos (Espagne) et Barry Andrews (Irlande). Cette mission visait à contrôler l’arrivée de l’aide humanitaire européenne à Gaza depuis l’Egypte. "Aujourd’hui, tous les moyens nécessaires à la logistique humanitaire sont en place en Égypte. Le seul obstacle est politique", estime le député.
Dans une bande de Gaza en guerre depuis le massacre commis par les terroristes du Hamas sur des civils israéliens, plus d’un million de palestiniens sont massés le long de la frontière avec l’Égypte, à la merci des bombardements israéliens, aveugles et meurtriers. Un diplomate français vient d’y trouver la mort vendredi 15 décembre, rejoignant le sort tragique de nombreux bénévoles d’organisations internationales et de membres de la population civile.
Plus de 250 camions d'aide bloqués
Quant aux échanges à la frontière, Israël autorise au compte-goutte les évacuations sanitaires vers l’Égypte, et en fait de même avec l’aide humanitaire internationale qui doit entrer sur le territoire gazaoui. Seuls quelques camions ont le droit de passer par l’unique Terminal de Rafah, après avoir été contrôlés. "Lors de notre inspection, nous avons dénombré plus de 250 camions d’aide bloqués à la frontière. Certains attendent 15 jours pour pouvoir traverser. C’est beaucoup trop long : toutes les parties prenantes, telles que les Nations Unies et le Croissant Rouge égyptien, le regrettent. Nous sommes face à un drame sanitaire". souligne Christophe Grudler.
Au Terminal de Rafah, où les députés ont pu se rendre, seules quelques ambulances traversent la frontière chaque jour, et les camions attendent. "Signe positif tout de même, la décision israélienne de rouvrir le point de passage des camions à Kerem Shalom. L’aide humanitaire européenne - la plus importante après l’Egypte - pourra être expédiée plus rapidement. Mais il serait nécessaire de rouvrir tous les points de passage". ajoute le député.
Un navire-hôpital français au secours des blessés palestiniens
Selon le député, les hôpitaux égyptiens voisins accueillent les femmes et les enfants grièvement blessés par les bombardements. Il en est de même pour le navire-hôpital français, le Dixmude, qui stationne dans le port d’Al-Arish. Les Français soignent et opèrent actuellement une quarantaine de blessés palestiniens, évacués avec l’accord de l’Égypte et d’Israël. Un hélicoptère est en veille sanitaire permanente pour acheminer d’éventuels blessés graves vers les hôpitaux du Caire. "Nous avons pu rendre visite aux blessés et à l’équipage grâce à l’autorisation exceptionnelle du président de la République Emmanuel Macron. Cela a été un grand moment d’émotion, et de fierté de voir la France s’engager ainsi pour secourir les populations civiles" , commente M. Grudler.
"Face à la situation actuelle, il n’y a pas d’alternative. Un cessez-le-feu est indispensable. Presque tout le monde le dit. Cela permettra à la fois d’acheminer rapidement l’aide aux populations civiles de Gaza, et aussi de négocier la libération de tous les otages israéliens" commente le député européen Grudler, qui a lui-même parrainé un otage israélien, aujourd’hui libéré. "Une fois le cessez-le-feu établi, il faudra obtenir de part et d’autre de sérieuses garanties pour que la sécurité des populations civiles soit assurée des deux côtés" insiste-t-il.
"Je tiens enfin à saluer l’engagement de tous nos interlocuteurs au cours de ce déplacement, représentants égyptiens, délégations des Nations Unies, associatifs, bénévoles. Leur assistance aux populations et leur rôle pour l’apaisement sont essentiels pour éviter une situation encore plus dramatique" conclut le député dans son communiqué.
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