Des salariés de Logo, 78 personnes sur les 172 que comptait l'entreprise avaient attaqué LVMH en justice fin décembre pour obtenir des dommages et intérêts, estimant que le numéro Un mondial du luxe qui détient la marque TAG Heuer était responsable de leur licenciement. Selon eux, TAG Heuer avait créé une situation de dépendance économique et avait provoqué la chute de l'entreprise en rompant son contrat avec elle, une présentation des faits totalement contestée par LVMH.
Cependant, le groupe du milliardaire Bernard Arnault et les salariés de Logo ont préféré négocier une transaction, qui pourrait aboutir d'ici la fin de l'été. Un jugement du tribunal de grande instance de Paris, qui était attendu le 4 juillet, a été reporté sine die du fait de ces négociations. "Il y a un accord entre LVMH et les salariés, mais il n'est pas encore complètement finalisé car il faut que le tribunal de commerce l'homologue et qu'il n'y ait pas de recours de la part de tiers", a annoncé à l'AFP l'avocat des anciens salariés de Logo, Me David Métin.
Selon des sources proches du dossier, l'indemnisation varierait selon le niveau de rémunération des salariés et son montant moyen serait aux alentours de 10.000 euros par personne. Pour Me David Métin, qui avait initialement réclamé plus de 100.000 euros par salarié, "l'action porte ses fruits" et "la somme obtenue n'est pas déraisonnable".
Me Virginie Verfaillie, qui défend LVMH, a confirmé l'existence d'un accord qui doit encore obtenir le feu vert de la justice. Elle souligne que cette transaction "ne vaut pas reconnaissance d'une quelconque responsabilité de la part de TAG Heuer", ce qui sera clairement stipulé dans le protocole.
Rappel
Le 15 novembre, Logo, dernière grande manufacture de lunettes de France, installée à Morez (Jura), avait été placée en liquidation judiciaire, après la perte des licences de son principal client, LVMH. Pendant une vingtaine d'années, Logo avait été le fabricant exclusif des lunettes haut de gamme TAG Heuer et Fred, deux filiales de LVMH. Du côté de TAG Heuer, on fait valoir que Logo avait d'autres clients qu'elle n'a pas su conserver. TAG Heuer affirme avoir tenu tous ses engagements et être même allé au-delà de ses obligations. Le naufrage de Logo serait la conséquence de la gestion défaillante de sa direction et de son actionnaire, selon le groupe LVMH.